Certains pays sont plus prometteurs, plus fiables, mieux équipés, mais la Birmanie a pour elle ce goût inimitable de l’inconnu: elle captive les géants mondiaux des hydrocarbures même si nul ne sait ce que renferment ses réserves.
Depuis la levée des sanctions internationales et au gré des réformes politiques, les majors s’intéressent à ce pays niché entre Chine et Inde.
Les sociétés PTTEP (Thaïlande), EPI Holdings (Hong Kong), Geopetro International Holding (Suisse) et Petronas (Malaisie) notamment, ont signé des contrats d’exploration en juin dernier.
En septembre, le géant Français Total a pris 40% d’un permis d’exploration de PTTEP, réalisant ainsi son premier investissement d’envergure dans le pays depuis 1998, bientôt suivi par l’Australien Woodside. Quand aux majors américaines, elles sont sur toutes les lèvres à Rangoun.
Le mois dernier, le régime de Naypyidaw a lancé des appels d’offre pour 18 blocs onshore, avant que ne suivent une cinquantaine de blocs situés au large des côtes du pays.
Et en mars, Rangoun accueillera une conférence internationale sur le secteur, signe d’une puissante poussée de fièvre malgré – ou peut-être grâce à – l’inconnu qui demeure sur le potentiel birman.
A cause des sanctions, les investissements récents ont été très limités. Les réserves ont été insuffisamment explorées avec des technologies sismiques modernes, ce qui en fait une cible prospective excitante, explique Rajiv Biswas, du groupe IHS Global Insight.
Il n’y a plus énormément de bassins qui n’ont pas été explorés dans le monde donc forcément, il y a toujours un intérêt à aller explorer ce qu’on appelle des bassins-frontières, confirme le porte-parole d’un groupe étranger qui préfère garder l’anonymat.
On a très peu de données. Beaucoup de perspectives sont ouvertes.
La CIA américaine évalue les réserves à 50 millions de barils de pétrole et 283,2 milliards de m3 de gaz. Sur son site, le groupe public Myanma Oil and Gas Enterprise (Moge) fait état pour sa part de réserves prouvées en 2006 de 226 M de barils de pétrole, et 457 milliards de mètres cubes de gaz.
Mais les sources interrogées par l’AFP avouent n’en rien savoir. Tout juste perçoit-on une unanimité sur des promesses plus riches en off-shore qu’en on-shore, et pour le gaz plus que le pétrole.
Le pays tout entier attend donc avec impatience les majors, leurs méthodes ultra-modernes et leur transfert de technologies. Car pendant 20 ans, seuls les groupes asiatiques, Chine en tête, ont osé s’aventurer dans un pays banni pour ces violations des droits de l’Homme.
Quant aux groupes occidentaux Total et Chevron, présents avant la mise en place des sanctions, ils ont été accusés de servir les intérêts de la junte et de fermer les yeux sur le travail forcé.
Aujourd’hui, les sociétés birmanes se bousculent pour offrir un partenariat aux étrangers tentés par l’aventure. L’image du pays s’est transformée depuis l’arrivée au pouvoir de Thein Sein, un ex-général réformateur qui a promis de rompre avec les méthodes la junte, accusée d’avoir confisqué les revenus gaziers et pétroliers pendant 50 ans.
En 2012, un appel d’offre a ainsi été reporté. Le ministère voulait améliorer la transparence, explique Kyaw Kyaw Hlaing, président du groupe Smart et ancien géologue chez Moge. Ils veulent habiller les procédures d’un gilet pare-balles contre les critiques (…). C’est une très bonne nouvelle.
Tous les espoirs sont donc permis. Le secteur, qui représente 34% des exportations du pays, ne peut que grandir.
Une croissance qui devra profiter au pays tout entier car nous sommes sur le chemin de la démocratie, relève Chit Khaing, président du groupe Eden, qui a monté une société mixte avec le groupe public vietnamien PetroVietnam.
Dans notre jargon, nous appelons (les champs) des +cavernes d’Ali Baba+ car nous espérons qu’ils nous apporteront de nombreux trésors.
Source: Agence de presse via Romandie
Total toujours avec une image blanche immaculé !
Un mélange nauséabond des genres :
« La CIA américaine évalue les réserves à 50 millions de barils de pétrole et 283,2 milliards de m3 de gaz ».