Apprendre à pécher, plutôt que de donner du poisson est surement plus intelligent.. Saluons l’initiative, qui peut protéger l’environnement pour les populations, en leur offrant un revenu, qui peut être employé entre autre, pour creuser un puits et avoir accès à l’eau.
Vous en consommez depuis votre plus tendre enfance sans même le savoir… Son petit nom sur les étiquettes: E414. Ca ne vous dit rien? C’est la gomme arabique. Il s’agit de la sève séchée de l’acacia, un arbre qui pousse au Sahel…
La gomme arabique se présente sous forme solide et entre dans la composition de quantités de produits qu’on utilise tous les jours de la construction à la cosmétique. Les Egyptiens l’utilisaient déjà 2600 ans avant J-C pour aider à la conservation des momies. En Afrique, elle sert de solidifiant dans le textile, d’imperméabilisant pour toiture. En Europe, elle entre dans la composition de la colle pour les étiquettes et s’utilise, entre autres, comme fixateur des tanins dans le vin.
Plus étonnant encore : la gomme arabique est présente dans les médicaments, mais aussi dans de nombreux aliments et sodas sous le nom de code E414 en tant qu’émulsifiant. La France en est le premier importateur mondial. Le premier exportateur mondial ? Le Soudan, avec 30 000 tonnes par an, soit la moitié de la production annuelle mondiale. Or, la production moyenne d’un arbre n’est que de 250g. Le travail de récupération de la gomme sur l’arbre est dévolu aux femmes. Cette activité est très difficile à cause de la chaleur et du manque d’eau.
Plusieurs initiatives se développent, comme celle de SOS Sahel, pour soutenir la production de gomme arabique. L’un de leurs objectifs est de convaincre la population de ne plus couper les acacias pour en faire du charbon de bois. En effet cette activité est rentable pour les paysans à court-terme, mais fait progresser la désertification sur le long-terme. Au Niger, chaque année, l’équivalent de la surface du Luxembourg se transforme ainsi en désert.
L’association SOS Sahel, soutenue par plusieurs groupes industriels dont Danone qui utilise de la gomme arabique dans ses célèbres yaourts Activia, est à l’origine de la campagne « Donnons aux Sahéliens le moyen de leur développement ». Leur idée est de concevoir directement sur le terrain des projets au cas par cas pour les populations locales. De cette manière, les objectifs sont viables et atteignables de manière totalement autonome. Les paysans peuvent continuer leurs activités sans l’aide de l’organisation qui n’a pas vocation à les assister. Le mot durable prend ici tout son sens.
Découvrez le reportage de Claudine Gilbert, diffusé en 2010 sur France 3, « Sahel : les femmes contre la désertification ». Un groupement de cueilleuses de gomme arabique au Tchad aidées par une ONG française profite d’un outil amélioré, une perche entonnoir, afin de cueillir la gomme arabique sur les acacias. Cette méthode leur permet d’accroître leur récolte et donc les revenus familiaux et de réaliser le forage d’un puits… Elle a aussi pour avantage de préserver les arbres, les sols, etc.
Voir le reportage vidéo « Sahel : les femmes contre la désertification ».