[MàJ] MEDEF : une mesure révolutionnaire contre le chômage

Hallucinant, et c’est vers cela que nous sommes censés nous diriger? Et combien de milliards d’économie pour les uns, et d’heures d’esclavage pour les autres? Quand à la Sinistre du travail qui accueille cela cette proposition, cela ferait baisser les statistiques quand au nombre de chômeurs dans le pays, que du bonheur… Au fait, où sont les grands syndicats censés nous défendre pour le coup? Schœlcher doit se retourner dans sa tombe…

[MàJ] Cet article est de l’humour noir, monsieur Gattaz n’a jamais tenu ces propos.

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Pour lutter contre le chômage, le patronat demande l’extension du bénévolat à tous les emplois utiles à la société.

Il ne sera pas dit que le MEDEF reste les bras croisés face à la catastrophe économique et sociale que représente le chômage de masse dans notre pays. Dans une lettre ouverte au premier ministre et publiée hier dans un hebdomadaire dominical, le patronat se mobilise en demandant au gouvernement des mesures radicales visant à supprimer définitivement la charge que représente, pour les entreprises, la rémunération, même faible, des emplois productifs et utiles à la société

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Cette proposition, présentée par le patron des patrons comme « révolutionnaire », se fonde sur un constat simple. « Il y a aujourd’hui, observe Pierre Gataz, une part encore trop importante des salariés qui réalisent des tâches qui par leur caractère productif, créatif ou social n’ont pas basculé dans la modernité de l’emploi idiot et inutile.

Ce différentiel qualitatif constitue une inégalité entre les employés. C’est une question de bon sens : on ne peut pas avoir en même temps la satisfaction d’effectuer un boulot pas trop stupide, voire éprouver du plaisir au travail et en plus vouloir être payé. Il est logique que le plaisir soit de l’ordre de la dépense et non du gain financiers. »

 

 

Ainsi, tous les emplois de production ou à caractère sociaux ne devraient plus être rémunérés par les entreprises. Le MEDEF remarque par ailleurs que la tendance positive au travail gratuit s’intensifie dans l’ensemble des professions artistiques et intellectuelles. Le recours au bénévolat devra être généralisé, voire inscrit dans la loi. Ouvriers, infirmiers, agriculteurs, journalistes, professeurs, écrivains, artistes (y compris de cirque), éducateurs, aides à domicile, réparateurs : autant de métiers pour lesquels la joie éprouvée au travail compenserait le train de vie modeste que pourrait facilement leur assurer de maigres allocations versées par l’État. On sait combien Pierre Gataz, sous la douche et l’œil qui frise, aime à entonner ce refrain : « la bohème, la bohème, ça veut dire on est heureux… ».

 

 

Dans cette perspective, et pour remotiver ceux qui se lancent courageusement dans des carrières idiotes, seuls seraient rémunérés les emplois d’audit, de contrôle, de gestion des ressources humaines ou les tâches administratives dont l’intérêt pour le travailleur comme pour la société est absolument nul. Libérer les entreprises des salaires versés aux emplois productifs permettrait la création de milliers de contrôleurs des travaux finis, de livreurs de pizza nocturne, de gardiens devant la supérette, de vendeurs de temps de cerveau disponible et de producteurs de rapports en dix exemplaires, tout en préservant les dividendes des actionnaires.

 

 

La ministre du travail semble accueillir favorablement cette proposition originale et déjà des discussions sont en cours pour mettre en place deux nouveaux contrats destinés aux jeunes, diplômés ou non, qui devront s’engager et choisir entre « un boulot de bolos pour un salaire de trimard» et « un boulot swag pour peau d’zob ». Le ministère du travail espère ainsi faire baisser enfin la courbe du chômage avant la grande primaire de toutes les gauches prévue pour les calendes grecques, que le candidat Hollande a déjà largement remportée.

 

Source: Médiapart

 

46 Commentaires

  1. Image and video hosting by TinyPic

    Rien d’autre à ajouter.

  2. Hors sujet mais pour une fois bravo au petit journal de canal+ qui a ridiculisé JY Le Drian!
    J’ai jubilé de voir ce Cumulard de la dernière République ne pas savoir quoi répondre et se détourner de la question par des frasques incongrues! Minable! A revoir en replay!!!
    Voilà ce qui arrive quand on veut le beurre et l’argent du beurre et la crémière!https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

    • Hors sujet mais pour une fois bravo au petit journal de canal+ qui a ridiculisé JY Le Drian!

      —>

      Du coup, Le Drian a été obligé de leur rappeler que les bobos de Canal+, ont été mis en place par la mafia miterandienne et ils sont rentrés chez eux la queue entre les jambes, non !?

  3. je suis allée vérifier sur Mediapart naturellement, comme je lis au maximum les liens, et après avoir relu l’article, je me suis intéressée aux commentaires…

    et c’est là que j’ai appris que Juliette en avait rajouté un peu, même un peu beaucoup

    La lettre ouverte a été publiée par le JDD: http://www.lejdd.fr/Economie/L-appel-des-patrons-pour-un-plan-d-urgence-audacieux-pour-l-emploi-767747
    quelqu’un a publié ce lien et posé la question du travail gratuit :

    dans sa réponse,Juliette admet avoir fait dans la satire et l’ironie, mais de toutes façons, les mesures demandées par Gattaz et ses amis ne sont pas pour le bien des sans dents.
    .
    je me préparais à relayer cet article, j’allais me faire « assaisonner »! mdr!

  4. Les c… ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît !
    Une bande de crapules que tous ces gens là.

  5. Pour les journalistes, je suis d’accord avec Gâteuse. Vu le travail de perroquet abattu par ces plumes du système, si en plus ils y prennent du plaisir, autant qu’il le fassent bénévolement. Quant à la sinistre du travail, elle ferait bien de s’y mettre au lieu de tapiner au medef …

    M.G.

  6. C’est faux. Il s’agissait d’un trait d’humour (ou d’une anticipation) de la part de l’auteur.

    Mais on y viendra si vous acceptez un « revenu de base » en échange de l’abandon de vos acquis sociaux: très rapidement on vous demandera une contrepartie « citoyenne »…

    Je rappelle à l’immense majorité bêlante que le « revenu de base » (cheval de Troie défendu par les ultra-libéraux pour remplacer tous vos acquis sociaux par une aumône, en échange de votre asservissement) n’a absolument rien à voir avec le « salaire à vie » (proposé notamment par réseau-salariat et Bernard Friot), authentiquement révolutionnaire et basé sur une réorganisation mutualiste globale.

    C’est un choix de société… Dans le premier on vous tient par les couilles, dans l’autre vous vous émancipez.
    Vous ferez probablement le mauvais, celui que vous méritez.

    • enfin quelqu’un qui comprends !!!!
      j’ai essayé d’expliquer ça ici même, l’arnaque du revenu de base.
      Connais pas par contre le salaire a vie. En quoi c’est différent ?

    • en échange de l’abandon de vos acquis sociaux: très rapidement on vous demandera une contrepartie « citoyenne »

      —>

      Percevoir une maigre allocation en échange de faire semblant de chercher un travail qui n’existe pas et/ou faire vœux de soumission à l’état tout puissant, ça existe déjà : ça s’appelle le RSA !

      Que des abrutis de gauchistes croient que le RSA est une mesure de gauche, c’est une autre histoire. C’est une idée libérale basée sur le concept d’impôt négatif à l’origine. Ça vient de Milton Friedman, économiste libéral en roue libre, accessoirement ami de Pinochet !

      • Sauf que le RSA est actuellement financé par la cotisation sociale et non par l’impôt.
        Ce que proposent les partisans du revenu de base c’est au contraire la généralisation d’un RSA basé sur l’impôt pour nous contraindre à abandonner nos acquis sociaux, et c’est exactement le concept d’impôt négatif de Friedman.

        Pour résumer (ou du moins essayer car le sujet est vaste et complexe):

        Le modèle actuel:

        Aujourd’hui, toute la valeur produite par notre travail est répartie entre:

        – salaires;
        – cotisations sociales: mutualisation alimentant les retraites, la sécu, les allocations familiales, les assedics,…;
        – profits: ils sont exclusivement réservés aux propriétaires lucratifs, on doit leur faire confiance pour en réinvestir une partie; or on sait qu’ils ne le font pas ou pas assez, préférant se gaver de dividendes. L’investissement est donc assuré en grande partie par le crédit;

        Les impôts sont quant-à eux prélevés sur les salaires et les profits, ils sont donc complétement dépendants de la machine capitaliste.

        Le revenu de base:

        Il est alimenté exclusivement par l’impôt, il est donc dépendant du marché du travail et tributaire d’une croissance inexistante; plaçant les institutions capitalistes au centre du système il les justifie et les renforce.

        Son montant étant insuffisant pour vivre décemment, le travail subordonné restera une nécessité, et les salaires seront évidemment revus à la baisse.

        Tel qu’il est présenté généralement il vient en contrepartie du démantèlement de tous nos acquis sociaux et de la suppression des cotisations sociales (sécu, caf, assedics, retraites, scolarité gratuite,allocation handicapé, etc…).

        C’est une attaque sournoise du modèle social qui s’appuie sur la transformation des cotisations sociales en impôts; il est d’ailleurs soutenu par des libéraux (Madelin, Villepin, Montebourg, Boutin, Lefebvre, Le Pen, Cochet…), et ce n’est pas un hasard…

        Le salaire à vie:

        Partant du constat que c’est nous tous qui produisons tout (nous ne sommes pas des « ressources humaines » mais des producteurs de richesse), le salaire à vie propose une autre répartition de la valeur produite; après collectivisation des outils de production, les profits n’ont plus lieu d’être, les salaires non plus et toute la valeur peut être destinée à la cotisation.

        Cette cotisation servira à payer les salaires à vie* (c’est déjà ce qui se passe aujourd’hui pour les retraites), la sécurité sociale et les investissements.

        Il permet de nous émanciper de l’aliénation du travail subordonné (l’emploi et les « ressources humaines »), de la propriété lucrative (donc des actionnaires) et du crédit.

        Concernant le montant du salaire à vie, il sera calculé sur le PIB (afin que les comptes soient équilibrés pour ne pas devoir recourir au crédit) et variera en fonction de la qualification attribuée à la personne (et non au poste de travail), pouvant évoluer sur la base de concours ou de l’exercice pendant une certaine période d’un travail pénible par exemple.
        Contrairement à un revenu de subsistance qui nous propose seulement de ne pas crever, le salaire à vie suffit pour vivre correctement.

        Le travail ne sera donc plus contraint ni subordonné, mais librement choisi.

        Les modalités détaillées de redistribution des cotisations devraient être débattus et décidées démocratiquement, il s’agirait d’une citoyenneté économique.

        Contrairement à ce qu’on pourrait penser au premier abord, ce système n’exclut pas l’initiative individuelle: au contraire il permettrait de la subventionner intégralement après une délibération collective si cette initiative est considérée comme bénéfique, et pourrait être encouragée par la perspective d’une évolution de qualification pour celui qui en est à l’origine…

        Ce système ne pourra exister que s’il est décidé démocratiquement, car nos politichiens ne remettront jamais en cause le capitalisme; en ce sens je le trouve assez complémentaire de l’idéal démocratique que propose Chouard, et pas tellement plus utopique.

        Ceux qui y voient les dérives du communisme se placent dans la perspective de nos institutions politiques autoritaires et centralisées actuelles; dans le cadre d’une société démocratique, cela se rapproche plutôt de la confédération anarchiste espagnole, qui ne marchait pas si mal (collectivisation des terres agricoles incluse) avant d’être réprimée dans le sang, justement par les communistes autoritaires.

        *: Malgré la contradiction apparente, le terme de « salaire » a ici un sens très différent de celui de « salaire à vie » puisque le premier est la contrepartie d’un esclavage consenti alors que le second est la reconnaissance inconditionnelle de notre qualité de producteur.

        • je ne suis pas sûr de comprendre. Le salaire a vie, c’est « tous fonctionnaires » en somme non ?

          • C’est plutôt « tous retraités ».

            • t’es sur ? les retraités ne travaillent pas … par définition. Ils ne produisent pas grand chose, ils consomment.

              • Les retraités ne travaillent pas? Jusqu’à sa mort, mon grand-père n’a jamais arrêté, mais pas au sens ou tu l’entends.

                Ils ne sont pas employés, mais beaucoup travaillent (bénévolat dans des associations, garde des petits-enfants, militantisme, fabrication de gnôle, coups de mains,…) seulement leur travail est non contraint et émancipé du marché du travail [du marché aux esclaves].
                Un retraité qui aide son pote, son fils ou son voisin à réparer sa bagnole (ou à construire sa maison, ou autre) produit bien de la valeur, par exemple; mais il le fait bénévolement et en retire du plaisir…

                Quoi qu’il arrive ils sont payés sans condition… Et c’est ce que propose le salaire à vie, mais avec des gens moins vieux et moins usés (avec tout le monde en fait): il s’agirait justement de s’affranchir de la notion d’emploi en tant qu’esclavage consenti.

                Bien sûr, avec ce genre de système il y aurait peu de candidats pour bosser dans une banque privée (qui de fait n’existerait d’ailleurs plus après nationalisation), dans un cabinet de recouvrement ou dans une usine de mines anti-personnel.
                Ou en règle générale pour se tuer à la tâche sous les ordres d’un petit chefaillon, en produisant des nuisances pour cracher du profit.
                Tant mieux pour nous, tant mieux pour eux… Le temps payé ne revient plus!

                Mais il y en aurait certainement beaucoup plus pour s’occuper du potager, de l’enseignement (sans devoir se plier à des directives à la con), de la recherche, pour créer toutes sortes d’alternatives, etc…
                Beaucoup le font déjà sur leur « temps libre » (c’est-à-dire en dehors de leur contrat d’asservissement).

                Pour les boulots vraiment nécessaires mais peu glamour (et il n’y en a pas tant que çà une fois libéré de la dictature hiérarchique), on pourrait envisager une incitation du type: être éboueur pendant 2 ans permet de passer à la qualification supérieure (donc augmentation du salaire à vie). Il y aurait ainsi toujours des volontaires. [D’ailleurs éboueur je l’ai fait quelques temps, j’ai trouvé l’expérience assez sympa.]

                Il resterait comme aujourd’hui quelques branleurs qui ne foutraient rien de « productif »: aucun problème, ils resteraient au niveau de qualification (et donc de salaire) le plus bas, mais ils ne sont de toute façon pas utiles à la société.
                Ils auraient au moins un niveau de vie décent, donc n’auraient pas besoin de piquer le sac à main des petites vieilles; et ils deviendraient peut-être (qui sait?) le nouveau Dali ou le nouveau Céline… Ou peut-être pas, on s’en fout.

                Je te l’accorde, ce serait un changement radical de société, basé sur le volontarisme plutôt que sur la contrainte, et qui resterait à inventer et à peaufiner après avoir repris le pouvoir… mais qui ouvrirait des perspectives infiniment plus stimulantes que la société schizophrène actuelle.
                Ce serait certes un joyeux bordel, mais sans doute très fertile et créatif.
                Et pour ma part ce type d’organisation m’inciterait à jouer le jeu, comme je pense une majorité des personnes de bonne volonté.

                http://www.youtube.com/watch?v=kmR3lg8BVB0&feature=youtu.be&t=1271

              • ok, je pense que c’est utopique, et inefficace, et pas beaucoup mieux que le revenu universel, mais je comprends mieux ce que tu voulais dire ! merci

                • Utopique, dans l’état actuel des choses certainement…

                  Inefficace ça reste à prouver, mais on ne le saura jamais si on ne tente pas.

                  Pas beaucoup mieux que le revenu universel, tout dépend de quel coté du pouvoir économique on se situe… L’immense majorité aurait tout à gagner au salaire à vie, la ploutocratie tout à y perdre.
                  Ce sont deux projets de société diamétralement opposés.

  7. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif Ok, mais alors faut mettre le salaire universel en place aussi ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif

  8. Bonjour,

    Je n’y crois pas vraiment …

    « Le Club est l’espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n’engagent pas la rédaction. »

    A+

    Hal

  9. quand le MEDEF rétablira l’esclavage, rassurez vous! les syndicats seront la pour négocier le prix des chaines et des boulets. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

  10. Pour lutter contre le chômage, le patronat demande l’extension du bénévolat. Il sont gonflés ! Moi je dis qu’il faut inverser la tendance, que ces grands patrons, ministres, hauts fonctionnaires commencent par faire du bénévolat et on en reparlera, de plus ça fera des économies au peuple.

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