Le TDAH ou la psychiatrisation des problèmes sociaux, pédagogiques et éducatifs

Comment faire un maximum d’argent quand on est un géant du médical et que les scrupules sont limités? Il y a plusieurs moyens, comme empêcher la vente d’un médicaments pas cher pour imposer un médicament hors de prix, ce qui est le cas de l’Avastin et du Lucentis, limiter l’utilisation de véritables remèdes pour entretenir la maladie, ou encore, en inventant des maladies pour ensuite proposer des traitements miracles! Cela a été ouvertement dénoncé dans le livre « Les inventeurs de maladies : Manoeuvres et manipulations de l’industrie pharmaceutique« , également dans un excellent documentaire diffusé sur Arte (proposé en fin d’article), c’est généralement le jackpot assuré! Le souci, c’est que les enfants sont également visés, et que nombre de parents se font piéger… Seule une bonne information sur le sujet peut vous permettre de comprendre ce qu’il en est réellement.

médical médecineUn médecin français se livre à une critique radicale de ce trouble, qu’il qualifie de « fiction ».

La rentrée scolaire, à notre époque, prend aussi des allures de rentrée médicale. Dans quelques jours, en effet, les enseignants recevront, avec leurs listes de classe, la liste de leurs élèves ayant reçu un diagnostic. Selon des données du ministère de l’Éducation du Québec, un élève sur cinq doit être considéré comme handicapé ou affecté d’un problème d’apprentissage ou d’adaptation. Aujourd’hui, un élève qui éprouve des difficultés scolaires n’est pas un cancre, c’est un malade. Faut-il voir un progrès dans ce changement de paradigme ? On peut en douter.

À ce stade, je préfère vous prévenir : cette chronique risque de ne pas faire votre affaire, parce qu’elle s’en prend à un tabou, celui de la pertinence et de la crédibilité des diagnostics liés aux difficultés scolaires. En 2012, dans son excellent essai L’imposture de la maladie mentale (Liber), Alain Bachand contestait notamment la valeur du diagnostic de TDAH (trouble de déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité).

Ce trouble, écrivait-il en se fondant sur plusieurs études sérieuses, n’a, pour le moment, pas de causes biologiques identifiables, et son traitement par le Ritalin ne donne pas de résultats probants. Bachand lui attribue plutôt des causes sociales ou psychiques et rejette sa médicalisation. Ce livre n’a toutefois pas eu le retentissement qu’il méritait, peut-être parce que son auteur, fonctionnaire, ne pouvait revendiquer le statut de spécialiste médical.

Une discussion légitime

La contestation de la valeur du diagnostic de TDAH, de plus, n’est vraiment pas au goût du jour. En 2002, une déclaration de plus de 80 chercheurs et cliniciens du monde entier affirmait que refuser de considérer le TDAH comme une pathologie mentale équivalait à « déclarer que la Terre est plate, les lois de la gravité contestables et le tableau périodique des éléments une fraude ». En d’autres termes, d’un point de vue scientifique, il n’y avait pas de discussion possible.


Or, certains scientifiques, parmi les meilleurs, croient au contraire que cette discussion doit avoir lieu. C’est le cas du Dr Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste français qui signe Tous hyperactifs ?, une critique radicale de la valeur du diagnostic de TDAH, et de son préfacier, le psychiatre américain Allen Frances. Ce dernier, en effet, dénonce le surdiagnostic (11 % des enfants américains de 4 à 17 ans et 20 % des ados de sexe masculin) et le surtraitement du TDAH, qu’il présente comme « un effet de mode », nourri par l’industrie pharmaceutique et les médecins. On a transformé « l’immaturité banale à un âge donné en un trouble psychiatrique », écrit-il. Dans deux semaines, le philosophe Jean-Claude St-Onge défendra aussi cette thèse dans Pour en finir avec le dopage des enfants, aux éditions Écosociété.

Landman, dont l’ouvrage est une magistrale leçon de méthode scientifique appliquée à la psychiatrie, ne reconnaît donc pas la valeur du diagnostic de TDAH. Ce trouble, tel qu’il est défini actuellement, « n’existe pas ». On ne lui connaît aucun marqueur biologique, les symptômes qui lui sont associés (concentration faible, distraction, impulsivité et hyperactivité) ne lui sont pas spécifiques et les hypothèses neuropsychologiques qui servent à le fonder échouent au test de la scientificité. « Le TDAH, assène Landman, est une fausse maladie et les médicaments psychostimulants ne sont pas le traitement de cette fausse maladie. »

Une fiction

Les gens hyperactifs ou impulsifs, les personnes qui éprouvent des troubles de la concentration existent bel et bien, écrit Landman, mais « le fourre-tout du TDAH » est une fiction qui nous entraîne sur de mauvaises pistes de solution, en contribuant « à psychiatriser des problèmes sociaux, pédagogiques et éducatifs ».

Critique dévastatrice de l’obsession du profit des firmes pharmaceutiques, des dérives de la psychiatrie, des prétentions scientifiques de la neuro-imagerie et de notre propension à nous déculpabiliser en attribuant les difficultés de nos enfants à des causes biologiques, cet essai est un salutaire pavé jeté dans la mare de la mauvaise science.

Source: Ledevoir.com via Sott.net

[youtube width= »640″ height= »460″]https://www.youtube.com/watch?v=mhjsYYkigD8[/youtube]

6 Commentaires

  1. Bonjour les M.E 😉

    On ne peut pas évoquer ce sujet sans parler du DSM, qui est un acronyme anglo-saxon dont j’ai oublié la signification.

    Mais pour faire court, c’est La Bible au plan mondial des psychothérapeutes puisqu’elle répertorie toutes les pathologies d’origine « psy ».

    La première édition est sortie je crois au cours des années 50 et nous en sommes au DSM4 . Cet ouvrage double de volume à chaque nouvelle édition, ce qui signifie que de plus en plus de comportements sont considérés comme pathologiques. (y compris l’insoumission…tiens tiens !) 😉

    Je n’ai pas le temps de développer, mais c’est un sujet important qui nous concerne tou(te)s . Faites des recherches sur le DSM, vous ne serez pas déçus.

    Je vous souhaite un très beau dimanche ..

    P.S : peut-être qu’il est question du DSM dans la vidéo que tu as mise Benji, je ne sais pas , je ne l’ai pas encore visionnée, mai au cas où , il vaut mieux savoir que ça existe 😉

  2. ‘Lut,
    Bhêê je suis contre les autodafés mais pour le DSM ça serait de salubrité publique quoi…
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif
    Y z’en sont rendus au V et ce dernier est une belle merdasse, le diagnostique différentiel (signes physio quasi abandonnés au profit du jugement d’une « docte personne » agréée et validé par, « le système », bref un mouton qui se prend pas pour un mouton…) y a été sabordé au profit de grille de troubles, autrement dit, il suffit désormais qu’un psyquelquechose voit chez vous un trouble comportementale pour vous coller une étiquette à vie et vous prescrire une belle ordonnance de molécule dont le sevrage et les effets secondaires peuvent être impossible à solutionner après coup.
    Bref des dealers de trait lourd façon percheron et frison le ridicule et au delà, mais ceux-ci, bé ils sont crédités par nos gouvernements (donc vous et moi quand on y réfléchit deux secondes https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif, bande de ouf va…) et ont pignons sur rue, reste plus qu’une lanterne rouge et là le tableau serait complet et bien « dressé ».
    Sachez qu’Asperger y a été supprimé, juste ça c’est déjà énorme.

    Deux liens fort à propos ; le premier reporte les propos de Allen Frances, psychiatre et leveur de lièvres de la bible de cette nouvelle « religion » médicalisée et « autorisée » comme un outil structurel par « ces gens là ».
    Le second, c’est « cui bono » ; bon appétit, broutez fort et mâchez longtemps pour favoriser la digestion de ces indigestions scripturales…

    http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20130329.OBS6215/allen-frances-la-psychiatrie-est-en-derapage-incontrole.html

    http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20120203.OBS0550/a-qui-profitent-les-psychotropes.html

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

    Croix rouge gauloise, quelle différence existe t’il entre Dieu et un médecin ?

    Le premier ne se prend pas pour le dernier…

  3. Le DSM V est tellement du n’importe quoi que la plupart des psys ne voulaient pas le voir publier.
    Pourtant, ça fait aussi leur affaire car en flanquant la panique, beaucoup de parents qui n’auraient pas consulté pour leurs rejetons vont devoir le faire, pensant avoir fait des anormaux.
    Idem pour chacun et chacun de nous d’ailleurs.

    Très facile en effet pour classer les moutons et enfermer les autres à la première occasion… (j’extrapole, si vous voyez ce que je veux dire…)

  4. ça ne serait pas plustot le systeme educatif qui ne serait pas adapté aux enfants entre autre

  5. Bonjour les M.E 😉

    Je me suis trompé , nous en sommes au DSM 5, et non au DSM 4 comme je l’ai écrit dans mon premier message..

    Ce Allen Frances qui ne soupçonne aucune « collusion » voir corruption chez ses collègues….hum , j’veux bien m’enfin c’est quand même énorme. Parce que le résultat de tout ça aboutit à une situation rêvée pour n’importe quel pouvoir, qu’il s’agisse de Big Pharma ou/et des « élites ».

    Fournir à la fois le problème ET la solution, on croyait jusqu’ici que n’était qu’une pratique « mercantile » des vilains capitalistes, mais ça touche aussi le domaine politique, ça devient évident.

    Le DSM en soi, c’est déjà du lourd, mais si on y ajoute ce qui , à mon avis va compléter la Loi sur le renseignement ( qui est grosso merdo un clone du  » Patriot Act » américain ) c.à.d. la possibilité d’interner ou d’incarcérer quelqu’un sans avoir besoin de passer par un juge , alors ça là ça fait peur ! Parce que plus personne n’est à l’abri, et plus personne ne peut se défendre. (et encore moins un Mouton Enragé, ça va de soi ) 😉

    Dans une dictature , celui qui s’oppose est qualifié de terroriste….mais bientôt les « Fous de Dieu » pourront être simplement qualifié de fous. « Ils » n’ont même plus besoin de Dieu….

    Dans ce merveilleux pays que sont les Etats-Unis, des enfants turbulents sont médicamentés. Il souffrent (selon le DSM) du « Trouble Oppositionnel avec Provocation » (TOP)

    Et nous, toutes et tous qui sommes ici, qui sommes de grands enfants….je crois bien que nous sommes au TOP ! 😉

Les commentaires sont clos.