« Tu vois, on savait, mais on a rien fait. »…

Quel que soit le côté où on regarde, c’est destruction, pollution, dégradation, disparition de la faune et la flore. Dénoncer c’est bien, mais agir serait mieux, comme en Irlande où une ONG à attaqué son pays pour “inaction face aux sources nationales de pollution”. La mondialisation n’a rien arrangé, avec des milliers de bateaux, avions qui sillonnent la planète pour apporter aux boulimiques sur-consommateurs, les produits de pays exotiques, que nous ne sommes plus capables de produire, à la main d’œuvre esclave sous-payée. Le profit avant tout et tant pis pour l’environnement. Il y a les multiples enfumages des réunions pour la planète, les “G”xx qui ne servent à rien, sauf à blablater et, prendre des résolutions qui disparaîtront face à la pression des lobbies. Vous pouvez voir “Dernière photo avant extinction : la série choc du photographe Tim Flach” ce sont des photos aussi sublimes que tragiques, sur ce qu’elles laissent augurer..

Exploitation d’huile de palme à Sumatra. Via Novethic.fr

C’est une première : plus de 15 000 scientifiques de 184 pays différents ont signé en commun un article dans la revue Bioscience mettant en garde contre les conséquences du réchauffement climatique. L’alerte, qui fait la une du journal Le Monde de ce 14 novembre, met en cause le manque criant de mesures concrètes prises par la communauté internationale. Tout le monde parle aujourd’hui de changement climatique, mais qui a le courage de passer aux actes ?

« L’humanité ne fait pas ce qui devrait être entrepris de manière urgente pour sauvegarder la biosphère menacée » s’inquiètent 15.000 scientifiques dans un appel qui paraît dans la revue BioScience. Chimistes, biologistes, climatologues : tous dressent un même tableau inquiétant de la situation. Pour cause, tous les voyants sont dans le rouge en matière de déforestation, de pollution des mers et des océans, de perte de biodiversité… Désormais, finies les tournures alambiquées : c’est bien l’ensemble des écosystèmes de la planète qui sont menacés de déstabilisation et avec eux, toute l’humanité.

Une destruction générale de l’environnement qui pourrait encore être limitée

En 25 ans, la quantité d’eau potable disponible par habitant a diminué de 25 %, pendant que le nombre de zones mortes dans les océans ont augmenté de 75 %. 120,4 millions d’hectares de forêts ont été perdus, essentiellement au profit de l’agriculture et de l’élevage, inversant le rôle des forêts qui aujourd’hui émettent plus de CO2 qu’elles n’en absorbent. Pendant que la population mondiale a augmenté de 35 %, le nombre de mammifères, de reptiles, d’amphibiens, d’oiseaux et de poissons a chuté de 29 %. Nos modes de vie et cette frénésie de croissance détruisent tout sur leur passage.

Relevé des émissions de CO2 depuis 1990.

Alors que la plupart des menaces identifiées « s’aggravent », il serait pourtant encore possible d’inverser la tendance. Les scientifiques estiment ainsi que l’une des pistes est la création de nouvelles réserves naturelles et marines, et qu’il faut préserver la faune et la flore du braconnage et des destructions illégales. Ce sont également nos modes de vie qu’il conviendrait de changer, en se tournant vers un régime moins carné et en produisant notre énergie à partir de sources renouvelables et notre nourriture localement. C’est également une révolution structurelle et culturelle que le monde semble attendre, éloignée du culte de la croissance sans autre sens ni but que la croissance elle même. Encore faudrait-il que les pays du monde entier arrivent à s’attendre sur des objectifs ambitieux et qu’ils s’y tiennent. Et, ici, difficile d’afficher son optimiste.

Les signataires de l’appel s’adressent spécifiquement à la société civile : « Les responsables politiques étant sensibles aux pressions, les scientifiques, les personnalités médiatiques et les citoyens ordinaires doivent exiger de leurs gouvernements qu’ils prennent des mesures immédiates » écrivent-t-ils, appelant de leur vœux « une pression de la société civile ». On peut citer par exemple une ONG irlandaise qui attaque son pays en justice pour inaction face aux sources nationales de pollution.

Des études scientifiques les plus alarmantes les unes que les autres

Les études les plus récentes confirment l’alerte lancée par les scientifiques. Pas plus tard que ce 13 novembre, une étude établissait que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) repartaient à la hausse. Cette année, elles augmenteraient de 0,8 à 2,9 % par rapport à 2016 ce qui signifierait l’établissement d’un nouveau et triste record de 41 milliards de tonnes émises. Pourtant les bilans des émissions entre 2014 et 2016 étaient plutôt encourageants, puisque celles-ci étaient restées globalement stables. Les 10 plus gros émetteurs au monde seraient les États-Unis, l’Europe des 28, l’Inde, la Russie, le Japon, l’Allemagne (à elle seule !), l’Iran, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud et le Canada. Ce même 13 novembre, un autre rapport montrait que 62 des 241 des sites naturels classés au patrimoine mondial de l’UNESCO sont menacés. 

Bien que la prise de conscience générale puisse être saluée comme une bonne nouvelle, difficile de croire qu’une solution politique sera trouvée rapidement. Car, en réalité, cela fait désormais plusieurs dizaines d’années que les preuves scientifiques s’accumulent et établissent le lien entre l’action de l’humanité et le changement climatique. Et pourtant, sur fond de théorie du complot ou de simple bêtise humaine, le scepticisme climatique est toujours autant vivace. Dans le même temps, les réactions politiques se sont faites attendre et ont presque toujours été un bien faible rempart face à la destruction généralisée de l’environnement. On ne badine pas avec l’économie.

L’un des principaux freins est effectivement l’incapacité des représentants politiques à faire primer un quelconque impératif sur les objectifs économiques nationaux. Forcément, personne n’est prêt à se sacrifier, à risquer de voir son niveau de vie reculer : ce n’est pas vendeur chez les électeurs de la classe moyenne. D’autre part, la croyance aveugle dans le « progrès », qui serait porteur de « solutions » techniques, nous entraîne dans une fuite en avant sans fin, où la plupart des nouvelles inventions deviennent le point de départ d’une débauche d’énergie supplémentaire. Il appartient donc aujourd’hui à chacun, « petits » et « grands » de ce monde, d’infléchir ses actes ou oser regarder nos petits enfants dans les yeux en leur disant : tu vois, on savait, mais on a rien fait.

Sources : sarahroubato.com / reporterre.net

Relayé par Mr Mondialisation

Voir aussi:

« Dans l’Ombre » : ce court-métrage puissant gifle l’occident en pleine face

Une fuite dévoile la volonté du gouvernement de s’attaquer à la Culture

400 emplois supprimés par Nestlé : un haka géant des salariés pour alerter l’opinion

Les apprentis sorciers du climat : le reportage choc d’Arte sur la géo-ingénierie (archives 2015)

 

 

Volti

21 Commentaires

  1. Ok, c’est vraiment super, tout ça…

    Bon, je vais prendre mon petit-déjeuner.
    Oeufs et bacon, avec un peu de fromage et de pain. Confiture, croissants, café, jus d’orange.
    Histoire de bien démarrer la journée.

    Bonne journée à tous. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  2. Une faute de français dans chacune des 2 premières phrases. Je ne suis pas allé plus loin.

  3. L’Ukraine n’envoie plus ses déchets nucléaire a retraiter en Russie.
    Ils construisent un « cimetière nucléaire en surface » pour leurs déchets usagés.

    Jusqu’ici, en Ukraine, il n’y avait qu’une seule installation de stockage de ce type – à la centrale nucléaire de Zaporizhzhya. À ce jour, les combustibles usés dans les centrales nucléaires ukrainiennes ont été expédiés pour être traités en Russie. Pour cela, en fonction du volume, l’Ukraine a payé annuellement entre 150 et 200 millions de dollars. Par conséquent, afin d’économiser de l’argent, les autorités ont décidé de construire leur propre cimetière nucléaire à 100 km de la capitale – avec une société américaine.

    https://translate.google.com/translate?sl=en&tl=fr&js=y&prev=_t&hl=fr&ie=UTF-8&u=http%3A%2F%2Fwww.fort-russ.com%2F2017%2F11%2Fukraine-to-pay-us-14-billion-to-become.html&edit-text=&act=url

    en anglais
    http://www.fort-russ.com/2017/11/ukraine-to-pay-us-14-billion-to-become.html

  4. Et pour les nouvelles voitures électriques?
    Vont ils engager les migrants pour pédaler afin de les recharger?
    ou faire perdurer encore les vieilles centrales nucléaires?

  5. “Ce sont également nos modes de vie qu’il conviendrait de changer, en se tournant vers un régime moins carné et en produisant notre énergie à partir de sources renouvelables et notre nourriture localement. ”
    => donc aller vers une sobriété, une relative autonomie et une consommation locale ! c’est pourtant simple pour qui veut être un acteur de la préservation de la planète !

    • @ Logic, plus il y aura de voitures électriques plus il y aura de centrales fournissant l’électricité pour les recharger, alors non, ce n’est pas du tout une bonne idée de promouvoir ce mode d’alimentation d’un moteur.
      Il y a déjà bien assez de centrales pour faire sauter la planète et nous avec sans les multiplier pour notre “confort” !

      • bien sur que non, avec mon installation photovoltaique je peux recharger un vehicule électrique grace a l’energie libre du soleil 😉

      • Et je suis chez Enercoop, ça ne compte pas pour des prunes.

        Je pense, honnêtement, qu’au delà de l’aspect voiture, il faudrait surtout favoriser les véhicules léger pour les trajets quotidiens de moins de 20km. La consommation d’une voiture est important avant tout, de par son poids, un scooter électrique coûterait beaucoup beaucoup moins cher en entretien, et surtout, la conso’, même en thermique, est incomparable.

        Les gens se sont justes habitués à un certain niveau de confort, j’ai passé toute ma vie à aller bosser à pied, en vélo, en rollers, ou en deux roues motorisés, ça ne m’a pas tué, pas plus que nos grands parents avec leurs mobylettes, même l’hiver suffit d’être bien couvert/isolé.

        J’ai sans doute économisé la moitié de mes salaires en procédant ainsi, ou presque, ce qui au passage, me permettait de vivre correctement, même à mi temps… Même en bouffant “bio/local” (si vous voyez ce que je veux dire.)

  6. Oui, c’est relativement simple, d’autant plus que c’est à chacun de voir ce qu’il pourrait faire. Parfois peu de choses, un peu d’attention, un petit geste: marcher davantage plutôt que de prendre la voiture, ne pas laisser couler l’eau quand on fait la vaisselle ou qu’on se brosse les dents…

    Acheter moins, vérifier ses besoins, faire du troc, … la liste est quasi infinie.

    Pour ce qui est des gros, oui, on peut tenter des procès au gouvernement, à Hulotte qui prend des décisions plutôt surprenantes (enfin, pour nous, pas pour sa fondation), aux députés qui ne font pas leur boulot, aux maires qui acceptent le Linky (oui, ok, c’est une obsession, désolée..https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif), bref, on peut attaquer fort. Et bien souvent c’est au tribunal administratif, donc c’est gratuit, sauf à prendre un avocat.

  7. Bonjour,
    Henri Barbusse (1873-1935), écrivain, a dit :
    « Nous avons besoin des Maîtres qui savent tout ce que nous ne savons pas. »
    « Mon éducation m’a rempli, comme les autres, de siècle d’ombre, d’humiliation et de captivité. »
    « Nous avons tous eu une jeunesse qui a été un temps perdu pour notre progrès moral, le temps pendant lequel nous aurions pu tout et nous n’avons rien fait parce que nous ne savions pas. »
    D’un point de vue général, la situation catastrophique dans laquelle se trouvent nos Sociétés aujourd’hui, cette immense crise des besoins humains, a pour point de départ le besoin de vérité.
    Mais avant de pouvoir dire : Voilà ce qu’il faut, il faut pouvoir dire : Voilà ce qui est.
    Il y a donc une science à faire, la science des réalités :
    https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.fr/
    Cordialement.

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