Jules Dufour
illustration « Face of Capitalism » de Aaron HoggLes valeurs promues par le capitalisme ultralibéral sont celles des pouvoirs absolus ou autoritaires des grandes puissances et de leurs serviteurs les plus soumis, pouvoirs exercés sur l’ensemble des sociétés. S’enrichir au détriment de l’État ou de la collectivité est le mot d’ordre donné. Acquérir des biens et les vendre dans un environnement spéculatif, en toute liberté, est la recette toute rêvée. Puis, vient cette soif insatiable du pouvoir et de domination sur l’ensemble de l’humanité d’une minorité de privilégiés (http://www.journaldunet.com/economie/magazine/l-homme-le-plus-riche.shtml) auxquels il a donné naissance, une situation mise en relief par le mouvement des Indignés.
Au menu quotidien du fonctionnement du capitalisme se déploie une publicité souvent mensongère et trompeuse de biens non essentiels à la vie, de produits de prestige et de produits destructeurs comme les armements. Tous les jours est exhibée la propagande des plus puissants possédants : se mieux positionner pour investir et faire des profits et encore plus de profits. Cette grande comédie est jouée et légitimée par les institutions financières internationales et nationales. Leurs tentacules s’étendent, par le biais des entreprises multinationales et de leurs filiales à l’étranger, dans tous les recoins où il est possible de trouver un bon marché de consommateurs et des richesses à exploiter. Cette quête inlassable de rentes de situation favorables à l’accumulation du capital rend les principaux protagonistes complètement obnubilés par l’obtention du gain. Ceux-ci empruntent alors tous les moyens, y compris la guerre, pour s’enrichir le plus rapidement possible et surtout se transformer en des parasites de la société, souvent champions de l’évasion fiscale, de la collusion, de la fraude et de la spéculation.
Les processus de concentration de la richesse
Les principaux mondes qui profitent du bien commun pour accumuler le capital et concentrer la richesse collective entre quelques mains sont au nombre de quatre : le monde du divertissement incluant les sports professionnels avec les dieux des stades, celui des communications, celui de la finance et celui des forces de sécurité vouées à la protection des avoirs des riches et dont on ne cesse de glorifier le courage, la bravoure et les exploits (les armées nationales, les forces policières et les agences de sécurité)
. Inspirés par la même logique les quatre utilisent le cadre de l’État-nation ou tout simplement celui de l’ensemble économique régional ou mondial pour conquérir des marchés de consommation prometteurs pour leurs investissements, les protéger et accroître ainsi leur puissance. Tout mouvement de contestation ou de dissidence observés allant à l’encontre de leurs intérêts est réprimé selon les préceptes dictés par des appareils juridiques placés sous la férule des plus puissants et des plus riches. Il est primordial alors, pour ce faire, de contrôler la gouvernance mondiale au moyen de la fidélisation des chefs d’État et de gouvernement et des institutions internationales.
La résultante inéluctable de ce processus consiste dans l’appauvrissement et la marginalisation de la majorité. Selon le PNUD,
– Plus d’un milliard d’êtres humains vivent avec moins d’un dollar par jour.
– 2,8 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent avec moins de 2 dollars par jour.
– 448 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale.
– 876 millions d’adultes sont analphabètes, dont deux-tiers sont des femmes.
– Chaque jour, 30 000 enfants de moins de cinq ans meurent de maladies qui auraient pu être évitées.
– Plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à de l’eau salubre.
– 20% de la population mondiale détient 90% des richesses (http://www.atd-quartmonde.org/Combien-y-a-t-il-de-pauvres.html).
Les grimaces du capitalisme
Les grimaces ou les déformations du visage du capitalisme totalitaire et mondialisé se matérialisent à l’intérieur de l’information véhiculée à l’échelle mondiale par les principaux medias. Il s’agit alors des faux sourires des speakers en vue de la télévision, des messages trompeurs des entreprises commerciales, du traitement souvent sélectif et biaisé donné à la nouvelle, de l’idéologie transmise par le cinéma populaire et des promesses illusoires de la classe politique dans les enceintes du pouvoir.
Une gouvernance pyramidale
Deux modes sont préconisées par le système, la dictature ou la démocratie « contrôlée ». La première permet, par la force et la violence armées, de maintenir l’ordre établi et la paix sociale afin de favoriser le développement des affaires. La seconde a les mêmes attributs dans la mesure où les campagnes électorales sont totalement contrôlées par une minorité allant du choix des candidats en passant par les sondages jusqu’au verdict final. Dans les deux modes il y a nécessité de présenter un chef de file, un personnage qui pave la voie à ceux et celles qui militent pour la même et unique idéologie, c’est-à-dire l’idéologie du pouvoir et de l’enrichissement individuel. Au sommet de la pyramide se situe le 1% des plus riches et le reste est occupé par les classes professionnelles servantes, les petits marchands, les petits propriétaires terriens ainsi que les classes populaires exploitées.
Une culture des idoles
L’idolâtrie s’avère une approche chère au système capitaliste global en vue de glorifier son existence et son utilité indispensable sur cette planète. La consécration de stars dans les domaines politique et culturel est le moyen par excellence auquel on a recourt. Les louanges et hommages adressés aux membres des royautés sont également privilégiés. Ils constituent les symboles de la richesse qu’il importe d’acquérir pour devenir célèbre.
Un être dogmatique
Le capitalisme se présente à toutes les échelles avec un visage souriant afin de mobiliser les individus et les organisations derrière ses dogmes (des affirmations considérées comme fondamentales, incontestables) tels que les suivants analysés par Marco Van Hees (http://www.frerealbert.be/pouvoirs/critique-succincte-de-sept-dogmes-d… ).
– Le capitalisme est le moins pire des systèmes
– Hors de l’économie de marché, point de salut
– Le privé est plus efficace que le public
– Il faut sauvegarder la compétitivité des entreprises
– Une meilleure régulation permet d’éviter les crises
– Le monde politique est impuissant face aux multinationales
– L’économie de marché et la démocratie sont indissociables
Ces dogmes sont transformés en messages et sont diffusés par tous les médias d’information possibles et inimaginables. Il s’agit alors d’un harcèlement publicitaire inlassable qui ne laisse aucun répit aux citoyens. Bref, le capitalisme cherche à pénétrer dans tous les secteurs de l’activité humaine. Tout devient marchandise et objet spéculatif.
Conclusion
Pour contrer le capitalisme et ses effets pervers il importe d’abord de les identifier, de les reconnaître et de les dénoncer. Ensuite, il est important de choisir un champ d’action et de s’engager sur le terrain en proposant des projets collectifs qui vont à l’encontre de ceux qui détruisent l’environnement naturel et humain promus par le système et, en particulier, les projets qui favorisent l’hyper-concentration urbaine, la spéculation foncière, le phénomène de l’accaparement des terres et l’expansion de l’agrobusiness. Il y a nécessité de travailler en toute solidarité, en définitive, à la libération des peuples du joug imposé par ce système dans toutes les sphères de l’activité humaine.
Jules Dufour
Jules Dufour, Ph.D., géographe, est président de l’Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) /Section Saguenay-Lac-Saint-Jean, professeur émérite à l’Université du Québec à Chicoutimi, membre du cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, membre chevalier de l’Ordre national du Québec. Il est associé de recherche au CRM (Centre de recherche sur la Mondialisation).
Références
BRICMONT, Jean. 2010. À propos des « dix stratégies de manipulation de masses » attribué à Noam Chomsky. Le Grand Soir, le 11 octobre 2010. En ligne : http://www.legrandsoir.info/a-propos-des-dix-strategies-de-manipulatio…
CANONNE, Justine. 2013. Indignés : les nouvelles formes de protestation. Sciences humaines, le 27 février 2013. En ligne : http://www.scienceshumaines.com/indignes-les-nouvelles-formes-de-prote…
CHOSSUDOVSKY, M. 2004. Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial. Montréal, Les Éditions Écosociété. 383 pages.
DUFOUR, Jules. 2007. L’état de la pauvreté dans le monde : un bilan controversé. 50 ans de lutte contre la pauvreté dans le monde : Des efforts mitigés pour un échec retentissant. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), le 31 août 2007. En ligne :http://www.mondialisation.ca/l-tat-de-la-pauvret-dans-le-monde-un-bila…
DUFOUR, Jules. 2010. L’Occident et la diabolisation. Pour un changement radical du discours global. Montréal, Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), le 2 novembre 2010. En ligne : http://www.mondialisation.ca/l-occident-et-la-diabolisation-pour-un-ch…
LA RÉDACTION JDN. 2013. L’homme le plus riche du monde. Découvrez le classement 2013 des 20 milliardaires les plus riches du monde établi par le magazine américain Forbes et celui dressé par Bloomberg. JDN, le 21 juin 2013. En ligne :http://www.journaldunet.com/economie/magazine/l-homme-le-plus-riche.shtml
MOUVEMENT INTERNATIONAL ATD QUART MONDE. Combien y a-t-il de pauvres ? En ligne :http://www.atd-quartmonde.org/Combien-y-a-t-il-de-pauvres.html
SAULNIER, Julie. 2010. Les 5 préceptes d’Indignez-vous de Stéphane Hessel. L’EXPRESS, Le 30 décembre 2010. En ligne : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-5-preceptes-d-indignez-vo…
VAN HEES, Marco. 2008. Critique succincte de sept dogmes du capitalisme. Frère Albert. Le site des gros patrimoines, Août 2008. En ligne : http://www.frerealbert.be/pouvoirs/critique-succincte-de-sept-dogmes-d…
bonjour a tous !
je conseille ce film: -les nouveaux chiens de garde- si vous ne connaissez pas.
c’est très instructif sur le fonctionnement des médias de masse de nos jours.. et ça peu aider a réveiller certains!
http://www.zone-telechargement.com/films/dvdrip-bdrip/31434-les-nouveaux-chiens-de-garde-dvdrip.html
un nouveau mouton enragé
peace.
Bienvenue nouveau petit requin ! Ici tout le monde est enragé et c’est bien vu ton lien.
Mouais la démonstration est un peu courte et incomplète.
Tout ne tourne pas uniquement autour de la recherche de profit, il y a aussi la recherche de pouvoir ainsi que des motifs philosophico-religieux d’établir une gouvernance mondiale.
Mais, même si Le Grand Soir se permet de tenir un discours que peu de gauchistes tiennent au point de, selon une vieille méthode éculée, de se faire traiter de rouges bruns, ils s’interdisent de tout dévoiler.
Vote mon pote ou fais ce que tu penses ,on s’en fout,ta vitrine à toi c’est …bof t’est payer on le sais ….
Pauvre gars, tu n’as rien d’autre à foutre que de me harceler avec tes inepties ?
Tu fais pitié, vraiment.
gardes les pour toi tes inepties,t’as rien d’autre ?
Je t’adore,pourquoi ?
T’est comme moi ,un révolté,et cela suffit .
Non tu ne m’aimes pas.
Même pas foutu d’être franc.
T’énerves pas Nevenoe, RTB veut garder son statut de 1er mouton noir du troupeau..hiii
HS
Une des représailles promises par Obama ?
Shoah. Le Congrès américain se penche sur le rôle de la SNCF
Pour la seconde fois en deux ans, un projet de loi a été déposé par des élus tant républicains que démocrates afin d’autoriser des poursuites contre la SNCF pour son rôle dans le transport des juifs vers les camps de la mort.
Le premier texte n’avait jamais abouti, rappelle le Midi Libre. Si ce second texte, présenté par le sénateur Chuck Schumer, passait, ce serait une petite révolution au plan juridique. Cela signifierait qu’une compagnie contrôlé par un Etat peut être poursuivie aux Etats-Unis. Ce qu’une loi américaine ne permettait pas jusqu’à présent.
En France, ce délicat sujet a franchi une étape importante en 2011 lorsque Guillaume Pepy a reconnu les responsabilités de l’entreprise, « un rouage de la machine nazie d’extermination »
http://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/monde/shoah-le-congres-americain-se-penche-sur-le-role-de-la-sncf-02-08-2013-2191448.php
Question : à quel titre les USA ont ils légitimité à intenter une telle action et à demander du fric, parce qu’avec cette clique c’est toujours d’argent dont il est question, tout peut s’acheter et se vendre.
HS
Lorsque Juan Carlos demande la grâce d’un pédophile espagnol et que le roi du Maroc la lui accorde
Cette grâce royale, faite à la demande du roi Juan Carlos, pourrait s’expliquer par le fait que l’accusé serait un espion espagnol selon certains médias.
Ce retraité propriétaire de deux appartements à Kenitra, près de Rabat, avait été condamné à de la prison ferme – certains médias marocains évoquent une peine de trente ans – pour avoir violé 11 enfants de 4 à 15 ans et avoir filmé ses actes en 2011.
http://www.rfi.fr/afrique/20130803-maroc-espion-espagne-daniel-galvan-mohamed-vi-polemique-grace-pedophile
TU VOIS PAS ,tu FRISSONNES ?t’est juste pour t’attaquer aux gens ,vas y ..toi qui aime l’égalité des hommes et qui devient FOU..
indifférence n’est pas une insulte brave jésuite.