2010, une bonne année pour le pouvoir d'achat des patrons

Le titre est explicite, mais vu les sommes en jeu, leur pouvoir d’achat est garanti pour des décennies. Pendant qu’il y en a qui ne peuvent plus se chauffer, faire deux repas par jour…..et pour ceux qui ont la chance d’avoir un boulot, qui doivent se mettre à genoux quand on leur octroie quelques pour cent sur leur fiche de paie, ces grands privilégiés du haut de leur mirador, regardent leurs privilèges s’accroitre, et ça grossi dans des proportions indécentes.

L’Expansion a additionné toutes les rémunérations versées aux très grands patrons. Verdict de notre classement exclusif : une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente. Chacun de nos PDG reçoit en moyenne 4,2 millions d’euros, soit cent quatre-vingt-six fois le salaire moyen français.

477% d'augmentation pour Michel Rollier, le patron de Michelin. REUTERS/Charles Platiau

Jean-Paul Agon, 10 fois millionnaire en 2011

Le patron de L’Oréal est le seul à franchir la barre symbolique des 10 millions d’euros. Vu la générosité du groupe, cette gratification ne provoquera pas de cris d’indignation. L’essentiel de son chèque repose en fait sur ses 400 000 stock-options, valorisées à 6,87 millions d’euros.

Gilles Pélisson, grassement remercié

Officiellement révoqué le 15 janvier 2011, l’ex-PDG d’Accor n’est pas parti les mains vides. Il bénéficie, après cinq ans de services, d’une indemnité de 5 millions d’euros. Dans un ultime geste de générosité, le groupe a doublé son bonus en 2010, le portant à 1,5 million d’euros. De quoi organiser un majestueux pot de départ.

Benoît Potier, un peu d’air, beaucoup de liquide
Le patron d’Air liquide réalise le jackpot du CAC 40 avec ses stock-options : 3,7 millions d’euros. En mars 2010, il lève 100 000 options offertes en 2004 à 52,20 euros et les vend peu après autour de 90 euros. Si l’on ajoute tous les autres éléments de rémunération, ses gains en 2010 atteignent 7,9 millions d’euros.

Michel Rollier, méga-augmenté

En 2010, les administrateurs de Michelin ont mis la gomme sur l’augmentation du patron. Sa prime passe de 743 000 à 4,5 millions d’euros. Toutes gratifications comprises, la rallonge s’élève à 477 % sur un an. Commentaire du manufacturier : « [Sa] rémunération augmente sensiblement, mais de manière moindre que la hausse du résultat. »

Le palmarès des revenus 2010, toutes rétributions confondues

voir le tableau

Antoine Frérot, la promotion paie

Presque comme dans la chanson, « en haut de l’affiche », les salaires s’étalent « en dix fois plus gros ». Antoine Frérot, directeur général de Veolia Environnement en 2009, PDG en 2010, voit sa rémunération globale bondir de 81 %. Mais, avec 1,5 million d’euros en poche, le jeune promu reste très loin des briscards du CAC.

Philippe Crouzet, primé en dépit des résultats

Un bonus bien mal acquis ? La prime du patron de Vallourec, augmente de 51 % en 2010. Or, au cours de la même année, les profits de l’entreprise baissent de 21 %. Malgré ce recul, son « variable » de 620 000 euros équivaut tout même à 82 % du maximum fixé par les statuts du groupe.

Lars Olofsson, le roi de la « rémunaération lasagne »

2010, une bonne année pour le pouvoir d'achat des patronsREUTERS/Philippe Wojazer

En plus de son salaire de base et de bonus, le PDG de Carrefour bénéficie d’actions gratuites (pour 1,7 million d’euros) et de stock-options (valorisées à 896 000 euros). En général, les patrons reçoivent les unes ou les autres, pas les deux. On parle de « rémunération lasagne » à propos de cet empilement de gratifications.

Martin Bouygues, abonné au même bonus

Le patron de Bouygues bénéficie en quelque sorte d’un « variable fixe ». Preuve de cet oxymore patronal : au titre de l’exercice 2010 – pourtant en recul de 19 % -, il perçoit le même bonus de 1,38 million d’euros qu’en 2009. En fait, qu’il vente ou que le soleil brille, il reçoit chaque année depuis cinq ans le même… variable.

Patrick Kron, presque une année de vache maigre

Avec 3,2 millions d’euros toutes rémunérations confondues, le président d’Alstom voit sa paie divisée par deux en 2010. Presque une année de vaches maigres : pas d’actions gratuites, moins de stock-options, un bonus réduit de 23 %, à cause notamment d’un carnet de commandes jugé insuffisant.

source L’EXPENSION

Lire aussi:

De 2003 à 2010, l’évolution du salaire des patrons du CAC 40

En images, ces patrons qui ont touché le jackpot en 2010

Focus sur le jackpot des actions gratuites…

…et sur la course à la retraite chapeau

 

 

Un Commentaire

  1. Désolant et le pire, c’est que personne ne bouge car franchement et tout en étant apôtre de la non violence, il y a moyen de régler ces problèmes « en douce », mais je suppose que les moutons sont contents, alors dans le fond, ces individus ont raison, pourquoi se gêner ???

  2. Pire que désolant, quand ils augmentent le smic de moins de vingt euros …  » Mais il n’y a plus d’argent ma bonne dame !  » . Ce qui est vraiment effrayant c ‘est que personne ne réagisse …

  3. On entend ici et là : « En France il y a trop d’assistés » et bien en voilà la preuve les patrons sont trop rémunérés, arrêtons de les assister!!!