Quelques jours après les nouvelles plus qu’inquiétantes rapportant des fuites radioactives importantes, prolongées et irrémédiables au niveau de citernes localisées sur le site nucléaire de Hanford (USA), le Président Obama vient d’autoriser – dans l’indifférence médiatique la plus absolue – la possibilité d’augmenter nettement les seuils de contamination radioactive du sol et de l’eau de boisson ; évidemment, seules les mauvaises langues et autres conspirationnistes de tout crin oseront faire la liaison entre les deux évènements.
Un document “de travail” de l’agence de protection environnementale américaine
L’agence Américaine de Protection Environnementale 1 a donc publié le mois dernier une étrange plaquette intitulée “règles de protection et procédures de planification en cas d’incidents radiologiques”, une monographie de 79 pages dont l’objectif est d’“aider les autorités confrontées à un incident radiologique… à planifier des réponses d’urgence”.
Il s’agit très grossièrement de définir des réponses standard aux différents accidents nucléaires avec rejets radiologiques envisageables – la panoplie est large – sous la forme de “procédures de protection” appelées « PAG » 2 ; ce guide s’intéresse donc aux réponses urgentes à appliquer aux populations exposées à une menace radiologique et définit les différents niveaux de réponse en fonction de l’intensité desdites menaces, par exemple l’établissement d’un zonage d’évacuation fixé à 20 mSv pour la première année d’exposition et 5 mSv pour les suivantes, des valeurs gamma mesurées à 1m du sol.
On y retrouve notamment les définitions et le détail des procédures de mise à l’abri des populations (confinement et évacuation) ainsi que les mesures à prendre au niveau de l’alimentation et de la boisson dans la mesure ou ces dernières présenteraient un risque avéré pour la santé publique.
Le principal objet d’étonnement à la lecture de ce document réside dans l’apparition d’une “clause Fukushima” qui consiste à admettre la possibilité d’autoriser – à titre dérogatoire et pour une période d’urgence définie comme “courte” – un seuil de contamination nettement plus élevé que celui défini actuellement par la règlementation américaine SDWA 3.
(1) La “clause Fukushima” deviendra-t-elle un standard dans toutes les règlementations radiologiques ?
Des mesures d’“urgence intermédiaire”
Amis lecteurs, vous qui êtes loin d’être idiots et qui nous le prouvez à l’occasion de la publication de chaque billet, votre cerveau entrainé à cet usage soulignera immédiatement l’apparition d’un nouveau paradoxe nucléaire : “voyons voir, est-ce une urgence ou non ? Si oui alors la population est évacuée et le problème de contamination de l’eau ne se pose plus ; si elle n’est pas évacuée, alors la situation de l’eau de boisson ne devrait certainement pas s’avérer alarmante ?”
En fait, le texte définit le cadre d’une urgence de niveau “intermédiaire”, c’est-à dire d’une situation dans laquelle l’eau de boisson serait effectivement contaminée au-delà du seuil de référence habituel mais moins qu’un second seuil d’urgence “absolue” qui serait, lui, nettement relevé par rapport au premier.
Ce dispositif à l’apparence un peu évanescente s’appliquerait par exemple en cas d’évacuation à grande échelle : on sait que les USA ne sont pas très généreux dans leur zonage d’évacuation d’urgence 4 mais cette opération peut néanmoins entrainer l’évacuation de millions de personnes, une procédure qui ne peut simplement se réaliser en quelques heures ; en attendant cette mesure, le problème de l’eau de boisson se posera obligatoirement, de même que celui de la contamination par voie respiratoire, un aspect qui n’est bizarrement pas étudié dans le document si l’on excepte les conseils habituels de confinement.
Ce document prépare également la voie aux réponses à apporter à une contamination relativement faible mais de grande ampleur comme celle induite par un empoisonnement radiologique de nappes phréatiques, que cet évènement soit purement accidentel ou provienne d’une source volontaire (attentat, attaque nucléaire). Dans ce cas de figure, évacuer ne s’avèrerait guère efficace car les seuils seraient dépassés en plusieurs endroits, voire de manière uniforme sur l’ensemble du territoire.
Contamination du sol : le seuil d’exposition passerait de fait de 1 à 20 mSv / an
La valeur d’exposition de 20 mSv / an est bien connue de certains car elle correspond à la valeur règlementaire d’évacuation telle qu’elle a été définie par les Japonais suite à la catastrophe de Fukushima-Daiichi ; une exposition supplémentaire 5 de 20 mSv sur une année conduirait, selon les tableaux publiés par la commission BEIR 6, à un taux de cancer estimé à environ 0.002, soit 1 “chance” sur 2000 ou encore 200 cancers pour chaque tranche globale de 100.000 individus, tous âges et sexes confondus.
Pire encore, aucune mesure particulière n’est prévue pour les enfants exposés dont les organismes réagissent bien plus fortement aux effets des irradiations : la probabilité de base est par exemple multipliée par 4 environ chez les filles de moins de 5 ans exposées à une dose de 20 mSv, ce qui revient à une probabilité de 0.068 autrement dit à un peu moins de 700 cancers par tranche de 100.000 filles de moins de cinq ans irradiées.
(2) Reprise des tables 12D-1 et 2 de l’étude BEIR VII (Radiology)
Contamination de l’eau de boisson : le seuil passerait de 0.1 Bq/l (SDWA) à 3 kBq/l (AIEA) !
Occupons-nous maintenant du seuil dit d’intervention 7 tel qu’il est défini dans la publication équivalente de l’AIEA 8, la “référence” que cite l’EPA dans son rapport controversé :
(3) Concentration équivalente à l’activité I-131 pour atteindre le seuil EPA/SDWA : 3 pCi/l (0.1 Bq/l) (EPA)
(4) Seuil d’intervention AIEA par radionucléide : 3000 Bq/l pour l’I-131 (AIEA, p 43)
Comme on peut le constater facilement 9, le nouveau seuil suggéré à demi-mots par l’EPA pourrait finalement ressembler à celui proposé par l’AIEA : 3000 Bq/l au lieu de 0.1 Bq/l en ce qui concerne l’Iode-131, l’un des radionucléides les plus rejetés dans l’environnement lors de la phase initiale d’un accident électronucléaire majeur !
Source et article complet sur Gen4.fr
on comprend mieux pourquoi la lutte contre le cancer est régulièrement déclarée « grande cause nationale » (et certainement internationale)par les guignols qui nous gouvernent; je donnerai jamais un sou pour ces manipulations, même si mes proches sont emportés par cette maladie;
ils ne connaissent que ce que les chercheurs en nucléaire leurs racontent. ils vont ainsi diminuer la populations sans se salir les mains.ils se feront plus de fric sur le dos de l’humanité car sans la femme plus d’humains. a la grâce de dieu