Les prêtres pédophiles, rien de nouveau sous le soleil du Vatican, mais la publication de documents relatif à un prêtre aux mœurs discutables est-elle la meilleure solution pour prouver son innocence voire son ignorance des faits? Après tout, le Vatican a déjà protégé nombre de pourris, qu’ils soient assassins, pédophiles ou criminels de guerre, donc au point où ils en sont… Nous ne sommes plus à cela près…
CITÉ DU VATICAN – Le Vatican a de manière inhabituelle publié jeudi en ligne des documents sur un prêtre pédophile américain, dans le but de prouver qu’il n’était pas au courant des abus sexuels de ce prêtre, réduit à sa demande à l’état laïc en 1966.Les faits remontent à l’année précédente quand ce prêtre, Andrew Ronan, décédé en 1992, avait abusé d’un garçon de 17 ans à Portland, dans l’Oregon. Il avait demandé lui-même sa réduction à l’état laïc.
Le site de Radio Vatican publie une documentation consultable en ligne (http://www.radiovaticana.va/pdf/documents_Doe_v_Holy_See.pdf).
L’affaire «Doe v. Holy See» est toujours en jugement devant un tribunal de première instance de l’Oregon.
Les avocats de la victime ont porté plusieurs accusations contre le Saint-Siège. Plusieurs d’entre elles ont été récusées, mais deux sont encore pendantes. Le Saint-Siège est accusé d’avoir su que Ronan était pédophile et de l’avoir muté dans différents postes, notamment à Portland.
«Le Saint-Siège n’était pas impliqué dans les mutations de Ronan, y compris à Portland, et n’avait aucune connaissance préalable qu’il pouvait poser un danger pour des mineurs», affirme Radio Vatican, dans un résumé du dossier.
Selon les documents, l’Ordre des Servites de Marie, dans le cadre duquel Andrew Ronan était enseignant, «a informé pour la première fois le Saint-Siège en février 1966 quand il a demandé sa réduction à l’état laïc, et le Saint-Siège a accepté cette demande quelques semaines plus tard seulement».
Des documents internes de la Congrégation à partir de 1949 décrivent d’abord un prêtre doué et de confiance, puis s’inquiètent dans les années 60 de son caractère particulier et de ses tendances «homosexuelles» envers ses étudiants.
Les lettres de la Congrégation et du prêtre lui-même demandant sa réduction à l’état laïc en février 1966 sont aussi publiées, afin d’«aider la cour» et de prouver que le Vatican ne savait rien, affirme Radio Vatican.
Accompagnant ces documents, une déclaration de l’avocat du Saint-Siège dans ce procès, Me Jeffrey Lena, «souligne la fausseté des accusations» et leur «caractère calomnieux».
Interrogé sur Radio Vatican, il a estimé que ces dossiers, «alors que le système judiciaire parfois travaille lentement, pourront contribuer à une conclusion plus rapide de l’affaire».
Leur publication devrait «calmer ces personnes qui s’empressent de publier des commentaires à sensation et non équilibrés», a ajouté l’avocat américain.
Le scandale pédophile dans l’Église catholique avait commencé au début de la dernière décennie par des révélations sur des milliers d’abus sexuels commis par des prêtres aux États-Unis.
Plusieurs actions légales y ont été intentées au Saint-Siège, dans le but de démontrer qu’il est co-responsable des abus commis.
Les évêques de différents pays et le Vatican sont accusés d’avoir fermé les yeux et parfois protégé des prêtres pédophiles, pour éviter le scandale.
Les révélations en cascade ont amené le pape à exprimer sa «honte» et à prôner la tolérance zéro.
Source: canoe.ca