Grèce : Le développement du troc et des systèmes de paiement alternatifs

En fait, et de nombreuses sources en témoignent, on est en présence d’un retour à l’économie de troc en Grèce[16]. Ce mouvement peut être considéré comme faisant partie des stratégies de survie de la population en face de l’austérité sauvage qui lui est imposée. Mais, le développement de systèmes de paiement alternatifs (TEM en grec) indique que ces stratégies sont en train de se consolider. La ville de Volos (qui est la 5ème de Grèce) sert de laboratoire pour ce développement et l’on a pu constater dès ce printemps que de nombreux commerçants, voire des petits industriels, acceptaient ce système[17].

Bien entendu, ces systèmes ne peuvent se substituer entièrement à l’espace monétaire encore dominé par l’Euro. Mais leur rapide développement pourrait expliquer des formes de résilience de la part des petites industries et du petit commerce[18]. Le point négatif est que la base fiscale va alors disparaître pour l’État, à moins que ce dernier n’accepte de reconnaître les TEM. Mais, dans ce cas, cela signifierait qu’il reconnaisse qu’une partie de l’économie grecque est déjà sortie de la zone Euro.

 

Plus profondément, ces systèmes, tout en assurant la résilience d’une économie locale sont incapables d’assurer le financement des activités exportatrices dont la Grèce a désespérément besoin. En fait, le développement du troc et des TEM confronte les entreprises restées dans l’économie « en Euro » à des non-paiements de plus en plus fréquents et répétés qui non seulement fragilisent leurs positions, mais découragent les banques de leur accorder des prêts. Ce système de survie est incapable d’engendrer une dynamique positive pour l’économie grecque. Au début du mois d’octobre 2012, un survey réalisé par des économistes de la Banque Centrale de Grèce estimait que le tiers des entreprises (et plus de 50%pour les PME/PMI) avaient recours au troc ou au TEM. La fraction de la population qui avait recours au troc ou au TEM s’élevait à 40%, avec des différences régionales très importantes[19].

Article complet : http://www.marianne.net/russe-europe/La-Grece-au-bord-du-precipice_a467.html

12 Commentaires

  1. Si si le troc c’est bien, car il faut que l’ancien système crève, donc tous les moyens sont bons.

    Arrêtez de collaborer au maintien du système actuel par tous les moyens possibles est notre seule issue ! …faut surtout pas avoir peur de le voir crever, car le nouveau monde est déjà prêt à prendre le relai.

  2. « Le point négatif est que la base fiscale va alors disparaître pour l’État. »

    ha ben non, c’est bien la le but essentiel… c’est bien plus efficace qu’un vote!

    que la fraude à l’impôt devienne la norme : y’a pas de raison qu’on s’en prive, devenons l’égal de nos politiques, nos industriels, nos acteurs, nos sportifs qui nous montrent l’exemple depuis des décennies avec un feu d’artifice de défiscalisation…

    « Tout pouvoir politique, comme on l’appelle, se fonde en pratique sur cette question de l’argent. N’importe quel groupe de scélérats, pourvu qu’ils aient assez d’argent pour l’entreprendre, peuvent décider qu’ils ont sont un  » gouvernement  » ; car, pourvu qu’ils aient de l’argent, ils peuvent engager des soldats, et utiliser ces soldats pour extorquer davantage d’argent, et ainsi contraindre tout le monde à obéir à leurs volontés. César a dit à propos de la guerre que l’argent lui permettait d’engager des soldats et les soldats d’extorquer de l’argent : il en va de même pour le gouvernement. Ainsi ces scélérats qui se font appeler le gouvernement savent fort bien que leur pouvoir se fonde essentiellement sur l’argent. » Lysander Spooner

    « Vous avez cru jusqu’à ce jour qu’il y avait des tyrans ? Eh bien ! Vous vous êtes trompés, il n’y a que des esclaves : là où nul n’obéit, personne ne commande. » Anselme Bellegarrigue

    • Merci pour les citations,CAI ;0D
      Heureux de te lire de nouveau.

      • ravi qu’elles te plaisent et donc en kdo bonus :

        « Tous les grands gouvernements du monde – ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier – n’ont été que des bandes de voleurs, associés afin de piller, de conquérir et de réduire leurs frères humains en esclavage. Et leurs lois, comme ils les appellent, ne représentent que les ententes qu’ils ont jugé nécessaire de conclure afin de maintenir leur organisation et d’agir de concert pour dépouiller les autres et les réduire en esclavage, et pour assurer à chacun sa part convenue du butin. Toutes ces lois n’imposent pas plus d’obligations que n’en créent les ententes que les brigands, les bandits et les pirates jugent utile de conclure entre eux. » Lysander Spooner

        « Le fait est que le gouvernement, comme un bandit de grand chemin, dit à un individu: « La bourse ou la vie. » Quantité de taxes, ou même la plupart, sont payées sous la contrainte d’une telle menace.
        Le gouvernement, il est vrai, n’arrête pas l’homme dans un endroit solitaire, ne lui saute pas dessus depuis le bord du chemin, et n’entreprend pas, sous la menace d’un pistolet, de lui vider les poches. Mais le vol n’en est pas moins du vol, et un vol bien plus lâche et honteux.
        Le bandit de grand chemin assume lui-même la responsabilité, le danger et le crime que comporte son acte. Il ne prétend pas avoir le moindre droit à votre argent, il ne soutient pas qu’il l’utilisera dans votre intérêt. Il ne prétend pas être quoi que ce soit d’autre qu’un voleur. Il n’a pas acquis assez d’impudence pour professer qu’il n’est qu’un « protecteur », et qu’il prend aux gens leur argent contre leur gré dans l’unique but de « protéger » ces voyageurs extravagants qui se croient parfaitement capables de se protéger eux-mêmes, ou qui n’apprécient pas son système particulier de protection. Il est bien trop raisonnable pour professer de telles prétentions. En outre, après avoir pris votre argent, il vous laisse là, comme vous le souhaitez. Il ne persiste pas à vous suivre le long de la route contre votre volonté, supposant qu’il est votre « souverain » légitime en raison de la « protection » qu’il vous accorde. Il ne continue pas de vous « protéger » en vous ordonnant de vous incliner devant lui et de lui obéir; en vous enjoignant de faire ceci, et en vous interdisant de faire cela; en vous dérobant encore plus d’argent toutes les fois qu’il juge avoir intérêt ou plaisir à le faire; et en vous marquant d’infamie par le nom de rebelle, traître et ennemi de la patrie, en vous fusillant sans merci, si vous contestez son autorité ou résistez à ses exigences. Il est — ce brigand de grand chemin — trop gentilhomme pour perpétrer des impostures, insultes et vilenies telles que celles-là. Bref, lorsqu’il vous vole, il n’entreprend pas en outre de faire de vous sa dupe ou son esclave. » Lysander Spooner

        « L’état n’a jamais mieux aidé une personne à entreprendre quelque chose qu’en étant hors de son chemin. » Henry David Thoreau

        « L’homme le plus dangereux pour n’importe quel gouvernement est l’homme qui est capable de penser par lui-même… Presque inévitablement, il arrive à la conclusion que le gouvernement sous lequel il vit est malhonnête, insensé, et intolérable. » H.L. Mencken

        « Les abus iront toujours croissants et on en recalculera le redressement d’année en année, comme c’est l’usage jusqu’à ce que vienne le jour d’une explosion. Mais alors, on s’apercevra qu’on est réduit à compter avec une population qui ne sait plus agir par elle-même, qui attend tout d’un ministre ou d’un préfet, même la subsistance, et dont les idées sont perverties au point d’avoir perdu jusqu’à la notion du Droit, de la Propriété, de la Liberté et de la Justice. » Bastiat

        « On dépense au-delà des traitements, le revenu devient insuffisant, les pauvres meurent d’indigence, les riches dilapident leurs émoluments en dépenses de luxe, et cet état de choses empire de génération en génération, jusqu’à ce que les traitements deviennent insuffisants. On commence alors à sentir les affres du besoin. Comme les besoins du gouvernement se multiplient, les impôts s’élèvent et pèsent lourdement sur le peuple. S’attaquer aux hommes en s’emparant de leur argent, c’est leur ôter la volonté de travailler pour acquérir davantage, car ils voient qu’à la fin on ne leur laisse plus rien. Le désordre se met dans les affaires, et les hommes se dispersent pour aller chercher dans d’autres pays les moyens d’existence qu’ils ne trouvent plus dans le leur. La population de l’empire diminue, les villages restent sans habitants, les villes tombent en ruines. » Ibn Khaldoun, historien berbère, XIVème siècle.

        « Qui donne aux pauvres prête à Dieu. Qui donne à l’État prête à rire. » Tristan Bernard

  3. En Espagne ma famille plusieurs indépendants achètent de la peinture au black et encaissent au black mais ça ce fait déjà avant la crise. Actuellement c’est conseillé même par des maires comme à Lérida mais chut faut pas le dire…hiiii

  4. ils ont raison,
    utiliser les €uro- dettes reviens a financer son propre esclavage-

    il y a 2 moyens de conquerire une nation:
    *par l épée
    *par la dette

    john Adam

  5. C’est le prémisse d’une nouvelle société qui émerge face à la limite du système actuel. Dur dur pour ceux qui font fortune sur le principe de l’économie de marché capitaliste.

  6. Vu que la Grêce est un laboratoire expérimental pour l’Europe, elle devrait l’être pour nous aussi. L’usage des SEL et autres monnaies alternatives est à explorer en France pour tout le monde dans une économie locale et de proximité.

    • Je crois que c’est peine perdue de vouloir anticiper des remèdes pour ce que l’on redoute. Dans le cas précis que nous vivons, le remède consiste à prendre des mesures pour éviter d’arriver à une situation catastrophique, c’est de la prévention. D’ailleurs les mesures sont prises seulement lorsque l’on constate des dégâts, un peu comme si l’on n’y croit pas tant que ce n’est pas arrivé.
      Souvent, ce que l’on redoute n’arrive pas. Mais ce qui arrive, nous ne l’attendons pas.
      L’homme a une capacité à faire face aux catastrophes qui se présentent et l’a démontré en maintes circonstances. Spontanément, devant une difficulté collective, la solidarité et l’efficience collective se met en œuvre pour reconstruire un état de sauvegarde de l’espèce en péril.
      La vie et la mort sont une fatalité. C’est une lutte permanente pour que la vie de l’espèce puisse se perpétuer. Chaque être vivant sur la terre est animé par cette force de la nature qui dépasse le plan intellectuel.

  7. Hola,
    ça me fait pensé à un reportage très intéressant que j’ai vu avec la chronologie des évènements et des décisions prises en 2011 et 2012 qui enfoncent à chaque fois un peu plus le pays. On y parle de la vie des grecs au quotidien et de leur changement de conso et notamment de réseaux alternatifs : cantines populaires, agent immobilier qui retape des logements sociaux avec une intervention de la correspondante sur place pour le monde diplomatique…Impossible de remettre la main dessus…Vous auriez pas une idée?

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