Requin, un prédateur menacé..

Une coutume ancestrale qui ne poserait pas de problèmes si les moyens de pèches étaient restés artisanaux. Avec la pèche industrielle, les sonars et toute la technologie embarquée, ça risque de sonner le glas de ce magnifique prédateur. Il a rendu bien des services pour améliorer les sous-marins et avions, leur architecture inspirée de son corps fuselé, et surtout de la texture de sa peau pour la « glisse » des sous-marins. Pauvre requin

Requin, un prédateur menacé

La Ville de Toronto entend bannir la vente et la possession d’ailerons de requin sur son territoire, qui constitue le plus gros marché pour ce produit exotique au pays. C’est un phénomène marginal au Québec et c’est tant mieux, car personne ne semble ici pressé de se joindre au mouvement mondial visant à mettre un terme au carnage, qui mine la population des grands prédateurs des mers.

Très prisée dans les communautés chinoises, la consommation d’ailerons de requin entraîne désormais une pêche massive et sauvage – marquée par des méthodes de prélèvement cruelles – qui sont de plus en plus décriées par les groupes environnementaux internationaux qui craignent pour la survie de l’espèce.

Servi en soupe lors de grandes occasions comme les mariages ou les anniversaires, l’aileron de requin est un symbole de richesse, de luxe et de santé. Il posséderait des propriétés bénéfiques pour le métabolisme et agirait également comme aphrodisiaque.

C’est un des produits marins les plus chers au monde, selon l’Organisation de Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et sa consommation se limite «presque exclusivement» aux communautés chinoises réparties à travers le monde. Hong Kong et Singapour sont les deux régions les plus friandes de ce produit.

Jusqu’à 600$ la livre à Toronto

À Toronto, où on compte la plus grande communauté chinoise au Canada, avec quelque 550 000 personnes, le prix de l’aileron est évalué autour de 600$ la livre. Il est vendu principalement sous forme séchée dans les épiceries du quartier chinois, à la vue de tous.

Si la vente d’ailerons se fait sans gêne dans certaines régions du pays, il est difficile de trouver une poissonnerie ou une épicerie qui en offre dans la métropole.

24$ le bol à Montréal

D’ailleurs, seuls deux restaurants à Montréal semblent encore servir de la soupe aux ailerons de requin. Un endroit l’offre à 12,95$ le bol et un autre à 24$ le bol.

Mais la FAO prévient que des restaurateurs peuvent frauduleusement utiliser de faux ailerons pour augmenter leur marge de profit.

N’empêche, pour répondre à une demande mondiale toujours plus forte, on pêche maintenant 90 millions de requins par année. Les experts estiment que depuis le début de la pêche industrielle, 90% des stocks ont disparu. Le tiers des 1200 espèces connues sont d’ailleurs menacées d’extinction.

Une pratique barbare

Puisque la plus grande valeur du requin repose sur ses ailerons, la pratique du shark finning est apparue. Elle consiste, une fois la prise embarquée à bord du navire, à couper les ailerons du requin puis à le rejeter à la mer. Incapable de se mouvoir, il agonise lentement et finit par mourir.

Au Canada, le shark finning est interdit, depuis 1994. Mais le gouvernement fédéral estime qu’il n’est toujours «pas nécessaire de restreindre le commerce» des ailerons de requin, a fait savoir la porte-parole de Pêches et Océans Canada, Mélanie Carkner.

Mobilisation contre ce commerce

Le Parti vert du Canada travaille néanmoins pour déposer un projet de loi visant à interdire le commerce d’ailerons de requin au pays. «C’est une question primordiale pour la survie de l’espèce, dit la chef du Parti vert, Elizabeth May. Ce n’est pas une question de culture, mais d’écologie.»

Au Québec, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation n’a jamais été interpellé directement à ce sujet, bien qu’on y dit suivre «avec intérêt» la situation, a indiqué la porte-parole, Caroline Fraser.

Si les ailerons de requin sont facilement disponibles à Toronto, on y interdira ce commerce, dès l’an prochain, en vertu d’un règlement adopté, la semaine dernière, par les élus municipaux. Les contrevenants s’exposeront alors à des amendes variant entre 5000$ et 100 000$.

Montréal ne pourra cependant pas imiter Toronto, faute de pouvoirs insuffisants. «Ce n’est pas de notre ressort, explique François Goneau, porte-parole à la Ville de Montréal. Même si un élu municipal voulait lancer une telle campagne, la Ville n’a pas de pouvoir législatif à ce sujet.»

Pour le symbole plus que le goût

Le prix élevé des ailerons de requin n’a rien à voir avec son goût ou sa rareté, mais est plutôt lié au symbole qu’il représente, croit Thierry Daraize, chef cuisinier et critique culinaire.

«L’aileron de requin est un cartilage et manque de saveur, dit-il. Comme on utilise des ailerons séchés, ils s’effilochent et prennent une texture gluante et gélatineuse.»

Gastronomiquement parlant, c’est justement pour cette texture qu’il est consommé. La saveur provient uniquement du bouillon dans lequel il est mijoté.

La soupe aux ailerons de requin tient ses origines de l’époque des empereurs chinois, explique le chef Daraize. Signe de prospérité, les Chinois modernes ont voulu s’approprier ce met.


Une question de prestige

«Je pense sincèrement qu’il y a une analogie entre la consommation et le prestige que ça représente», dit-il, insistant n’avoir «aucun problème» avec les habitudes culturelles et culinaires de ceux qui en consomment.

«Je peux comprendre que des peuples aient cette envie culinaire», glisse-t-il.

Thierry Daraize souligne que les produits comme le caviar de haute qualité, le safran ou la truffe sont dispendieux à cause de leur rareté. Mais il ne croit pas que les ailerons de requin entrent dans cette catégorie.

«Il y a de la spéculation et une surenchère pour ce produit, remarque-t-il. Ce n’est pas difficile de pêcher le requin avec des sonars et des filets.»

Des vertus médicinales

La médecine chinoise attribue de nombreuses vertus aux ailerons de requins:
Rajeunissement
Améliore l’appétit
Nourrit le sang
Bénéfique pour les reins, les poumons, les os et l’énergie vitale

Une chasse mondiale

Les plus importants pêcheurs de requin:
Indonésie: 13,25%
Inde: 8,98%
Espagne: 7,25%
Taïwan: 5,78%
Argentine: 4,26%

Des dizaines de milliers de kilos importés au Canada

Les plus gros exportateurs de requin au Canada:
États-Unis: 171 447kg
Hong Kong: 31 194kg
Trinité et Tobago: 5 058kg
Panama: 15 830kg

Un déclin en accéléré

90% de la population a été décimée depuis le début de la pêche industrielle

50% des prises sont accidentelles, par la pêche à la palangre ou au chalut

Arrivée à maturité sexuelle: 20 à 35 ans selon l’espèce

Temps de gestation: 7 mois à 2 ans

Auteur : Michaël Nguyen

Source : fr.canoe.ca partagé avec sos-planète

4 Commentaires

  1. Ou on pôurrait dire « L’homme un prédateur menacé…. » car en détruisant les requins nous nous détruisons nous même! 

  2. La nature se vengera …. tôt ou tard!

  3. j’ai travaillé dans le négoce de produit pour le Yachting

    Le premier revendeur au monde de sondeur ultra performant est un magazine US par correspondance uniquement au USA  il fait   300.000 pièces/an
    imaginez la conso mondiale de sondeur…. pauvre poisson

    Pour les moteurs Mercury le marché français, c’est l’équivalent de l’Etat de la Floride…N’est ce pas une façon de vous donner la dimension réel de la France dans le Monde ???? les jappement de Sarkozette n’y changerons rien, n’y la soupe des Merdias Français

    Pour la destruction des requins il  y a la conso des ailerons devenu à la mode, la croissance des population Asiatiques grande consommatrice un peu partout dans le monde…… mais surtout on l’oublie : les Films « Les dents de la mer » ces films pour faire du fric…. on généraient un tourisme/pêche morbide  les gens partent pécher au gros : Des requins uniquement pour le plaisir de les tuer ; plutôt des p’tit requins, c’est moins risqué, mais dramatique, ils n’ont pas eu le temps de se reproduire et cela un peu partout sur toutes les mers sans aucune limitation, les seul a râler depuis env 10 ans sont les pays concerné par la pêche lucrative  EX : Australie, Japon…. il y a des endroit ou le requin a disparu

  4. j’sais pas pour vous mais je me ferais bien une soupe de requins de la FINANCE à l’oseille .

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