Cette entreprise transforme les déchets industriels en eau

Innoveox, cette entreprise bordelaise créée en 2008 transforme les déchets chimiques issus des industries lourdes ou pharmaceutiques en eau. Cette technologie est le résultat de 20 ans de recherche. Elle permet, à partir d’une tonne de liquides toxiques, de récupérer une tonne d’eau. Attention, ce n’est pas un tour de magie, d’autres produits sont également formés comme les métaux réduits à l’état solide et du dioxyde de carbone. Penchons-nous ensemble sur ce procédé miracle (vous ferez attention à l’écran devant vous pour ceux qui me prennent au mot).

Le nom de ce mécanisme est l’oxydation hydrothermale supercritique. À vos souhaits ! Commençons par le début, une réaction chimique se fait à partir de réactifs qui vont former des produits. Quels sont ici les réactifs ? Cette entreprise ne recycle que les déchets liquides organiques, en voici donc un. L’autre réactif est l’injection dans le système d’oxygène. Passons à la réaction proprement dite, son objectif ? Tout casser. Pourquoi tant de violence ? Parce que nous nous situons à une température supérieure à 280°C et à une pression de minimum 250 bars (pour information, 1 bar correspond à la pression atmosphérique moyenne à la surface de la mer).

Ces conditions font que nous sommes en milieu supercritique, on a donc une solution homogène où tous les réactifs sont solubles, y compris l’oxygène. À titre de comparaison, une solution composée d’huile et d’eau à 1 bar et à 20°C est une solution hétérogène. Revenons à nos déchets liquides organiques, ils vont réagir avec l’oxygène injecté qui va alors pouvoir rompre les liaisons entre les différents atomes des molécules. Celles-ci composant les déchets organiques sont constituées principalement d’atomes de carbone, d’hydrogène et aussi de métaux comme des atomes de zinc par exemple. Les atomes d’oxygène vont s’associer à eux formant ainsi de l’eau (H2O), du dioxyde de carbone (CO2), des métaux et des minéraux oxydés sous leur forme la plus pure.

Cette réaction se déroule en une minute avec une efficacité de 99,99 %. Son rendement provient des trois injections d’oxygène. Ce procédé, breveté par le CNRS, « permet de transformer des produits dangereux comme les explosifs », indique Jean-Christophe Lépine, président d’Innoveox. L’eau récupérée peut être rejetée directement dans l’environnement alors que les métaux et minéraux peuvent être précipités, c’est-à-dire solidifiés, et traités pour d’autres fins.

Il y a trois ans, Innoveox a installé sa première unité industrielle à Arthez-de-Béarn, près de Pau. La technologie a fait ses preuves et a démontré que son coût est inférieur, voire égal aux incinérateurs, puisque « nous sommes aussi capables de produire de l’énergie avec ces déchets », souligne Jean-Christophe Lépine. Une nette avancée écologique quand on sait qu’habituellement, ces déchets sont incinérés ou stockés pour des durées indéterminées.

innoveox_fr_1115px_hautCrédits photo : Innoveox

Sources : Innoveox, CNRS, CRNS bis

Trouvé sur Citizenpost.fr

 

7 Commentaires

  1. Pourquoi s’emmerder, quand il suffit de les foutre dans une décharge sauvage?

    Et par saint Fukushima , que vive le capitalisme sauvage.

  2. Lol! 😀 …. L ‘ ecolo que je suis apprécie !
    Mais , pour une fois que c’est une nouvelle sympa , je suis d’humeur à rire de tout 😉 …

    Quand on vous le disais que  » les technologies  » existent !
    Y’ a plus qu’ à …
    mais …. qu’est-ce que c’est long à mettre en place !
    En effet : que vont devenir les Incinérateurs ( à dioxine ! ) , si tout le monde emploie ce genre de technologie ? ..

  3. De bonnes nouvelles… ça fait du bien.

  4. je trouve normal qu’un bon chimiste qui sait transformer les matières premières en un process, il puisse faire l’inverse.

    http://www.rts.ch/video/emissions/abe/4712367-quand-le-plastique-devient-petrole.html

  5. un titre quelque peu trompeur. « Cette entreprise parvient à extraire (séparer) l’eau contenue dans les déchets(effluents) industriels liquides » serait plus approprié. Quid de la quantité d’oxygène et de l’énergie requise pour parvenir aux conditions de température et de pression (250 bars) exigées pour ce « cracking » ?
    On passe certes de déchets liquides à des déchets solides (métaux lourds) et gazeux (CO2), mais en quoi cela constitue-t-il une transformation (la transmutation sous-entendue par l’intitulé) et en quoi cela réduit-il la quantité effective de déchets ?

    Le mieux serait de s’interroger sur la pertinence des process conduisant à leur production. Et de limiter cette dernière.

  6. heu..
    je ne suis pas chimiste mais je pense pouvoir dire sans me tromper que transformer une tonne de déchet toxique en une tonne d’eau c’est de l’alchimie et l’alchimie n’est pas une science..
    Ou alors faut bien préciser qu’il ya séparation et ré-stockage des produits toxique avec rendement bien inférieur a 100%
    Mais pourquoi pas

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