La Suisse va diminuer ses livraisons de sang à la Grèce

On avait parlé ici de la cessation de livraison de produits pharmaceutiques par certains laboratoire aux hôpitaux grecs car ceux-ci ne peuvent plus payer, étant concernés entre autres les traitements chimiothérapiques et annonçant de ce fait une hécatombe sans précédent. Comment soigner les gens qui ne peuvent plus l’être? Le problème s’aggrave encore cette fois-ci avec la Suisse qui va réduire ses aides quand aux poches de sang destinées aux transfusions.

Le Service suisse de transfusion sanguine livre depuis des années du sang à la Grèce pour des raisons humanitaires. Mais il va réduire drastiquement ce commerce car Athènes n’arrive plus à payer ses factures.

La Suisse envoyait jusqu'ici près de 30'000 sachets de sang à la Grèce.

La Suisse envoyait jusqu’ici près de 30’000 sachets de sang à la Grèce.  Image: Keystone

Le sang reste gratuit pour les Grecs

La diminution des dons de sang envoyés en Grèce soulève quelques questions éthiques. Rudolf Schwabe, directeur du Service de transfusion sanguine y répond.

Les Suisses donnent gratuitement leur sang. Pourquoi les Grecs doivent-ils payer 5 millions pour en bénéficier?

Rudolf Schwabe: La Grèce ne paie pas le sang des Suisses. Nous recevons ce sang gratuitement en Suisse, nous le donnons gratuitement aux Grecs. Par contre, les 5 millions que doit payer Athènes représentent les frais que l’envoi de ces dons nous occasionnent. A savoir les coûts du personnel en Suisse, les tests biologiques comme le VIH, la production, la logistique et le transport du sang.

Souvent il est question de pénurie de sang en Suisse. Pourquoi livrons-nous des excédents à la Grèce?

Il est vrai que certaines villes, comme Bâle ou Genève, souffrent parfois de pénurie en raison de leur forte consommation due à la présence de grands hôpitaux. C’est la raison pour laquelle nous leur mettons à disposition du sang venu d’autres cantons qui ont moins de besoin. Mais ce que nous donnons à la Grèce représente les excès que nous sommes tenus d’avoir pour garantir un approvisionnement en Suisse 24h sur 24. Si par chance nous n’avons pas besoin d’utiliser ce sang en réserve, nous préférons alors l’acheminer en Grèce, qui en a besoin, plutôt que de le jeter. C’est une solution «win-win».

Cela veut-il dire que nous donnons du sang périmé aux Grecs?

Non bien sûr. En Suisse, nous utilisons les poches de sang dans les 42 jours. Au-delà, nous les envoyons à Athènes qui dispose alors encore de 15 jours pour les utiliser. Ce stock est facilement gérable car les malades atteints de thalassémie ont des besoins de transfusion programmables.

Près de 250’000 personnes donnent gratuitement leur sang en Suisse chaque année. Mais ce sang n’est pas destiné qu’aux hôpitaux. Une partie du précieux liquide rouge est vendu par le Service de transfusion sanguine CRS – une société anonyme d’utilité publique détenue majoritairement par la Croix-Rouge suisse et responsable de l’approvisionnement en Suisse, à l’industrie pharmaceutique et… en Grèce.

En effet, selon le Tages-Anzeiger lundi, environ 10% des dons de sang en Suisse sont stockés à titre de réserve d’urgence et ne sont donc pas utilisés par les hôpitaux et la pharma. Du coup, le Service de transfusion sanguine envoie les excédents qui arrivent à expiration à la Grèce.

Un commerce qui existe depuis bientôt 40 ans

Ce commerce avec Athènes a débuté dans les années 70, rapporte le journal alémanique. Il a pour but une raison essentiellement humanitaire. En effet, quelque 10% de la population grecque souffre de thalassémie, ou«anémie méditerranéenne», qui provoque chez les malades une déficience dans la synthèse des globules rouges.

Mais cette aide va être réduite drastiquement. Selon le Tagi, la Grèce, déjà surendettée, n’arrive plus à payer ce sang et des factures non payées pour plusieurs millions de francs se seraient accumulées. Cette dette a été réglée aujourd’hui, selon Rudolf Schwabe, directeur du Service de transfusion sanguine, mais du coup, le service a décidé de limiter les risques financiers en limitant les envois de sang. «Nous ne pouvons prendre le risque de menacer financièrement notre entreprise», indique le directeur à Tribune de Genève.

Réduction de moitié

Aujourd’hui la Suisse envoie chaque année entre 25’000 et 30’000 sachets de sang de 220 à 300 ml de sang à Athènes, pour un coût total estimé à 5 millions de francs. Le nouveau contrat avec la Grèce, signé avec le Ministère de la Santé il y a 2 mois, prévoit une réduction progressive à partir de 2015 pour terminer avec la moitié de l’approvisionnement actuel en 2020.

En contrepartie, le Service de transfusion sanguine a décidé de mettre à disposition de la Grèce son savoir-faire en la matière afin qu’Athènes développe à son tour ses propres infrastructures pour récolter du sang. «La Grèce se débrouille bien sur bien des points», déclare Rudolf Schwabe à Tribune de Genève. «Mais il lui manque les moyens de trouver les donneurs et de les régulariser. Nous allons sans doute leur donner notre programme informatique de gestion et former les employés grecs en Suisse». Berne pourrait aussi mettre à disposition un véhicule équipé.

Problème sanitaire

Mais cette réduction dans l’approvisionnement en sang risque de poser un gros problème à la Grèce. La Suisse est en effet le seul pays à y exporter le précieux liquide rouge. Or, selon des experts sanitaires, la situation sur le terrain est chaotique. Le pays gère en effet mal le stockage du précieux fluide et les malades doivent souvent se débrouiller eux-mêmes aujourd’hui pour trouver des donneurs au sein de leurs familles ou de leurs amis.

La situation risque d’aller en s’empirant, d’autant que de plus en plus de gens ont besoin de transfusion, le pays est plus touché que ses voisins par la thalassémie. Mais le Service de transfusion sanguine de la Croix-Rouge estime que la réduction des dons de sang suisse est dans l’intérêt de la Grèce puisque pour s’en sortir, elle sera obligée de développer ses propres infrastructures et ne sera donc plus dépendante de l’étranger.

Source: tdg.ch via les brindherbes

Benji

12 Commentaires

  1. pas besoin de sang… le plasma quinton c’est pas pour les chiens !

  2. Ils vont se faire un sang d’ancre, les grecs !! Sans sang ils sont exsangues, c’en est trop à cent pour cent !

    Ok je sors, bye

  3. Si je calcule bien, ça fait environ 160€ la poche de sang pour des frais “techniques”…..J’y connais rien mais c’est pas un peu cher??

    • Je ne sais pas comment vous avez calculé, mais non, ce n’est pas cher ! Quand vous comptez l’infrastructure de recueil dudit sang, les infirmières et autres ne travaillent pas gratuitement ! Il faut également recueillir ce sang dans des poches, ceux qui les créent ne le font pas gratuitement non plus. Quant aux transporteurs qui ne sont bien sûr pas des camions de transport de bétail, il faut aussi les payer…Et bien sûr, les laboratoires qui doivent effectuer les tests, ben eux non plus ne travaillent pas bénévolement… tout comme ceux qui créent lesdits matériaux pour faire ces tests… l’un dans l’autre… 160 euros, ce n’est pas cher du tout !

      • Et ce n’est pas une liste exhaustive que j’ai fais là… il y a encore les personnes qui travaillent dans les bureaux hé oui, la personne qui fait don de son sang, doit être retrouvée en cas de problèmes, il y a donc tout un travail de bureautique non négligeable aussi… bref, tout le chemin que parcours un don de sang occasionne beaucoup de frais, surtout si l’on veut prendre le moins de risques possible pour celui qui le recevra !

  4. On pourras plus donner du sang ?

  5. Non, mais j’hallucine ? ça se vend le sang ??? et nous on le donne comme des cons, dés qu’un camion se pointe … Et bien … ils peuvent se gratter maintenant, je risque plus d’y aller !

    • Non, le sang ne se vend pas, ce qui se paie, c’est les gens qui le transporte, ceux qui font les testes, ceux qui fabriquent les poches, ceux qui l’extraient etc etc etc….

  6. Par contre, ce qui serait efficient pour la Grèce, c’est effectivement de créer leur propre centre de “récolte” de sang…ça leur reviendrait peut être moins cher… quoi que…

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