Des documents compromettants pour le gestionnaire de Fukushima

vidéo Deux ans après la catastrophe de Fukushima, Tepco, la société qui gérait le site de la centrale nucléaire, délivre au compte goutte des documents d’archive. Certains d’entre eux se révèlent pour le moins compromettants. Dans le même temps, on apprenait que des centaines de victimes attaquaient Tepco en justice.

Sous le feu des critiques pour son manque d’anticipation des risques, de communication et sa gestion de la crise, la société Tepco, gestionnaire de la centre nucléaire de Fukushima, vient de livrer des documents d’archive qui mettent en évidence son laxisme.

Parmi les heures de vidéo-conférence des jours suivants la catastrophe,  Reuters a relevé un extrait datant du 30 mars 2011 (soit 19 jours après le tsunami) dans lequel le personnel de Tepco stigmatise le manque de réaction de sa direction. “Les gens risquent leur poumon ici. Et même leur vie”, déclare un membre de la réunion sur cette vidéo compilée par Le Monde. “Et j’ai bien l’impression que la direction n’a pas la moindre idée de ce à quoi nous faisons face”, ajoute-t-il, sous quelques applaudissements.

“Ils ne se rendent pas compte de l’urgence. L’eau fuit de réacteurs, nous la maintenons à un simple filet, mais à partir de maintenant, nous avons un grave problème. Rien que de penser à cette fuite, j’ai des palpitations”.

La suite de l’enregistrement semble relater une conversation téléphonique, sur un ton toujours aussi alarmiste. “Nous sommes en train de vérifier les données. Et il semble bien que de l’eau de mer hautement radioactive fuie des bâtiments. C’est le pire des scénarios”.

Cette conversation démontre à quel point les pompiers et sauveteurs ont oeuvré dans des conditions extrêmes et insécurisées. Á ce titre, le Nouvel Obs rappelle que Tepco n’a toujours pas délivré les données sur les doses de rayonnement (radioactifs) auxquelles ont été exposés les 20.000 travailleurs de la centrale nucléaire. D’ailleurs, des centaines de victimes de l’accident nucléaire de Fukushima ont saisi la justice japonaise lundi pour exiger de Tepco, la société exploitante de la centrale gravement endommagée par le tsunami du 11 mars 2011, qu’elle accélère les travaux de décontamination. Environ 800 personnes ont décidé de se joindre à cette action collective (“class action”) intentée le jour même du deuxième anniversaire du séisme et du tsunami géant qui ont ravagé le nord-est du Japon.

Les plaignants ont demandé au tribunal du district de Fukushima de décider d’imposer à “Tokyo Electric Power” (Tepco) une astreinte de 50 000 yens (environ 400 euros) à verser par personne et par mois jusqu’à ce que la région affectée par les rejets radioactifs retrouve son état d’avant l’accident, ont indiqué leurs avocats.

Source+vidéo: 7sur7.be

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