C’est une idée comme une autre… Bien sur il ne s’agit pas ici de délocaliser certains services comme cela a déjà été fait en France mais bel et bien d’exporter le système hospitalier anglais à l’étranger, à savoir les compétences, les technologies, la « marque de fabrique » anglaise, cela pour augmenter les rentrées d’argent, c’est normal, c’est la crise! C’est donc un concept qui peut être intéressant si cela peut permettre de sauver certains hôpitaux dans le pays et continuer le de soigner les patients. Je rappelle, juste pour information, qu’en France les 2/3 des hôpitaux sont censés être en défaut de paiement d’ici quelques temps, et que de ce fait, s’inspirer de l’idée anglaise ne serait peut être pas une mauvaise chose…
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Dessin de Martirena, Cuba.
Le gouvernement veut favoriser l’implantation de filiales des plus prestigieux hôpitaux publics britanniques en Asie, dans les pays du Golfe ou encore en Libye pour y soigner des patients fortunés et renflouer les caisses du National Health Service.
Le gouvernement britannique souhaite que quelques-uns des meilleurs hôpitaux du pays exportent la « marque NHS » [National Health Service, le service national de santé] dans le monde. A cet effet, ces établissements créeront des filiales à l’étranger qui leur permettront d’augmenter leurs revenus.
Dans le cadre d’un ambitieux projet qui sera lancé à l’automne, une sorte de « service de rencontres », composé de fonctionnaires du ministère de la Santé et de membres de UK Trade and Investment (l’agence officielle chargée de la promotion du commerce et des investissements au Royaume-Uni), sera chargé de mettre en rapport les hôpitaux qui souhaitent se développer à l’étranger et les Etats étrangers intéressés par les services médicaux britanniques.
La mesure permettrait à des institutions réputées comme Great Ormond Street, Royal Marsden et Guy’s and St Thomas’ de s’implanter aux quatre coins du monde. Ces hôpitaux publics autonomes seraient tenus de rapatrier au Royaume-Uni tous les bénéfices réalisés à l’étranger. Les contrées de la planète jugées essentielles à la réussite du projet comprennent le Golfe persique, où la qualité des marques médicales britanniques est bien reconnue, ainsi que la Chine, le Brésil, la Libye et l’Inde. L’hôpital londonien Moorfields Eye a d’ores et déjà établi une tête de pont à Dubaï, tandis qu’Imperial gère deux prospères centres spécialisés dans le traitement du diabète à Abou Dhabi.
Un risque de dispersion
Mais dans le secteur de la santé, d’aucuns estiment qu’en ces temps de sévères restrictions financières, le hôpitaux publics ne devraient pas se laisser distraire de leurs tâches domestique par la recherche d’investissements à l’étranger, qui pourraient se révéler aussi complexes que risqués. « Le NHS devrait avant tout s’assurer que les soins aux patients priment sur les profits », soutient Katherine Murphy, directrice de la Patients Association. « Alors que le système de santé subit de profonds bouleversements, que les délais d’attente pour un rendez-vous ne cessent de s’allonger et que les hôpitaux se voient demander de faire 20 milliards de livres d’économies, on va encore se disperser dangereusement avec ce projet. La priorité pour l’Etat, l’hôpital public et les médecins, ce sont les patients du NHS ».
Un nouvel organisme intergouvernemental, Healthcare UK, servira d’intermédiaire entre les hôpitaux britanniques visant une croissance à l’international et les gouvernements étrangers dont les besoins sont décelés par les diplomates britanniques chargés du commerce, en poste dans ces pays. Le projet est né de la conviction qu’à l’avenir, les habitants du Golfe persique et les riches citoyens des pays en développement préfèreront se faire soigner sur place plutôt qu’à l’étranger. De crainte de perdre les précieux revenus procurés par ces patients privés, le hôpitaux ont décidé d’agir avant que d’autres groupes privés n’entrent en scène pour combler le vide.
Londres est déjà un centre mondialement reconnu pour les études médicales. Il est à espérer que le recrutement, pour le nouveau projet, des médecins formés au Royaume-Uni ne détournent pas des ressources nécessaires dans le pays.
Des responsables des services ambulanciers britanniques se sont rendus récemment en Libye pour conseiller les autorités sur les urgences médicales. Les responsables commerciaux voient des chances de décrocher des contrats de gestion ou de conseil sur tous les aspects de la santé en Libye, notamment la possibilité pour les hôpitaux britanniques de reconstruire le système de soins secondaires. « C’est une bonne chose pour les patients du NHS, assure Anne Milton, la sous-secrétaire d’Etat chargée de la Santé publique. Ils bénéficieront de meilleurs services dans leur hôpital local grâce au travail effectué par le NHS à l’étranger et aux investissements supplémentaires que cela entraînera ».
L’hôpital Moorfields Eye se félicite pour sa part du succès de ses activités dans les Emirats arabes unis, assure Chris Canning, le directeur médical qui en a la charge. « Nous y réalisons un chiffre d’affaires de 5 millions de livres par an, pour environ 500 000 livres de bénéfices qui iront à nos activités au Royaume-Uni », se réjouit-il.
DÉVELOPPEMENT Tous azimuts
Le système de santé britannique est déjà présent au Koweït, où le Great Ormond Street Hospital envoie régulièrement des équipes pour former des médecins et des chirurgiens. Dans les Emirats arabes unis, l’Imperial College de Londres, l’une des universités de médecine les plus prestigieuses, a créé un complexe médical multidisciplinaire contre le diabète. L’hôpital ophtalmologique Moorfields a pour sa part établi à Dubaï une unité de soins. Géré par des médecins locaux formés par le NHS, ce service réalise un chiffre d’affaires de 500 000 livres par an.
En quête de fonds pour financer son système de santé, le gouvernement britannique s’intéresse de près à l’Arabie Saoudite, riche en pétrole. Le pays souhaite en effet développer ses centres de chirurgie générale. La Libye, qui possède elle aussi d’importantes ressources pétrolières, doit reconstruire et développer ses infrastructures médicales, détruites pendant la guerre. Une occasion en or pour le NHS.
Le National Health Service cherche également à s’exporter en Asie. L’Inde possède un réseau d’hôpitaux privés florissant. De nombreux Britanniques se rendent dans le pays pour y être opérés. Le NHS compte donc nouer des partenariats avec ces hôpitaux pour profiter d’un marché très lucratif. Les Britanniques ont aussi l’intention de proposer leur expertise à la Chine, dont le gouvernement veut améliorer ses centres de chirurgie générale sur le plan national.
Source: Courrier international
le dessin de martirena vaut bien plus de 1000 mots…
les malades ne seront pas exportés.
Les cimetières non plus, le bon Fr Hollande seras avec les RHOM comme RHOMMEL ,je trouve la sortie et n’ouvrez pas la porte svp.
merci .
La France envisage quelque chose d’analogue: mais au lieu d’exporter les savoir-faire, elle envisage d’ouvrir à une clientèle fortunée (Asie, Moyen-orient…), les hopitaux français.Dans les deux cas, c’est le patient français ou britanique qui est lèsé: d’une part par le départ des personnels les plus compétents et qualifiés à l’étranger, d’autre part par l’occupation des locaux et l’accaparement du personnel qualifié au profit de la clientèle étrangère fortunée.Quant à l’exportation du système hospitalier anglais, si la compétence des spécialistes n’est pas à remettre en cause, le fonctionnement de l’ensemble , aux dires des anglais que je fréquente, il laisse beaucoup à désirer, et ils nous envient notre institution, qu’ils utilisent largement .
IL MANQUE DE TOUBIBS EN ANGLETERRE