Mauvaise nouvelle qui risque de déboucher sur un second conflit armé comme en Ukraine.
La République de Moldavie est aujourd’hui un État pleinement intégré dans le domaine économique et juridique de l’UE, mais qui n’a pas encore le droit de devenir membre à part entière de l’Union.
Il suffit de mentionner que dans les documents du Service européen d’action extérieure, la Moldavie est appelée le principal partenaire de l’Union Européenne dans le cadre du programme Partenariat oriental, et le vecteur européen de Chisinau est défini au nom du service diplomatique national – le MAEIE : Ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration européenne.
En d’autres termes, formellement, la politique étrangère de la Moldavie est principalement orientée vers l’intégration d’une Europe unie, ce qui se reflète dans toutes les sphères de la réalité moldave. Aujourd’hui, Chisinau a mis en œuvre 16 000 normes européennes sur un total de 25 000 dans la législation nationale, plus de 60 % des exportations moldaves sont destinées aux pays de l’Union Européenne. Mais dans le même temps, la Moldavie reste le pays le plus pauvre d’Europe, environ un tiers de la population est contraint de chercher du travail à l’étranger, et plus de 60 % des ménages sont en retard dans le paiement des factures de services publics. Ici, il est nécessaire d’expliquer qu’à l’heure actuelle, l’habitant moldave moyen résidant dans un appartement de 50 mètres carrés doit payer environ 100 $ par mois, alors que la pension moyenne dans le pays au début de 2017 était d’environ 64 $.
Les autorités de l’UE critiquent régulièrement les dirigeants moldaves en raison de l’ampleur de la corruption, du caractère imitatif de nombreuses réformes et du régime de gouvernance oligarchique créé sous les slogans de l’intégration européenne et de la démocratie. Le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, dans son article pour le New York Times intitulé « Moldavie, État capturé », est devenu plus tard une définition très populaire du régime moldave dans les cercles politiques et d’experts de l’Union européenne.
Le principal « envahisseur » de la Moldavie est désigné comme le plus grand oligarque et chef du Parti démocrate au pouvoir, Vlad Plahotniuc. Personne n’avait entendu parler de Plahotniuc comme politicien avant la fin de 2010. Auparavant, Vlad Plahotniuc appartenait à un certain nombre de grands hommes d’affaires moldaves, dont les domaines d’intérêt étaient les banques, les hôtels, les médias et le commerce du pétrole. Mais même à ce moment-là, il a été surnommé « le méchant », puisque l’homme d’affaires était déjà crédité de fraudes, de saisies de vols, de commerce d’armes et de proxénétisme et de nombreuses autres activités illégales.
Vlad Plahotniuc a commencé comme membre du Parti Communiste moldave, mais aux élections législatives de 2010 il est devenu membre du Parti Démocrate, où il a immédiatement pris la deuxième place honorable dans la liste. C’est à partir de ce moment qu’a commencé le crépuscule du Parti Communiste en Moldavie. Aujourd’hui, les communistes du parlement moldave n’ont que 7 députés, soit moins de 10 % des voix et les socialistes 24 députés. Le parti au pouvoir est le Parti Démocrate de Moldavie avec 41 députés, et la faction au pouvoir est l’Alliance pour l’intégration européenne. L’oligarque Plahotniuc est, depuis décembre 2016 , le chef du Parti Démocrate. Il est intéressant de noter qu’en même temps, officiellement, il n’est pas membre du parti. Aujourd’hui, Vlad Plahotniuc n’occupe aucun poste au gouvernement, mais reste un homme qui contrôle pleinement l’économie, le pouvoir législatif et exécutif dans un petit État, sans aucune responsabilité en tant que fonctionnaire.
Récemment, cela a été une fois de plus confirmé par le fait que la Cour constitutionnelle a décidé de suspendre les pouvoirs d’un des principaux opposants politiques de Plahotniuc, l’actuel président de la Moldavie, Igor Dodon. Le champ politique de la Moldavie, sous prétexte de lutter contre la corruption, a été presque entièrement débarrassé de ses opposants.
Dans le même temps, c’est le gouvernement actuel de la Moldavie, que les fonctionnaires du FMI et de l’UE accusent de corruption et d’utilisation abusive des prêts occidentaux. Il n’y a pas si longtemps, Vlad Plahotniuc faisait l’objet d’une enquête de la part d’Interpol Italie dans le dossier de la « mafia russe », mais sa position anti-russe déclarée reste la principale raison de la complaisance des États-Unis et de l’UE envers Plahotniuc. Ce dernier entretient des liens étroits avec l’une des plus grandes bandes criminelles de Russie : Solntzevskyie, dont certains de ses dirigeants occupent aujourd’hui des fonctions publiques en Russie.
Vlad Plahotniuc fait beaucoup d’efforts pour devenir un politicien européen respectable pour l’Occident, il paie périodiquement des publications dans de prestigieux magazines européens et américains. Vlad a même embauché une société de lobbying américaine bien connue, le groupe Podesta, qui a travaillé avec Hillary Clinton. Mais malgré tous les efforts Plahotniuc n’est pas devenu respectable ni dans l’UE ni aux États-Unis. Les politiciens occidentaux sont convaincus de l’origine criminelle des immenses fortunes de Plahotniuc.
Aujourd’hui, le « maître de la Moldavie » est toléré plutôt qu’approuvé et sera remplacé à toute occasion par un véritable homme politique européen qui n’a pas le stigmate de l’appartenance à la « mafia russe ». Dans l’UE aussi, il y a de grands doutes que le moldave Vlad Plahotniuc aspire réellement à l’UE et n’imite pas le désir de faire partie de l’Europe. Si la Moldavie fait réellement partie de l’UE, le pouvoir sans partage de Vlad prendra fin et il sera contraint de le partager avec Bruxelles, et la grande capitale européenne ouvrira la Moldavie comme une boîte de conserve.
La tension dans la république est liée à l’opposition entre le président pro-russe Igor Dodon, l’opposant Renato Usatii et le bloc politique conditionnellement pro-européen dirigé par Vlad Plahotniuc. Il y a un an, la Moldavie était au bord d’une guerre civile entre citoyens pro-russes et pro-européens, compte tenu de l’augmentation significative des sentiments pro-russes dans le pays ces dernières années, nous ne pouvons pas exclure le scénario ukrainien en Moldavie.
Selon les sondages sociologiques, le rejet de Plahotniuc et de son gouvernement atteint 80 %. Dans de telles circonstances, la dernière chance pour Vlad de rester au pouvoir sera de provoquer l’escalade du conflit en Transnistrie et de lancer un appel à l’UE et aux États-Unis pour qu’ils exigent une protection contre l’agression russe. L’Europe n’a absolument pas besoin d’un second conflit armé à ses frontières, qui entraînera inévitablement une augmentation du nombre de réfugiés, contribuera au commerce illégal des armes et à la propagation de la criminalité. En novembre 2018, la Moldavie organisera des élections législatives, qui peuvent constituer un test difficile non seulement pour la République de Moldavie, mais aussi pour l’UE dans son ensemble.
Jeffrey Simons
Traduction : Christelle Néant pour DoniPress
Voir aussi:
Alexandre Zakhartchenko : « L’Ukraine a encore une fois trompé tout le monde »
L’oligarchie corrompue de Moldavie réclame le rattachement de la région qui a fait sécession, limitrophe avec l’ukraine qui elle même réclame cette région sous protection des soldats de la paix de Russie.
Un sac a embrouille ou seule la Russie essaye de calmer le jeu. L’ukraine craint l’armée russe, idem pour la moldavie.
Toutes les infos n’y sont pas mais le peu qui s’y trouve a le mérite d’exister.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transnistrie_(État)#Histoire