Des résidus de pesticides provenant d'OGM retrouvés dans le sang de femmes

A quel niveau pouvons être contaminés par les pesticides et les OGM soit-disant non dangereux pour notre organisme? Si nous comparons les études issues de laboratoires indépendants et les rapports officiels, nous pouvons voir que les uns expliquent le pire alors que les autres sont très très rassurants, mais voilà, les preuves s’accumulent et l’article qui suit va porter de l’eau au moulin de José Bové et de ses partisans. Merci à Michel M. pour cet article qui m’a été envoyé par e-mail.

mais_episEpis de maïs
© C. Magdelaine / notre-planete.info

Des chercheurs de l’Université de Sherbrook au Québec, Canada, ont montré la présence de pesticides (herbicides à base de glyphosate ou de glufosinate et de protéines insecticides Cry1Ab) et de leurs résidus dans le sang de femmes, dont certaines enceintes. Selon un article de la revue Reproductive Toxicology(1), sous presse, “c’est la première étude à mettre en évidence la présence de pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de fœtus et de femmes non enceintes”.

Pour cette étude, les scientifiques ont effectué des prélèvements sanguins chez des femmes habitant la ville de Sherbrook. Ces femmes, ainsi que leur mari, n’ont jamais travaillé au contact de pesticides et leur régime alimentaire est annoncé comme typique d’une zone industrialisée du Canada. La présence de pesticides dans leur sang serait donc principalement issue de leur alimentation. D’ailleurs, les scientifiques précisent que si aucune analyse du panier alimentaire n’a été faite pour établir la quantité de résidus de pesticides présents dans les aliments, ils considèrent “concevable que la majorité de la population y est exposée via leur alimentation quotidienne”, du fait de la forte présence d’aliments GM (soja, maïs, pommes de terre…).

Dans le détail, les résultats d’analyse montrent que les chercheurs ont trouvé dans le sang de trente femmes enceintes : des résidus de glufosinate (chez 100% des femmes prélevées) et des protéines Cry1Ab (93% des femmes prélevées) ; dans le cordon ombilical : des résidus de glufosinate (100%) et des protéines Cry1Ab (80%) ; et dans le sang de 39 femmes non enceintes : du glyphosate (5%), du glufosinate (18%), des résidus de glufosinate (67%) et des protéines Cry1Ab (69%). Pour expliquer l’absence de glyphosate, de résidus de glyphosate ou de glufosinate dans certains cas (ou dans tous pour les résidus de glyphosate), trois hypothèses sont avancées : l’absence d’exposition à ces molécules des femmes prélevées, leur élimination efficace par l’organisme ou une limite de la méthode de détection utilisée. Les travaux pour répondre à ces questions restent donc à faire tout comme l’analyse des possibles conséquences de la présence de ces molécules.

L’objectif des chercheurs était double : établir si l’alimentation quotidienne est vectrice de ces molécules chimiques et fournir des données nécessaires à de plus amples analyses d’impacts, notamment dans le domaine de la procréation chez la femme. Selon l’article, le glyphosate avait été l’objet d’une étude similaire dans des échantillons d’urine de femmes du monde agricole comparés à ceux de femmes extérieures à ce milieu(2). Les auteurs appellent à des recherches plus poussées dans le domaine de “la nutrition, la toxicologie et la reproduction chez les femmes”, soulignant que “les désordres gynécologiques et obstétriques associés aux molécules chimiques présentes dans l’environnement ne sont pas connus”.

La question de l’évaluation des risques liés aux herbicides, résidus d’herbicides ou insecticides est au centre de controverses depuis plusieurs années. Les travaux du Pr. Gilles-Eric Séralini dans le domaine des herbicides à base de glyphosate ont par exemple souvent été l’objet de vives discussions entre scientifiques. L’article sous presse des chercheurs canadiens devrait donc encourager l’expertise scientifique puisque, selon eux, c’est la première fois qu’une analyse des concentrations de telles molécules est effectuée ! Rappelons qu’après environ quinze années de commercialisation en Amérique du nord, près de 100% des plantes génétiquement modifiées commercialisées sont modifiées pour tolérer un herbicide, produire une protéine insecticide ou disposer des deux caractères.

Source: notre-planete.info

Benji

Un Commentaire

  1. Petit article en plus avec la viande que nous consommons chaque jour:
    Depuis jeudi 5 mai, à l’aube, une centaine de militants anti-OGM occupaient un entrepôt d’aliments pour bétail du groupe Cecab, à Saint-Allouestre (Morbihan). « Cette société transforme des tourteaux de soja à base d’OGM, produits en Amérique du Sud, en aliments pour animaux, ce qui n’est pas acceptable », explique Gérard Liebskind, membre du Comité national des faucheurs volontaires d’OGM. Les OGM arrivent dans nos assiettes via la nourriture animale. D’après Greenpeace, « 80% de nos animaux d’élevage consomment des OGM, principalement du soja importé du continent américain ». Et la réglementation actuelle sur l’étiquetage n’impose pas d’indiquer si les aliments que nous mangeons proviennent d’animaux élevés ou non aux OGM.

    Cette action non violente vise « la transparence sur l’étiquette, permettant un choix clair des produits issus d’animaux nourris avec ou sans OGM », expliquent les militants. Ils demandent également un moratoire immédiat sur l’importation d’OGM dans les pays européens. La CECAB a d’ores et déjà déposé une plainte pour violation de domicile. Mais l’arrêté d’expulsion présenté par l’huissier le 5 mai en fin d’après-midi aux manifestants ne les a pas fait reculer. En guise de réponse, ces derniers ont dressé sur le site de la Cecab un campement avec toiles de tentes, « pour une durée indéterminée », précisent-ils.

    Les faucheurs d’OGM ont été expulsé de l’entrepôt vendredi 6 mai, par les gardes mobiles.
    http://www.bastamag.net/article1542.html

  2. ça ne m’étonne pas, le process d’assimilation a été très bien démontré dans l’excellent reportage “notre poison quotidien”, manger devient décidément très compliqué…

  3. …MERCI à la méga-firme que tout le monde connait …
    mais bien évidemment il n’y a aucun risque
    tout comme fukushima

    • Bonjour! pour tout ceux qui s’interessent à ce délicat sujet, je conseille ce livre de la journaliste Isabelle Saporta: “Le livre Noir de l’agriculture” aux éditions Fayard.C’est trés instructif et ….édifiant!!!!