Le scandaleux silence au sujet de Fukushima. Fukushima : It’s much worse than you think

Pas la peine de revenir sur le silence des gouvernements à propos du désastre de Fukushima, nous savons déjà que tout est fait pour minimiser les conséquences. Nous n’avons pas d’alternative nous dit le monarque, (qui n’a pas besoin d’être irradié pour diffuser sa radioactivité!) Cet article met en évidence, les gesticulations des intéressés pour retarder autant que faire ce peut, l’évolution d’une situation qui ne pourra que s’aggraver quoi qu’ils fassent……..

Très mauvaise nouvelle. Pour le moment et compte tenu des technologies aujourd’hui disponibles, l’objectif d’empècher l’explosion nucléaire de l’ensemble du site de Fukushima paraît hors de portée alors que le processus cataclysmique ne cesse de prendre de l’ampleur.

par Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin –

Image superno.com

Il y a quelques jours, des images virtuelles d’un éventuel sarcophage que Tepco pourrait installer au dessus des réacteurs en perdition de Fukushima circulaient sur les télévisions. Mais assez curieusement, il s’agissait apparemment de structures assez fragiles, quasiment en matière plastique, très éloignées des milliers de tonnes d’acier et de ciment envisagés pour remplacer l’actuel sarcophage en place à Tchernobyl. On ne voit pas comment de telles structures pourraient contenir une explosion majeure sur le site de Fukushima. Tout au plus pourraient-elles empêcher la diffusion de gaz radioactifs sous basse pression. De toutes façons, Tepco annonce que la mise en place de ces protections ne sera pas possible avant longtemps, compte tenu du niveau de contamination actuel du site.En fait, les priorités devraient être toutes autres. Il devrait être indispensable d’empêcher dans les jours, semaines ou mois qui viennent la contamination d’une partie du Japon par les cœurs en fusion des réacteurs touchés par le tsunami. Or, très mauvaise nouvelle, pour le moment et compte tenu des technologies aujourd’hui disponibles, cet objectif paraît hors de portée alors que le processus cataclysmique ne cesse de prendre de l’ampleur. Une toute aussi mauvaise nouvelle est que, désormais, le monde entier fait silence sur le désastre mondial qui se prépare. Les conspirationnistes ne devraient pas être les seuls à s’interroger sur les raisons de ce silence.

Si l’on en croit l’industriel Tepco, le gouvernement japonais qui l’a toujours soutenu y compris dans ses décisions les plus hasardeuses et les industriels américains du nucléaire qui ont depuis les origines partie liée avec le Japon pour la gestion de son parc nucléaire, la situation à Fukushima serait potentiellement pire qu’elle ne le fut à Tchernobyl. Selon ces sources cependant, il n’y aurait pas de danger immédiat, tant du moins que l’on continuera à pomper de l’eau et qu’un nouveau fort tremblement de terre ne se produira pas. Pas de danger immédiat sans doute, mais pas de solutions fiables avant quelques années au mieux. En attendant, selon ces sources, il n’y aurait pas de raisons de s’inquiéter. Curieuse préconisation.

Pour d’autres experts au contraire, la situation n’a jamais cessé depuis le début de s’aggraver. Aujourd’hui il y aurait de forte probabilités (certains disent 50/50) pour que le pire se produise. Un article récent de Aljazeera.net cité ci-dessous vient de faire un bilan assez terrifiant de la situation. On pourrait suspecter la neutralité de Aljazeera mais la chaîne se borne à reprendre les diagnostics de deux experts confirmés du nucléaire, l’américain Arnorld Gundersen (photo) et le japonais Shoji Sawada. L’un et l’autre, à première vue semblent parfaitement objectifs et bien informés. Certes ils sont tous les deux devenus des whistle-blowers alertant sur les dangers du nucléaire. Le site Fairewinds auquel participe Arnorld Gundersen est un leurs représentants les plus influents aux Etats-Unis. Mais cela ne devrait pas être une raison pour disqualifier leurs analyses.

Pour Arnold Gundersen, notamment, la fusion des réacteurs touchés constitue désormais un processus sans doute impossible à empêcher, compte tenu encore une fois des connaissances scientifiques et technologiques du moment. Le refroidissement par eau ne pourra que le retarder de quelques temps, tout en noyant la région et la mer environnante sous des milliers de tonnes d’eau fortement contaminées. Une fois les nappes phréatiques ou les couches terrestres profondes atteintes, ce ne serait pas seulement une large périphérie autour de Fukushima qui deviendrait inhabitable, mais sans doute la ville de Tokyo elle-même. Dans l’hypothèse la plus grave, celui de l’explosion des centaines de tonnes de combustibles nucléaires présents sur le site, le Japon tout entier puis très vite des zones étendues de l’hémisphère nord pourraient être interdits à la vie humaine.

D’ores et déjà, deux experts de santé publique américains estiment avoir observé une augmentation anormale de la morbidité des nouveaux nés dans une dizaine de villes de la cote ouest des Etats-Unis situés approximativement sous le vent de Fukushima (voir ci dessous le rapport Sherman-Mangano). On s’étonne que, devant une observation aussi troublante, des inquiétudes beaucoup plus nombreuses ne se soient pas encore manifestées, notamment aux Etats-Unis, si soucieux en général de la santé publique.

La situation paraît en voie de devenir si grave que le silence des autorités nationales et internationales est véritablement inexplicable. Même si peu de remèdes ne paraissent pour le moment disponibles, il conviendrait néanmoins que les scientifiques du monde entier y réfléchissent et travaillent à la mise au point de solutions. L’inaction actuelle donne beaucoup d’arguments à ceux dénonçant une conspiration du silence de la part des gouvernements et des industriels impliqués, non seulement au Japon mais aux Etats-Unis. La complicité objective entre Barack Obama et l’Exelon Corporation, le plus gros fournisseur d’énergie nucléaire et un des plus importants contributeurs de sa campagne, est dénoncée.

Rien cependant n’y fait. L’attitude généralement affichée par l’ensemble des décideurs et des médias est particulièrement à courte vue, mais elle n’indigne encore personne. Le message général s’apparente au suivant : « le magma monte dans la cheminée du volcan. Une explosion destructrice se produira bientôt. Mais qu’importe, dormez tranquilles au bord du cratère…pour le moment ».

Précisons à l’attention de ceux qui militent pour l’abandon de l’énergie nucléaire que ce dernier objectif de l’abandon, à supposer qu’il soit décidé, ne pourra pas être mis en oeuvre avant 25 ou 30 ans. Au Japon le monde se trouve confronté à une échéance beaucoup plus immédiate et à des risques beaucoup plus graves : un Tchernobyl de magnitude 10 pouvant se produire dans quelques mois. La réaction de prévention devrait être toute différente.

Sources
* Article d’Aljazeera : http://english.aljazeera.net/indepth/features/2011/06/201161664828302638.html
* Fairewinds : http://www.fairewinds.com/home
* Arnold Gundersen : http://en.wikipedia.org/wiki/Arnold_Gundersen
* Paul Jorion : http://www.pauljorion.com/blog/?p=24334
* Rapport Sherman Mangano : http://www.counterpunch.org/sherman06102011.html
«  The recent CDC Morbidity and Mortality Weekly Report indicates that eight cities in the northwest U.S. (Boise ID, Seattle WA, Portland OR, plus the northern California cities of Santa Cruz, Sacramento, San Francisco, San Jose, and Berkeley) reported the following data on deaths among those younger than one year of age :
4 weeks ending March 19, 2011 – 37 deaths (avg. 9.25 per week)
10 weeks ending May 28, 2011 – 125 deaths (avg.12.50 per week)

* Exelon Corporation : http://www.exeloncorp.com/Pages/home.aspx

Source Agoravox

« Hello companero et companerone

Rendez-vous le vendredi 8 juillet 2011 à 16h (une heure avant l’ouverture des portes), devant le Stade de France pour protester contre ce Meeting Areva, 8ème étape de la prestigieuse Samsung Diamond League !

Important : munissez-vous d’une bougie en signe de reconnaissance »

Merci à Patrick pour l’info

 

12 Commentaires

  1. Personnellement si personne ne bouge, c’est tout simplement parce qu’il n’y à rien à faire, sauf s’en remettre à Dieu pour les croyants, les autres et bien vivez et profitez des bonnes choses de la vie, tant que vous le pouvez encore !!

  2. Dans la nuit du 2 au 3 juillet, les réacteurs 4 puis le 3 en accéléré.
    L’image n’est pas de très bonne qualité car prise de très loin, mais elle est très parlante.
    Il y a de quoi se faire des cheveux blancs :

    http://www.youtube.com/watch?v=sy7w6TgVe94

    • Comment croire que tout va bien? ils n’ont plus aucun contrôle, sauf celui d’empêcher par tout les moyens, l’explosion de tout les réacteurs en fusion….ce qui n’est qu’une question de temps, si ça continue de la sorte 🙁 Et tout ces Japonais sur place qui ont leur vie ruinée..
      Au moins 30 ans pour sortir de là, il faudrait commencer tout de suite… s’il nous reste le temps….sans trop savoir quoi faire de tout les déchets hautement contaminés et laissés en héritage aux générations… pas si future que ça.

  3. Et dire que l’action Tepco a bondi de 20% ce matin… On marche vraiment sur la tête.

    • C’est pas vrai ???????????????????

      • Les voies des « banksters » sont impénétrables !!

        • C’est pas gagné, c’est le gouvernement qui a monté l’action au cric, en nationalisant partiellement la société, l’action est tout de même en dessous de 20% de sa valeur malgré cette *hausse* bienvenue, Je ne sais si ça va continuer, mais ils sont mal en point!

          Fukushima: l’action Tepco bondit de 20%, paris sur la survie de la compagnie

          TOKYO – L’action de l’exploitant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), a bondi lundi de 19,81%, terminant la séance à 393 yens à la Bourse de Tokyo, des investisseurs pariant sur la survie de la compagnie malgré ses difficultés.

          Plus tôt dans la journée, le porte-parole du gouvernement nippon, Yukio Edano, avait affirmé ne pas être au courant d’éventuelles discussions secrètes visant à démanteler cette entreprise privée.

          Des opérateurs ont conclu de ces propos que la première compagnie d’électricité du Japon allait survivre sous sa forme actuelle.

          M. Edano répondait à une question posée au sujet d’un article publié dimanche dans le quotidien Mainichi Shimbun, selon lequel des représentants du gouvernement et de la direction du groupe discuteraient de la fin de Tepco, dont l’activité nucléaire serait nationalisée.

          Interrogé à propos de l’entrée de Tepco dans le giron de l’Etat, le porte-parole a rappelé que, selon le projet de loi d’aide à Tepco actuellement discuté au Parlement, le gouvernement doit prendre indirectement des actions sous sa coupe, ce qui correspond à une nationalisation partielle et temporaire.

          Ce texte de loi prévoit notamment un dispositif de soutien financier à l’entreprise gérant la centrale Fukushima Daiichi, située à 220 km au nord-est de Tokyo et victime le 11 mars du plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

          La dépréciation massive d’actifs et le coût des opérations d’urgence consécutifs à la catastrophe ont contraint Tepco à essuyer une perte de près de 11 milliards d’euros lors de l’année budgétaire 2010-2011, close fin mars, la plus lourde jamais connue par une entreprise japonaise, hors secteur financier.

          L’Etat a prévu d’assister l’entreprise en difficulté afin qu’elle puisse, notamment, indemniser les 85.000 personnes ayant dû quitter leur foyer dans les environs de la centrale, ainsi que les agriculteurs et autres entreprises de la région ruinés par les conséquences des radiations.

          Malgré ce soutien public, nombre d’investisseurs doutent de la survie de Tepco sous sa forme actuelle, ce qui a fait fondre la valeur de son titre à la Bourse depuis le 11 mars. Malgré le rebond de lundi, l’action Tepco cote à moins de 20% de sa valeur d’avant l’accident.

          Avec seulement quatre de ses 17 réacteurs nucléaires actuellement en opération, la compagnie peine de surcroît à faire face à la demande en électricité de Tokyo, qu’elle approvisionne.

          Sur injonction gouvernementale, les entreprises et administrations de la région de la capitale doivent réduire de 15% leur consommation d’électricité depuis le 1er juillet, afin d’éviter des coupures de courant en plein été, habituelle période de forte demande en raison de l’usage répandu des climatiseurs.

          — Avec Dow Jones Newswires —

          TOKYO ELECTRIC POWER

          (©AFP / 04 juillet 2011 08h34),
          http://www.romandie.com/news/n/_Fukushima_l_action_Tepco_bondit_de_20_paris_sur_la_survie_de_la_compagnie040720110807.asp

  4. J’aime bien : »L’Etat a prévu d’assister l’entreprise en difficulté afin qu’elle puisse, notamment, indemniser les 85.000 personnes ayant dû quitter leur foyer dans les environs de la centrale, ainsi que les agriculteurs et autres entreprises de la région ruinés par les conséquences des radiations. » !
    L’état, c’est nous, enfin les contribuables japonais dans ce cas, c’est « toudi l’même », c’est toujours dans la poche des citoyens, ils doivent toujours payer pour les magouilles et fautes commise par ces banksters, la honte, grrrrrrrrrr…………….

  5. Il faudrait ABSOLUMENT obliger la presse européenne à de nouveau nous tenir au courant. A la place, ils nous passent des reportages idiots sur les histoires de cu d’une altesse royale ou d’un vieux monsieur pervers…On s’en fout de cela. On veut être tenu au courant des choses vraiment importantes pour notre survie et la survie des autres êtres vivants sur la planète Terre. Il faudrait qu’on écrive massivement aux journalistes belges, français, etc…

    • Parfaitement d’accord, c’est tout simplement honteux, on s’en balance de leurs infos « people », c’est pour mieux noyer le poisson ou égorger les moutons !!

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