Dans quelques années, vous ne mangerez plus que de la viande artificielle ! (vidéo)…

Ça s’agite dans les labos. Qu’en pensent les éleveurs de steaks sur pattes, à moins qu’on ne se rapproche de Soleil Vert..

Pixabay

Bien-être animal, respect de l’environnement, santé… La consommation de viande soulève de nombreux enjeux et suscite des débats passionnés et conflictuels. Encore à l’état de projet, la mise en culture de la viande artificielle en laboratoire pourrait devenir une alternative… D’ici quelques années.

Viande artificielle : comment est-ce possible ?

Le premier burger artificiel a été produit en 2013 par le professeur Mark Post, à partir de cellules souches de muscle de bœuf.

La viande artificielle est fabriquée à partir d’un prélèvement de muscle – effectué sous anesthésie locale – d’un animal. Ce prélèvement est ensuite mis en culture pendant 4 à 6 semaines. Alimentées en oxygène et en nutriments divers (hormones, facteurs de croissance, sérum de veau fœtal, antibiotiques et fongicides), les cellules prélevées sont ensuite assemblées en multiples couches qui permettent de reconstituer un morceau de viande composé de 10 milliards de cellules (dans le cas d’un steak de boeuf). Les cellules prélevées n’étant pas génétiquement modifiées, il n’y a pas de différence entre une viande artificielle et une viande produite traditionnellement, selon les inventeurs. Elle est même bio !

Au final, 10 semaines sont nécessaires pour créer un hamburger produit à partir de viande artificielle, contre 2 ans actuellement avec l’élevage.

Cette invention qui pourrait bien révolutionner notre alimentation mais dont le coût reste, pour l’instant, prohibitif : 250 000 dollars (le steak). Cependant, grâce au développement d’incubateurs géants, dans le cadre d’une production industrielle de viande synthétique, ce coût devrait être largement abaissé et devenir acceptable pour le marché.

D’ailleurs, du laboratoire au monde industriel, la production de viande artificielle est déjà en voie d’expansion. Elle serait commercialisée d’ici 5 ans, d’après Mark Post, d’abord dans les restaurants, ensuite dans les grandes surfaces. A ce titre, la viande artificielle a fait l’objet, en septembre 2017, d’une 3e conférence internationale aux Pays-Bas, à Maastricht.

La viande artificielle attire de puissants investisseurs

Le nouveau marché de la viande “in vitro” attire de plus en plus d’investisseurs, et pas des moindres : Bill Gates (fondateur de Microsoft), Richard Branson (fondateur de Virgin) et Jack Welch (ancien PDG de General Motors) ont investi dans la start-up Memphis Meats, dont l’objectif est révolutionnaire pour la nourriture de demain : “Nous développons une manière de produire de la viande à partir de cellules animales, sans avoir à nourrir, élever ni abattre d’animaux vivants. Nous comptons sur un produit plus sain pour l’environnement, les animaux et la santé publique. Plus important encore, nos produits sont délicieux”.

Info:Précisons que « le premier steak in vitro a été assaisonné avec de nombreux ingrédients pour se rapprocher du goût de la viande (Chapelure, jus de betterave, safran, poudre d’œuf, etc.) (Jean-François Hocquette, INRA, 2017)

Nous allons mettre de la viande dans les assiettes d’une manière plus durable, plus rentable et plus délicieuse,” déclare Uma Valeti, cofondateur et PDG de Memphis Meats qui vient d’annoncer une levée de fonds de 17 millions de dollars (soit 14 millions d’euros).

Focalisée au départ sur la production de steaks de bœuf artificiels, l’entreprise s’attaque maintenant à la viande artificielle de poulet et de canard.

Les mastodontes de l’agroalimentaire comme Cargill – qui s’est récemment diversifié dans la nutrition animale – s’intéressent également à ce nouveau secteur de la “foodtech”.

Viande artificielle : la fin de la souffrance animale ?

La viande artificielle est produite à partir de cellules animales auto-productrices. Elle permettrait donc d’éviter d’élever des animaux en trop grand nombre et de les tuer. Mais dans un même temps, elle est cultivée à partir de sérum de veau fœtal (SVF), qui pose de sérieuses questions éthiques.

Info: Le sérum de veau fœtal est préparé à partir de sang prélevé chez des fœtus enlevés de vaches qui sont gestantes, au moment de l’abattage. Le fœtus de veau est enlevé lors de l’éviscération et le sang est prélevé par ponction cardiaque sans anesthésie (Conseil Canadien de Protection des Animaux).

En outre, une question demeure : le peu de bêtes élevées ne le seront-elles pas dans des conditions de laboratoire qui ne laisseront aucune place à une vie animale décente ? Dans le cadre des études actuelles sur la viande de boeuf, les cellules souches ont été prélevées chez deux races bovines : la Blanc Bleue belge et la Blonde d’Aquitaine (France), élevées selon le mode de production biologique.

Cela dit, ce nouveau mode de production devrait mettre un terme aux scandales de plus en plus nombreux qui frappent les abattoirs, accusés d’actes de cruauté. Il n’est donc pas étonnant que le sujet intéresse vivement les associations de défense des animaux comme l’illustre le prix de un million de dollars qui était offert en 2008 par l’ONG PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), à toute structure qui réussirait à commercialiser du poulet in vitro avant 2012.

Avec le taux d’accroissement démographique actuel de la population humaine et dans un contexte mondial de hausse de la consommation de viande, la viande artificielle pourrait devenir une solution d’avenir, à condition que les coûts de production – trop élevés pour permettre une commercialisation dans l’immédiat – baissent et que les promesses sanitaires et environnementales soient à rendez-vous.

La viande artificielle sera t-elle adoptée par les consommateurs ?

Rien n’est moins sûr, comme l’indiquait Jean-François Hoquette, directeur de recherche sur les herbivores à l’Inra de Clermont-Ferrand, en 2015 dans Sciences et Avenir :“D’après des études d’acceptabilité que nous avons mené en France, en partenariat avec la Belgique et l’Australie, la réaction des consommateurs vis-à-vis de ce type de produit est pour l’heure majoritairement de l’ordre de la répulsion en raison de son artificialité. Il faudra donc probablement plusieurs générations pour que la viande artificielle s’impose réellement sur le marché”.

D’après une l’estimation de l’Université de Maastricht, seulement 20 à 50% des consommateurs en Europe et aux USA seraient désireux de consommer de la viande artificielle. Mais la pression de plus en plus insoutenable de l’élevage sur l’environnement pourrait bien ne plus laisser le choix aux générations futures.

Trop impatient pour oeuvrer en faveur de l’environnement ? Pas envie de goûter à la viande de laboratoire ? Il existe une alternative actuelle et efficace :le régime alimentaire végétarien ou végétalien, reconnu comme le meilleur pour la santé et l’environnement !

Auteurs Diane Mellot et Christophe Magdelaine pour Notre Planète Info

CC BY-NC-SA (Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions) **Les images sont protégées par © **

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9 Commentaires

  1. c’est dément ! vraiment l’humain ne sait plus quoi inventer. la preuve x 9 a été faite que la viande n’est absolument pas nécessaire à la santé et que dans la nature, la vraie la bio, les protéines nécessaires pour bien se porter y sont déjà en grande quantité, ainsi que tout ce qui permet leur assimilation.

    Alors pour moi c’est incompréhensible. Aller massacrer encore une fois des animaux pour leur prélever, même sous anesthésie ce dont je doute fortement, un morceau de muscle c’est de l’aberration mentale d’esprits malades.

    Bien sûr ceux qui ne peuvent se passer d’un morceau de cadavre à tous leurs repas vont se précipiter là-dessus si la forme actuelle disparaît et que le prix est abordable. Cela montre déjà à quel niveau ces personnes sont arrivées…

    Bien sûr quand on y est habitué depuis l’enfance le passage à une nourriture végétarienne n’est pas très facile, je sais de quoi je parle ! mais bon sang nous ne sommes pas des êtres insensibles d’une part et de l’autre incapables de réfléchir un moment sur la cochonnerie – sans jeu de mots – que nous avons dans nos assiettes maintenant avec tous les produits chimiques contenus dans un bout de barbaque sans compter que la souffrance animal y est bien présente même si on ne la voit pas !
    Décidément le genre humain me dégoûte de plus en plus…https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

    • aujourd’hui, en occident, la masse écolo-bio à tendance végétarienne ne représente que 20 à 25%… c’est encore très insuffisant pour ne pas répondre à la demande des 75 autres %!
      Nous vivons une époque charnière, mais nous en sommes encore dans l’étape prise de conscience…

  2. Je n’ai pas attendu ce genre d’article pour qu’on me dise de manger de la viande artificielle ou des insectes réduits en poudre puis réhydratés. Je suis passé végétarien il y a quelques années, puis végétalien depuis quelques mois.

    Un peu de documentation photos à l’appui pour les fromages (aperçu+pdf) : https://www.fichier-pdf.fr/2017/11/26/fromages-vegan/preview/page/1/

    Il existe le même genre de choses pour les simili-carnés à base de végétaux, tous ne sont pas convainquant, mais certains sont d’excellents substituts.

    Et pour quelques belles/bonnes recettes => https://sansfoieniloie.wordpress.com

  3. Mon grand père est devenu végétarien en 1950, et a mis sa famille sous le même régime. De ce fait ils ont moins souffert pendant la guerre, pouvant échanger leur tickets de viande contre autre chose. C’est donc une notion courante chez moi, même si mon père était un gros viandeux, chasseur, safariste etc…
    J’ai mis mon chien sur un régime quasi végétarien et il s’en porte très bien.
    Mais j’habite dans une région où je réalise que sans troupeaux pour entretenir, c’est la forêt qui reprend.

    Pour devenir tous végétariens, il faut abandonner toud les produits laitiers en même temps, car pour avoir du lait constamment, il faut que les femelles enfantent. OK, on garde les femelles, mais que fait-on des mâles ? (à part les bœufs pour tirer les charrettes).

    Il faut abandonner la laine, car, pareil, on ne peut pas garder tous les mâles, il n’en faut qu’un par troupeau. On ne peut pas les relâcher dans la nature (ou alors pour nourrir les loups et les ours ?) Il faut aussi abandonner le cuir. Bon, tout ça c’est remplaçable par d’autres choses (encore que…la laine ? le cuir? rien de similaire vraiment quant à leurs propriétés, mais admettons…)

    Moi je vois surtout les pâtures disparaître, ça veut dire moins de soleil car les arbres font beaucoup d’ombre en aval. Même si je déteste les vaches et leurs cloches autour de moi, les énormes trous qu’elles font à marcher sur un terrain en pente, comment elles pourrissent les chemins autour qui deviennent impraticables. Je préfère les moutons, pour çà.

    Je remets le lien que j’ai mis il y a quelques jours sur Attali qui nous prédit qu’on sera tous végétariens, qu’on le veuille ou non. Donc c’est déjà prévu de nous la supprimer.
    https://www.youtube.com/watch?v=wNpYqWeJ4HY

    Il n’y en aura plus que pour les élites. Quand on aura tous été décimés, qu’ils auront 500 millions d’esclaves restants sur terre pour leurs besoins que les robots ne pourront pas couvrir, ils retrouverons leurs terrains de chasse vierges et prolifiques en gibier. J’ai lu çà un jour quelque part… Ils pourront refaire leurs chasse à courre sans que personne ne se plaigne… etc.

    • « Mais j’habite dans une région où je réalise que sans troupeaux pour entretenir, c’est la forêt qui reprend. »

      ben oui, c’est juste le retour de la nature et de la biodiversité ….. Le pastoralisme, au même titre que le reste de l’agriculture industrielle est une MONOculture qui empêche 90% des plantes herbacées de poussées à l’avantage des graminées!

      Mais comme le « entretenir » le souligne dans ta phrase, nous sommes dans une ere ou le « faire propre » est devenu un dogme…..
      Il faut être bien conscient qu’aucun humain sur les terres occidentale n’a connu véritablement la « nature » et sa biodiversité depuis des siecles !

  4. La viande in vitro me déplait fortement, c’est peut être plus éthique que la viande conventionnelle mais ce n’est pas une solution idéal. Je préfère de loin les steak de chez Impossible Burgers
    https://www.wired.com/story/the-impossible-burger/
    qui sont produits à base de végétaux (soja)
    Ils ont un gout proche , une texture proche, « saigne  » (Ce qui semble important pour les bouffeurs de cadavres qui aimes que leurs assiettes ressemble à un film d’horreur) … n’ont pas besoin d’énergie, des hormones & autres produits chimiques et d’absolument 0 animaux.

    Voltigeur , tu évoquais le film soleil vert. Il à choqué des générations. Mais cette dystopie imaginaire , on la connais déjà sous une autre forme : l’élevage animale. C’est juste que le spécisme ordinaire fait qu’on à plus tendance à s’émouvoir de la mort de certaines espèces (L’humain en premier, suivis par les animaux de compagnie), au détriment d’autres.

    Ça donne des situations qui me font bien rire en tant que végane : voir des humains trouver affreux qu’on mange du chien en chine, tout en continuant à manger du boeuf.

  5. Alimentées en oxygène et en nutriments divers (hormones, facteurs de croissance, sérum de veau fœtal, antibiotiques et fongicides)
    ..
    Le sérum de veau fœtal est préparé à partir de sang prélevé chez des fœtus enlevés de vaches qui sont gestantes, au moment de l’abattage. Le fœtus de veau est enlevé lors de l’éviscération et le sang est prélevé par ponction cardiaque sans anesthésie..
    d’accord ! super la méthode ethique qui respecte l’animal et sur la femme ?
    c’est possible?

    c’est vachement rassurant,pour l’avenir des industriel concernés
    c’est l’abus ! consumériste de la bouffe,qui a develloppé l’elevage intensif et de ses conséquences,le raisonnable du simple besoin nutritionnel a été oublié

  6. La viande artificielle pourquoi pas après tout, tant que ceux qui veulent continuer à manger de la vrai viande continueront à pouvoir s’ en procurer.
    N’en doutons pas, les plus aisés continueront à manger de la vrai viande comme ils le font déjà en mangeant de la vrai viande bio, que peu de personne ont les moyens de se payer.
    Je dis bien de la vrai viande bio, celle que vous ne trouvez que chez quelques bouchers sur tout le territoire. ils produisent leurs viandes eux même. Pas question d’un steack à 3 ou 4 euros, vous êtes plutot aux alentours de 10/ 12 euros.
    Et oui, la bonne viande devient un plat de riche qui ne se gènent pour s’ en gaver à chaque repas.

  7. A midi, je me suis fait une entrecôte au bleu, 3cm d’épais charolais concours.
    Un véritable régal avec des pommes de terre rissolées, miam, miam.
    …Et je remets ça demain. Mais un peu plus petite, faut pas exagérer, quand même.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

Les commentaires sont clos.