Japon: La radioactivité, «c'est pire qu'un tsunami. Un tsunami est visible. Là on ne voit rien»

On comprend bien la peur des Japonais, et ce ne sont pas les paroles rassurantes qui vont y changer quelque chose, quand on voit que nous, à des milliers de kilomètres, on s’inquiète à juste titre,  en ayant à l’esprit une certaine année 1986 où une formidable coalition des autorités, nous a présentés l’accident de Tchernobyl et son nuage comme un incident sans conséquences notoires pour la santé. J’ai une pensée pour ces gens traqués par la peur, sans possibilité de partir, une pensée aussi pour ces « liquidateurs » qui tentent au prix de leur vie, que l’irréparable ne survienne, et ce n’est toujours pas gagné.

Des rescapés font la queue pour récupérer de l'eau potable à Kesennuma, dans la préfecture de Miyagi au Japon, le 18 mars 2011. AFP PHOTO / PHILIPPE LOPEZ


Les rescapés du tsunami vivent désormais dans la peur d’un accident nucléaire…

Dans le nord-est du Japon, les rescapés du tsunami vivent désormais dans la peur d’un accident nucléaire majeur et beaucoup n’ont plus confiance dans les informations données par les autorités, qui leur parviennent en outre de manière parcellaire ou déformée.

La radioactivité «c’est pire qu’un tsunami. Un tsunami est visible. Là on ne voit rien», s’alarme Hiromitsu Miyakawa, un commerçant de Kesennuma, l’une des villes les plus touchées par la vague dévastatrice. «Les radiations font extrêmement peur», ajoute-t-il.

Kesennuma est situé à plus de 150 km de Fukushima. La ville est donc très éloignée de la zone d’exclusion de 20 km autour de la centrale dont les habitants ont été évacués.

«Le gouvernement ment»

Mais, traumatisés, sans domicile et contraints à trouver un nouveau départ dans la vie, de nombreux survivants du tsunami du 11 mars manquent d’informations sur le monde extérieur et peinent à comprendre les dangers et les conséquences des fuites radioactives.

Teechi Sagama, un directeur d’école du petit port de Miyako, exprime ainsi sa frustration devant les déclarations à ses yeux confuses et contradictoires des autorités. «Je veux juste que le gouvernement nous dise la vérité», réclame-t-il.

Un peu plus loin au sud à Rikuzentakata, une localité rayée de la carte par la catastrophe, Shiori Hosoya, 18 ans, se méfie encore davantage des propos rassurants tenus par les dirigeants du pays. Pour cette jeune femme, «le gouvernement ment. Tous ces experts qu’il fait parler pour expliquer ce qui se passe ne sont que des vieux qui racontent ce que le gouvernement veut bien entendre». «Ils affirment que ça ne sera pas comme à Tchernobyl, mais c’est vraiment effrayant.»

Des informations déformées

Vendredi, l’agence japonaise de sûreté nucléaire a relevé de 4 à 5 sur une échelle de 0 à 7 la gravité de l’accident de la centrale de Fukushima, ce qui en fait, avec celui de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979, le plus grave dans le monde après celui de Tchernobyl.

A la peur et à la méfiance s’ajoute le fait que les survivants du tsunami n’ont souvent que des informations de seconde ou de troisième main. A cause de l’absence d’électricité dans les zones détruites, très peu d’entre eux ont accès à la télévision, tandis que la diffusion des journaux est également aussi très perturbée.

Les nouvelles se propagent donc par le bouche à oreille et peuvent donc facilement être déformées ou exagérées. Une série de courriels diffusés par téléphone portable a évoqué la formation d’un nuage très hautement radioactif et mis en garde la population contre des pluies toxiques.

Manque de transparence de Tepco

Un autre courriel laissait entendre que le gouvernement aurait dit aux dirigeants des plus grandes entreprises japonaises de quitter le pays et que des niveaux de radioactivité mortels ont été relevés à Tokyo. «Ce qui est effrayant c’est de ne pas savoir ce qui se passe vraiment», selon Hiromitsu Miyakawa, le commerçant.

Taizo Tanisawa, qui a perdu sa maison et s’est porté volontaire pour distribuer de l’eau et des repas chauds aux réfugiés, trouve lui aussi que les explications du gouvernement manquent de clarté. «Nous sommes inquiets et ne savons pas si nous devons rester ici ou partir. J’aimerais que le gouvernement nous donne des réponses, mais il ne le fait pas.»

Enfin, le manque de transparence dont Tepco a fait preuve par le passé ne peut que renforcer la défiance vis-à-vis de l’opérateur. En 2002, il avait reconnu avoir maquillé un rapport sur la sûreté des centrales à eau bouillante, ce qui avait conduit à l’arrêt pour inspection de 17 réacteurs, dont ceux de Fukushima.

© 2011 AFP

Un Commentaire

  1. Et si la guerre en Lybie était une façon d’éviter de nous dire sur ce qui attend le monde
    quand le réacteur sera entré en fusion…

  2. Je suis en train de regarder et surtout de contrôler la véracité de certaines infos US, qui disent qu’il y aurait 4 centrales en situation précaire, je met en ligne dès que je suis arrivée à juger de l’importance de ces infos.
    Il faut dire que les internautes US se bougent pour avoir la vérité, ils ne sont pas plus rassurés que nous..
    De l’avis des internautes US on nous cache pas mal d’informations! mais avant de s’affoler il faut en être sur, car depuis le 19 date du message, on nous a dit pas mal de choses!
    Depuis la résolution des Nations Unies, le Japon est passé en secondaire, et ça je n’aime pas trop!

  3. TCHERNOBYL ce n’était qu’UN REACTEUR et là, au JAPON : il y en a SIX
    et les SIX REACTEURS : au MOX « Mélange URANIUM / PLUTONIUM » par le Français AREVA l’été dernier.
    Les articles ne sont pas nombreux – mais il y en a !

  4. Sur le post « ou se trouve le nuage radioactif », j’ajoute les infos dès que j’en ai qui sont importantes.
    Je sais bien qu’il y a 6 réacteurs, dont le numéro3 qui « fumait » et qui a nécessité l’évacuation du personnel en urgence ce matin! Et si un de ces p****ns de réacteur explose, ce sera la réaction en chaine, et on aura vraiment du souci à se faire, c’est pour ça que je suis la situation de près!
    Merci Arlette de ton aide 😀

  5. Bonjour, je suis la situation de près moi aussi.
    Les japonais vivent au jour le jour et non pas de vision à long terme.
    Si j’était à leur place j’aimerai savoir le futur avec différents scénarios pour décider de partir ou rester. Ma femme est japonaise et a ses parents à Chiba à coté de Tokyo. Je n’arrive même pas à la convaincre sur certains sujets comme le niveau d’alerte ou encore les moyens de se prémunir comme prendre une douche sèche avec un gel et faire du stock d’eau. Mes parents ont proposés d’accueillir sa famille mais pour le moment ils restent.

    Je regarde des sites différents et variés mais là tout commence à m’agasser car les médias en général ne sont plus bon qu’a commenter les infos au fur et a mesure quelles veulent bien arrivés.

    Je laisse un site internet canadien comme contribution:

    http://theautomaticearth.blogspot.com/

  6. Merci à toi Bouguennec Glenn, nous avons subit la désinformation avec Tchernobyl, alors nous nous méfions.
    D’autant que s’il y a un risque, les autorités n’ont aucun intérêts à créer la panique, ce que les spécialistes disent, c’est que la situation de la centrale Fukushima n’est toujours pas réglée, le danger est plutôt là.
    Aucun risque sanitaire pour les habitants japonais, s’ils ne consomment pas la nourriture qui provient des alentours de la centrale.
    Merci de ta visite et bon courage à ta famille japonaise 😀

  7. de toute facon le gouvernement ment il y a une entente mondial afin de dire et de faire croire q’uil n’y a aucun risque sur la santé notament quant le nuage radioactif arrivera en france faible doses !!! sur quel criteres se base t il vu le niveau de radiation au japon les elements de controles sont ils encore fiables malgrés le niveau de radiation tous cela n’est pas clair et dans 10 a 20ans les conseqances de tous ca apparaitrons mais il sera trop tard plusieur gouvernement auront pris possessions depuis cette accident manipulation ce sont tous des manipulateurs