Les résultats complets seront connus à la fin du mois d’août, mais dores et déjà une carte a été établie, sur les endroits pollués par les rayonnements ionisants 🙁
Face au silence des autorités concernant l’impact exact de la catastrophe nucléaire, des physiciens indépendants ont décidé de faire une carte qui montre que des régions dites « sûres » sont gravement contaminées. Par Ursula Gauthier.
Quel est l’impact exact de la catastrophe nucléaire ? Quelles sont les zones les plus touchées, celles qu’il faudra sceller, celles que l’on pourra tenter de décontaminer ? Aussi étonnant qu’il paraisse, les autorités japonaises n’ont à ce jour fourni aucune réponse. Ce sont des physiciens, indépendants de la puissante industrie nucléaire, qui ont décidé de s’atteler à la tâche, arrachant non sans mal l’autorisation d’effectuer cette cartographie.
A l’origine de cette initiative, Mamoru Fujiwara, de l’université d’Osaka, est tout sauf un militant antinucléaire. C’est lors d’un voyage à Fukushima que l’évidence s’impose à lui : « Cette radiation va durer très longtemps, elle va s’enfoncer dans le sol, elle va circuler. Nous avons le devoir d’étudier tout ça. » Avec 600 collègues, le professeur a divisé le cercle de 80 kilomètres autour de la centrale en 2 000 cases. En juin, cinq prélèvements de sol sont effectués dans chaque case. Les résultats, attendus fin août, ne passeront pas inaperçus : une carte provisoire indique déjà qu’une coulée de contamination « grave » affecte des régions réputées « sûres », comme les villes de Fukushima City et Koriyama, touchant même une banlieue de Tokyo.
Ursula Gauthier-Le Nouvel Observateur
Qui peut se dire à l’abris, tout le monde consomme de l’eau de l’oxygène et du poisson d’une contamination mondiale.