Fukushima: le danger de la piscine du réacteur 4 enfin écarté…

Une petite avancée pour le réacteur n°4 qui menaçait de s’effondrer, quant aux autres, le danger est toujours présent et le problème autrement plus compliqué à résoudre..

fukushima-le-14-mars-10422148rwhei_1713Tokyo – L’un des plus gros dangers à la centrale accidentée de Fukushima est désormais écarté avec le retrait achevé du combustible nucléaire de la piscine du réacteur numéro 4, un bon point pour Tepco dont le calvaire est cependant loin d’être terminé.

C’est une avancée importante, s’est félicité samedi devant la presse le directeur de la centrale, Akira Ono, en s’empressant d’ajouter le travail de démantèlement continue, sachant l’ampleur des tâches titanesques restantes.

Il n’empêche. Le succès de cette opération importante, qui a pris plus d’un an, est une excellente nouvelle et une surprise pour beaucoup qui n’imaginaient pas possible que Tokyo Electric Power (Tepco) mène cette tâche à bien sans au moins un pépin, compte tenu de précédents peu glorieux.

Il y a eu cette fois un très gros travail de préparation, souligne anonymement un expert du secteur selon qui Tepco avait pleinement conscience de l’importance du défi et du danger.

Les dirigeants de la compagnie ont compris que la sûreté était la priorité, déclarait il y a quelques mois à l’AFP l’ex-présidente de l’autorité nucléaire britannique, l’Américaine Barbara Judge, qui conseille Tepco.

Le plan de retrait du combustible usé de la piscine du réacteur 4, la première grande étape dans le démantèlement de la centrale Fukushima Daiichi, en est le premier exemple. Il a été préparé simultanément sur le volet technique opérationnel, et sur celui de la sûreté, précisait-elle.

Quand a commencé cette extraction en novembre 2013, il y avait dans la piscine 1.533 assemblages (deux avaient auparavant été enlevés pour des tests et examens), dont 1.331 usés et 202 neufs.

Il y a quelques semaines, Tepco avait déjà déclaré que les exemplaires usés avaient été extraits, laissant alors seulement des neufs. Tous ont donc désormais été transférés en lieu plus sûr, un autre bassin de désactivation sur le site, à l’écart des réacteurs mis en péril par le tsunami du 11 mars 2011.

– les affres ne sont pas terminées –

En réalisant sans incident l’extraction de ce combustible, Tepco a levé une menace importante: si la piscine avait subi une nouvelle catastrophe (à cause d’un séisme ou d’un tsunami), de nouveaux dégagements massifs de substances radioactives auraient pu se produire à cause de la difficulté (voire l’impossibilité) de refroidir ce combustible.

Pour procéder à l’extraction, Tepco a bâti une nouvelle couverture au-dessus du réacteur numéro 4 et installé un dispositif neuf de manipulation ainsi que procédé à la récupération des détritus tombés dans le bassin.

La même opération de transfert des assemblages un à un vers un caisson immergé pouvant en contenir 22, puis vers l’autre piscine d’entreposage, a été effectuée 71 fois, sans problème notable.

Il n’est jamais arrivé auparavant que de telles tâches soient réalisées dans un environnement accidenté où les techniciens doivent oeuvrer en combinaisons de protection et porter des masques intégraux pour se protéger de la radioactivité.

Il s’agissait en outre de la plus délicate opération depuis la stabilisation du site en décembre 2011, mais c’est cependant loin d’être la dernière ou la plus risquée.

Le combustible usé qui reste encore dans les piscines des réacteurs 1 à 3 devra lui aussi être extrait, des travaux encore plus difficiles, qui ne commenceront pas avant 2015/2016 au plus tôt pour le numéro 3 et 2017/2018 pour les deux autres.

Le coeur du réacteur 4 était vide au moment de l’accident, seule sa piscine contenait du combustible, mais pour les trois autres, le bassin de chacun était rempli de plus de 500 assemblages et leur coeur a été détruit, ce qui va rendre les opérations de nettoyage autrement plus longues et complexes.

La grande inconnue est comment récupérer le combustible fondu de ces coeurs de réacteurs 1 à 3 dont nul ne sait exactement où et dans quel état il se trouve, sans compter tous les problèmes intermédiaires dont celui du traitement de l’eau contaminée stockée dans plus d’un millier de réservoirs sur le site en permanence sous la menace de nouvelle catastrophe.

Tepco estime qu’il faudra au bas-mot 40 ans pour le démantèlement.

Source Romandie.news

4 Commentaires

  1. connaissez vous JJP
    chercheur, astrophysicien, ex directeur CRNS

    à partir de 1H12 il commence à parler des solutions pour sortir du nucléaire.
    car elles existent, mais on lui ferme la bouche.
    c’est le nucléaire militaire qui prime.

    moi j’ai regardé toute la vidéo car ce type me passionne et parle avec des mots à notre portée

    ça bug un peu vers la fin mais ça dure pas.

    http://www.youtube.com/watch?v=TKRx2OrrQUY

    franchement prenez le temps de regarder
    maintenant ou plus tard

    et balancer ce type vidéo dans la gueule des moutons pro nucléaire, qui vous disent que le nucléaire c’est propre!

    Bob vous dit TOUTE LA VERITE sur FUKUSHIMA avec Jean-Pierre Petit
    http://www.youtube.com/watch?v=XHqy1MwphpI

    • L’unité 3 de Daïchi est assez inquiétant

      Fukushima : une conspiration mondiale de déni

      http://fawkes-news.blogspot.fr/2014/01/fukushima-une-conspiration-mondiale-de.html

      Extrait:

      Les émissions radioactives ne sont pas nouvelles, elles sont moins intenses qu’autrefois, les déchets nucléaires refroidissent – bien qu’assez vrais, ne procurent qu’un faux sentiment de réconfort. Également vrai : les radiations sont émises presque continuellement, les émissions sont incontrôlables, personne ne semblent les mesurer, personne n’a l’air de les pister, personne n’évalue l’accumulation des émissions. Et bien qu’il soit vrai que les déchets refroidissent et se désintègrent, il est également vrai qu’une perte de refroidissement pourrait conduire à une autre réaction en chaîne incontrôlée. (« L’unité 3 de Daiichi ne va pas exploser », dit Gundersen dans un gros titre, mais il ne peut le savoir avec certitude.)

      Dans un avenir proche, cela veut dire, en effet, que le monde doit accepter des émissions chroniques de radiations de Fukushima comme le prix pour éviter une autre libération catastrophique. Et même alors, ce n’est pas chose sûre.

      Mais il y a un autre aspect de l’unité 3 encore moins rassurant. Elle est la seule dont le réacteur fonctionnait avec du MOX (mixed oxyde fuel) dans ses barres de combustible. Le MOX utilise habituellement du plutonium mélangé avec une ou plusieurs formes d’uranium. Utiliser du plutonium dans les barres augmente leur toxicité en cas de meltdown. En partie parce que le plutonium-239 a une demi-vie de 240.000 ans et qu’il peut servir à la fabrication d’armes nucléaires (« bombes sales »), son usage dans des réacteurs civils reste limité et controversé. Comme il contient du plutonium, le MOX est plus toxique que n’importe quel autre combustible et il brûlera à plus basse température. Comme le rapportait Natural Resources News en 2011 :

      « Le combustible MOX utilisé dans le réacteur 3 en péril contient assez de plutonium pour menacer la santé des gens par l’inhalation possible de particules de plutonium par voie aérienne…c’est dans ce cas qu’il est le plus dangereux et rentre dans les poumons. L’effet sur le corps humain est d’augmenter sérieusement les chances de développer un cancer fatal. »

      Le programme de TEPCO n’irait pas dans le sens d’un enlèvement du MOX de l’unité 3 avant dix ans ou plus. L’enlèvement du combustible des unités 1, 2 et 3 est compliqué par les niveaux mortels de radiations des trois réacteurs, ainsi que l’incapacité de TEPCO de localiser jusqu’ici avec précision les cœurs fondus.

      En france, on a eu la chance d’échapper au pire, pour l’instant

      Le jour où la France a frôlé le pire

      http://www.lepoint.fr/societe/le-jour-ou-la-france-a-frole-le-pire-22-03-2011-1316269_23.php

      Tous les accidents graves commencent par une suite de petits pépins…

      http://www.dissident-media.org/infonucleaire/news_0_1.html

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