Sur fond de crise, le Sénat braque les projecteurs sur l’immigration utile..

Une vue de l’hémicycle du Sénat, le 4 avril 2013. REUTERS/Charles Platiau

 

Un «débat sans vote» a lieu ce mercredi au Sénat, pour «fixer le chiffre des besoins» de main-d’oeuvre de l’économie…

La France a-t-elle besoin de travailleurs immigrés malgré la crise? Quels étudiants étrangers peuvent servir son rayonnement? Ces questions seront abordées ce mercredi lors d’un débat au Sénat, que le gouvernement espère «apaisé» malgré les clivages.

Dans l’entre-deux tours de la présidentielle, François Hollande avait promis un débat annuel au Parlement pour «fixer le chiffre des besoins» de main-d’oeuvre de l’économie. Un an plus tard, ce «débat sans vote» arrive à la chambre haute. Le ministre de l’Intérieur et de l’Immigration, Manuel Valls, devrait y «révéler les orientations du gouvernement» sur l’immigration professionnelle et étudiante avant un projet de loi prévu cet été.

En promettant un débat, François Hollande n’avait pas évoqué les étudiants étrangers, qui représentaient l’an dernier 12,3% des effectifs du supérieur avec 290.000 personnes. Mais la Place Beauvau a jugé «logique» de les inclure, puisqu’un tiers restent en France une fois diplômés pour se marier ou travailler. Histoire aussi de braquer les projecteurs sur des immigrés talentueux, plus susceptibles d’«apaiser» les esprits sur ce sujet inflammable.

Immigration économique

Pour que la France «ne reste pas à l’écart du grand mouvement d’universalisation du savoir», Manuel Valls a déjà promis, avec sa collègue de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, des titres de séjour pluriannuels pour les étudiants et des guichets uniques sur les campus pour leurs démarches administratives.

Sur l’immigration de travail, le postulat de départ diffère: si le président a toujours promis de maintenir une politique ouverte en faveur des étudiants, il avait jugé pendant la campagne «indispensable» de limiter l’immigration économique en période de crise.

Depuis, le chômage s’est aggravé, tout comme l’intolérance envers les étrangers: 69% des Français considèrent qu’il y a «trop d’immigrés» dans le pays, en hausse de dix points sur un an. Malgré tout, le discours officiel s’est légèrement modifié.

«Des talents et des soudeurs»

Le pacte pour la compétitivité du 6 novembre prévoit de renforcer l’attractivité de la France pour «les talents» et «les visiteurs professionnels qui contribuent au dynamisme» de l’économie. Un «document préparatoire au débat parlementaire», rédigé par le ministère de l’Intérieur, a ensuite rappelé que l’immigration économique était «faible en volume», avec moins de 17.000 entrées en 2012 (9% du total).

Ce rapport souligne aussi que de nombreux postes vont se libérer d’ici à 2020 chez les agents d’entretien, les aides-soignants ou encore les informaticiens. Faute de structures de formation suffisantes en France «le recours à la main-d’oeuvre étrangère pourrait utilement être envisagé», préconisent ses auteurs.

En d’autres termes, il faut «une immigration professionnelle en adéquation avec les besoins du pays», explique l’entourage de Manuel Valls. «On ne parle pas que des talents, mais aussi des soudeurs…»

On n’est pas loin de «l’immigration choisie» prônée par Nicolas Sarkozy pendant son mandat par opposition à une «immigration subie» (époux de Français, regroupement familial). Le nouveau gouvernement refuse toutefois ces termes, arguant que des personnes arrivées pour motifs familiaux peuvent aussi être un apport pour le pays.

Plusieurs «pistes» évoquées ………

[…]

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Source 20Minutes avec AFP

9 Commentaires

  1. Bref : Au lieu de remédier aux graves carences de notre économie en matière de formation et de mobilité professionnelles, on a recours à l’immigration. Après on s’étonne qu’il y ait des grincements.

    • Grincements?
      Vous êtes pourtant bien contents de les trouver ces pédiatres, infirmières ou ophtalmologues… étrangers quand il y a pénurie dans nos services.

      Ceux là on aime bien les voir et on oublie qu’ils manquent à leur pays là où ils en ont besoin.

      Alors soit on refuse et on va se plaindre après qu’il manque des spécialistes en médecine. Soit on les accepte et on les soustrait à leur pays.

      Problème éthiquement épineux.

      Mais on est bien content de les trouver quand on a besoin d’eux.

      • Si on a besoin d’eux c’est parce que soit on a fait fuir les nôtres soit que le numérus clausus la provoqué la pénurie.
        Cet argument n’a donc, à mon avis, pas beaucoup de sens.

        Tout est voulu, et si on le voulait on pourrait très bien ne pas manquer de spécialistes!

        En Ecosse par exemple, ils sélectionnent les immigrants en fonction de leurs besoins en spécialistes, techniciens etc. sans pour autant s’encombrer de parasites!(oui, j’ai dit parasites et je l’assume!)
        Ça évite les grincements!

        Grincements bien compréhensibles en France comme en Belgique me semble t-il!

  2. + 1000, Bidule !

  3. Faut être lucide, l’immigration n’a jamais servi qu’a abaisser le coup de la main d’oeuvre pour le patronat.
    Qui n’a jamais entendu une phrase du genre, »ils font le boulot que ces feignants de français ne veulent pas faire », effectivement, vu que les français ne voulaient pas travailler en étant honteusement sous-payés, nos élites se sont dit, tiens et si on faisait venir les pauvres qu’on fabrique en afrique, comme ca on pourrai les exploiter et briser du même coup la cohésion nationale (afflux trop important,guettohisation puis enfin stigmatisation)

    Ca me fait toujours rire de voir les bien-pensants prêchant pour l’immigration, france terre d’asile, mon cul sur la commode…par contre ils sont pas légion a dénoncer la politique colonialiste de la france…

  4. Put… moi ça me fait peur. Va y’avoir encore des centaines de milliers de Suèdois ou de Norvégiens qui vont débarquer…peut-être même des Danois! Ca fait flipper non? Si, en plus, faut payer leurs études… on est dans la mouïse là! J’ai faux? O.K… je sors.

  5. Le qualificatif « utile » est destiné à maquiller l’immigration, lui donner un sens, faire passer la pilule.

  6. L’immigration utile… voyons… voyons.. par opposition a la représentation inutile ???

  7. il faudrait peut etre revoir les conditions d’obtention des diplomes …….en effet ce n’est pas le meme pour les etrangers que pour les français .
    ce sont des diplomes au rabais . mais malgres ça ils arrivent a rester travailler chez nous , et c’est la que ça coince , notament pour les metiers de medecine …..
    qu’ont les aides a s’instruire OK . mais apres qu’ils rentrent chez eux .
    pour ce qui est des metiers manuel il serait temps de remetre en place les CET . t’est pas doué a l’ecole , a 14 ans c’est vite vus , alors alers aprendre un metier . un CAP en 3 ans avec un niveau de 3 eme et un bepc a la sortie .
    et la je suis sur qu’ont auras plus besoin de faire venir des plombiers polonais ……

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