Le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie s’apprête à octroyer quatre nouveaux permis de recherche..

Si les pétroliers portent plainte contre l’état pour « excès de pouvoir » maintenant, quand sera t-il avec TAFTA? D’autant que certaines déclarations montrent que, le gaz de schiste est mis en avant par les industriels français , pour accroitre leur compétitivité face aux USA. Merci Liloup.

Le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie s’apprête à octroyer quatre nouveaux permis de recherche exclusif d’hydrocarbures. Ces octrois font suite à des demandes rédigées en 2010… à l’époque où la fracturation hydraulique n’était pas encore interdite en France.

L’un d’entre eux (au moins), le permis de Gastins n’a strictement rien de conventionnel. Il s’agit d’un permis visant les « tight » autrement dit « les huiles de réservoirs compacts » qualifiés par l’IFPEN de « non conventionnels ».

Par ailleurs, nous avions pu croire, qu’avec la signature par Philippe Martin le 19 décembre dernier, refusant à Hess Oil la mutation de 8 permis du Bassin Parisien, que les pétroliers auraient revu leurs ambitions à la baisse. Il n’en n’est rien. Nous venons d’apprendre que les pétroliers contestent cette décision en portant l’affaire devant le Tribunal Administratif, en déposant une plainte contre l’Etat pour « excès de pouvoir ».

Téléchargez un résumé de la situation actuelle concernant le futur permis de Gastins (Seine-et-Marne) (pdf 77 ko)

Voici en quelques lignes les conclusions :

- le permis de Gastins va être octroyé à Vermilion, au motif qu’il est mitoyen de Champotran et du permis de Saint-Just-en-Brie. Pourtant le permis de Saint-Just en Brie est arrivé en fin de troisième période en juin 2013. Vermilion a certes fait une demande de prolongation exceptionnelle, mais pour l’instant, celle-ci n’a pas été accordée. Est-ce que cette notion de mitoyenneté est bien pertinente ?

- les permis de Meaux et de Coulommiers, en cours d’instruction eux aussi, seront-ils, selon la même logique, octroyés à Vermilion, au motif qu’ils seront mitoyens du permis de Gastins ?

- la liste des documents mis à disposition du public est modifiée en cours de consultation publique.

On peut comprendre que la mise à disposition simultanée de la notice d’impact écrite en 2010 ainsi que sa mise à jour, révisée en 2014, relève plus de la « boulette » que d’une volonté de transparence. Toutefois on peut être surpris par la suppression brutale des deux documents quelques jours avant la fin de la consultation publique.

- le permis de Gastins est octroyé au motif que son objectif est conventionnel.
Or, il ne suffit pas d’écrire le mot “conventionnel” dans une notice d’impact pour que la réalité géologique change !
N’oublions pas qu’en 2010, cinq entreprises concurrentes se disputaient ce territoire, elles voulaient toutes trouver des hydrocarbures non conventionnels dans ce qui apparaissait comme le “Bakken” français. Si du pétrole conventionnel avait été exploitable à l’époque, pourquoi toutes ces entreprises se seraient elles lancées dans des projets beaucoup plus coûteux ? Par simple plaisir de demander un peu plus d’argent à leurs investisseurs ? Pour satisfaire à la mode des hydrocarbures non conventionnels ? Non, la réponse est plus simple : le vote d’une loi au parlement français ne transforme pas la géologie. Il n’y a plus de pétrole conventionnel dans le Bassin Parisien.

Les seuls hydrocarbures encore explorables et exploitables sont soit des “huiles de réservoir compact” (autre nom pour “tight oil”) soit du pétrole de schiste (shale oil).

Les seuls hydrocarbures encore explorables et exploitables sont soit des “huiles de réservoir compact” (autre nom pour “tight oil”) soit du pétrole de schiste (shale oil).

A la lecture de la notice d’impact de 2010 (page 11), rédigée par Vermilion, et mise à disposition pendant quelques jours sur le site du Medde avant disparition subite, on peut clairement comprendre que ce permis avait pour objectif un gisement de “tight oil*”.
Le “greenwashing” du document de 2010 ne modifie pas les objectifs réels des pétroliers !

- comment le Ministère de l’Ecologie peut-il s’apprêter à octroyer un permis au bénéfice d’une entreprise qui conteste auprès du Tribunal Administratif l’arrêté ministériel signé par Philippe Martin le 19/12/13, refusant à Hess la mutation de 8 permis du Bassin Parisien ?
Vermilion, seul titulaire du permis de Château-Thierry a introduit un recours pour « excès de pouvoir » à la suite de la signature par Philippe Martin (ex Medde) qui a refusé à l’entreprise Hess de devenir titulaire de ce même permis de Château-Thierry.
On peut avoir des doutes sur la sincérité d’une entreprise qui porte plainte contre l’Etat quand les décisions prises ne lui conviennent pas !

Madame la Ministre, le permis de Gastins n’est pas un permis de recherche « conventionnel » comme l’affirme vos services.
L’objectif de Vermilion est d’aller explorer les « huiles de réservoir compact » ou « tight oil »
En 2010, si Vermilion avait l’intention d’effectuer des « stimulations hydrauliques », c’est qu’elles étaient nécessaires.
La loi du 13 juillet 2011 n’a pas d’effet sur les réalités géologiques !

Collectif du Pays Fertois

Source Stopaugazdeschiste

 

Aux Etats-Unis, une réindustrialisation à double tranchant pour la France

calvert (Etats-Unis) – La réindustrialisation amorcée aux Etats-Unis, soutenue par une énergie bon marché grâce au gaz de schiste, offre d’importants débouchés à l’industrie française, mais constitue aussi une menace pour les secteurs les plus exposés à la concurrence, comme la chimie de base.

Nous percevons la réindustrialisation à deux niveaux: il y a d’abord l’impact de l’activité de l’extraction du gaz de schiste et ensuite ses répercussions sur des secteurs comme la construction ou l’automobile, soit l’économie globale, a affirmé à l’AFP Marc Schuller, directeur général du groupe chimique Arkema, dont le chiffre d’affaires américain est passé de 25 à 34% depuis 2005 sur le total de ses ventes, soit plus de 2 milliards d’euros.

Même tendance du côté d’Air Liquide. Nos clients tournent à plein régime dans un marché en pleine croissance qui témoigne du renouveau du dynamisme de l’industrie américaine, indique-t-on du côté du spécialiste français des gaz industriels, qui a connu une croissance de 10% au premier semestre dans les Amériques grâce à des Etats-Unis toniques.

Avec une Europe qui fait du surplace, le redémarrage de l’économie américaine attire des groupes comme ArcelorMittal, qui a acquis cette année une usine à Calvert, dans l’Alabama (sud), afin de profiter du rebond de la demande d’acier aux Etats-Unis, où elle a pratiquement retrouvé son niveau d’avant-crise, beaucoup plus rapidement qu’en Europe où elle stagne à près de -30%. ……..

[…]

La situation américaine est nettement meilleure que celle de l’Europe, a expliqué Jean-Luc Gaffard, directeur de recherche à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

La politique monétaire a été accommodante plus rapidement, il n’y pas de contrainte budgétaire et la diminution du prix de l’énergie constitue aussi un élément important pour l’industrie, a-t-il souligné.

Côté énergie, il n’y a effectivement pas photo. Les Etats-Unis bénéficient d’un avantage significatif grâce à la révolution du gaz de schiste, a reconnu le directeur général d’ArcelorMittal pour les Amériques, Lou Schorsch, qui estime que la facture de gaz a diminué de 50% par rapport à il y a huit ans.

Pour Radu Vranceanu, professeur d’économie à l’Essec, l’industrie américaine retrouve sa compétitivité non seulement grâce à une énergie plus abondante et moins chère, mais grâce aussi à un marché du travail qui dispose d’une flexibilité très importante.

La réindustrialisation américaine ne peut que faire du bien à l’industrie européenne, affirme M. Gaffard. S’il y a une relance de l’activité économique aux Etats-Unis, il n’y aura pas d’autre effet que d’accroître nos exportations européennes, a-t-il affirmé. Mais cela dépend essentiellement des possibilités des industries européennes de répondre à cette demande, a-t-il prévenu.

Cette réindustrialisation inquiète toutefois certains secteurs en France, au point que l’ancien ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, avait même dénoncé une production low cost au printemps dernier.

L’Union des industries chimiques (UIC) ne cesse d’alerter du danger pour la chimie de base concurrencée par les Etats-Unis et ses prix moins élevés. Pour pouvoir se battre à armes égales, le secteur revendique l’exploration des sous-sols français pour y détecter du gaz de schiste et appelle à prendre des mesures pour protéger la chimie de base afin qu’elle ne délocalise pas outre-Atlantique.

Comme toutes les sociétés européennes, nous devons nous réinterroger sur certaines lignes de produits en Europe qui pourraient être menacées par des importations américaines, a affirmé M. Schuller. Mais Arkema est moins concerné, car le groupe est actif sur des lignes de spécialité dans des produits de haute valeur ajoutée, un secteur aval beaucoup moins concurrencé que l’amont.

Source et article complet sur Romandie/news

 

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3 Commentaires

  1. Il est temps d’envoyer des lettres a nous couteux députés. leur expliquant qu’ils peuvent se préparer a faire valoir leurs droits a la retraite a la prochaine législature.

    Motiver leurs licenciement par les tremblements de terre qui seront déclenchés dans des zones qui en étaient exemptes, et les pollutions qui seront constatées.

  2. « Par ailleurs, nous avions pu croire, qu’avec la signature par Philippe Martin le 19 décembre dernier, refusant à Hess Oil la mutation de 8 permis du Bassin Parisien, que les pétroliers auraient revu leurs ambitions à la baisse. Il n’en n’est rien. Nous venons d’apprendre que les pétroliers contestent cette décision en portant l’affaire devant le Tribunal Administratif, en déposant une plainte contre l’Etat pour « excès de pouvoir ». »

    « excès de pouvoir »!
    Ce qui signifie que les pétroliers s’opposent à la souveraineté du gouvernement, voire la contestent..!
    Ces industries polluantes se voient déjà gouverner le monde…
    Et nous en sommes très près…

    Nous en sommes au quatrième ministre de l’écologie en deux ans…Lorsque l’un d’entre eux commence à prendre de bonnes initiatives, il se fait virer…

    Nous pataugeons dans un terrain mou et nous aurons à nous défendre…

    La journée de contestation aux HGDS (global frackdown) et anti TAFTA est prévue notamment à Grenoble et Narbonne le samedi 11 Octobre. Mobilisons nous !
    Restons debout, ne nous laissons pas faire !

  3. Attac et l’Aitec publient aujourd’hui un rapport inédit, analysant le texte de l’accord commercial UE-Canada, CETA.
    Alors que cet accord est prévu pour être signé le 25 septembre prochain, le texte n’est toujours pas rendu public.

    -> Le rapport « CETA, marche-pieds pour l’Accord transatlantique » : https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports-37/article/structure-generale-de-l-accord
    -> La plate-forme de mobilisation et d’interpellation des parlementaires : https://france.attac.org/se-mobiliser/le-grand-marche-transatlantique/article/ceta-le-cheval-de-troie-du-tafta

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