En Irlande du nord, ils cachent la misère pour ne pas gêner les responsables de celle-ci…

Le titre résume le contenu de l’article, pour ne pas créer la moindre gêne pour les politiques du G8, on cache la misère. Affligeant! Rien que sur la photo illustrant l’article, une magnifique boutique non? Sauf que là aussi, ce n’est qu’apparences, tout est faut, sur la vitrine comme sur la porte, ce sont des stickers donnant l’impression que la boutique est ouverte et florissante, et derrière ce piètre décors, du vide et de la poussière…

Les dirigeants des grands pays industrialisés se réunissent ce 17 juin à Enniskillen, dans une région durement touchée par la crise. Pour cacher la misère, le gouvernement de Belfast a refait le décor.
A Belcoo, la façade de Flanagan's, une ancienne boucherie qui vendait aussi des 
légumes, a été repeinte, et des affiches collées sur la vitrine donnent 
l'illusion que la boutique est encore en activité. A Belcoo, la façade de Flanagan’s, une ancienne boucherie qui vendait aussi des légumes, a été repeinte, et des affiches collées sur la vitrine donnent l’illusion que la boutique est encore en activité. © AFP
Les autorités nord-irlandaises ont dépensé plusieurs centaines de milliers de livres pour offrir un lifting aux villages du comté de Fermanagh [à la frontière avec la république d’Irlande], où se tient le sommet du G8 [les 17 et 18 juin]. Mais tout cela n’est que de la poudre aux yeux, dénoncent les habitants.

Dans les environs de la très luxueuse résidence de Lough Erne, qui accueillera les dirigeants des pays les plus riches du monde, plus d’une centaine de bâtiments ont été repeints ou passés au Kärcher. Pour la population, ce rafraîchissement n’a qu’un objectif : dissimuler le désarroi dans lequel est plongée la région aux yeux du président des Etats-Unis, Barack Obama, de la chancelière allemande, Angela Merkel, du président français, François Hollande, et de leurs homologues.

A Belcoo, par exemple, un village situé à la frontière, les devantures de deux magasins ont été rénovées pour faire croire que leurs affaires sont florissantes. La façade de Flanagan’s, une ancienne boucherie qui vendait aussi des légumes, a été repeinte, et des affiches collées sur la vitrine donnent l’illusion que la boutique est encore en activité. S’ils passent dans la rue, les délégués du G8, venus discuter du capitalisme mondial, n’y verront que du feu ; ils pourront penser que l’économie de marché fonctionne à merveille dans le comté de Fermanagh. La réalité est toutefois bien différente.

Un habile trompe-l’œil

Pour Jim Sheridan, directeur de [l’agence de location] Belcoo Entreprises, tout effort de rénovation est bienvenu. Mais il n’en déplore pas moins les effets désastreux pour la région de la récession et de la chute du tigre celtique [surnom de la république d’Irlande pendant sa période de forte croissance économique]. « La boutique que vient de faire repeindre le conseil municipal a fermé l’année dernière, explique-t-il. Avant, beaucoup de gens d’ici travaillaient dans le bâtiment, mais aujourd’hui il n’y a plus de boulot. »

La boucherie a été remplacée par une photo de boucherie. Même chose de l’autre côté de la rue : grâce à un habile trompe-l’œil, une ancienne pharmacie a été reconvertie en boutique de fournitures de bureau. Et un peu partout dans le comté, de grandes affiches vantant les magnifiques paysages de la région ont été placardées pour masquer les façades décaties des bâtiments désaffectés.

Tous ces travaux sont financés par un « fonds de rénovation ». Environ 300 000 livres [350 000 euros] ont déjà été débloquées par les ministères de l’Environnement et du Développement social, et des fonds supplémentaires sont attendus. A la fin de l’année dernière, le conseil municipal a contacté les propriétaires des bâtiments délabrés, situés pour la plupart à Enniskillen, afin de leur demander la permission de les rénover. Les procédures ont été accélérées afin d’obtenir les autorisations au plus vite. Cette initiative est une « chance formidable », avait déclaré à l’époque Brendan Hegarty, le directeur du conseil local. « Nous voulons présenter le comté sous son meilleur jour afin d’en faire la promotion industrielle et touristique. »

Les premiers bénéficiaires de ce programme ont été les entreprises chargées des travaux. Même le Centre Clinton – inauguré par l’ancien Président américain à Enniskillen, sur le site de l’attentat meurtrier de l’IRA – a bénéficié d’un ravalement. [Le 8 novembre 1987, une bombe a explosé près du monument aux morts de la ville, en pleine commémoration.]

« Jamais les peintres n’ont été aussi occupés », constate Phil Flanagan, un parent de l’ancien propriétaire de la boucherie. « Je ne m’en plains pas, mais qu’on ne nous fasse pas croire que les affaires se portent bien à Fermanagh. »

9 Commentaires

  1. Ils auraient dû faire de même avec les bureaux de poste dans les campagnes française. Petite faute à « tout est faut » (faux)

  2. Et devant les boutiques, ils ont prévue de placer des mannequins pour faire croire que les gents on de l’argent à dépenser ?

  3. c’est à vomir !! déjà à Londres en 2008 ça existait … pour ne pas faire fuir le tourisme …

    déclaration d’une grenouille à cuire : « c’est une bonne chose ! … il est vrai que nous sommes dans la merde jusqu’à la ceinture !! …. mais ! … elle est « chaude »! Donc ça ralentie un peu la croissance … et sinon … le plus important c’est qu’elle n’a pas d’odeurs !! on peu dormir tranquille !!

  4. Hier au 10 Downing street, Tzarpoutine à Cameron :
    « Vous pensez vraiment armer des gens qui ont mangé des organes humains ? Nous, la Russie, armons, jusqu’à preuve du contraire, le gouvernement légitime de la Syrie ».
    Aujourd’hui à Belfast, Obama :
    « …la paix en Irlande du Nord est un « modèle » pour ceux qui vivent au milieu des conflits à travers le monde … »
    A quelle heure le réveil ?

  5. Il suffit aux Irlandais de créer quelques bouchons sur le passage prévu afin de leur faire faire un petit détour par la misère !

  6. Ils vivent dans leur bulle protectrice d’où la misère est invisible.
    Comme toutes les bulles, elle éclatera.
    Et là, je vais vraiment me marrer de les voir…

  7. Quand on ne sait plus que faire tant la situation est désespérée, on ment, on maquille, on fait semblant. Ces errements ne sont que les symptômes de l’agonie du système.

Les commentaires sont clos.