La situation dans le Donbass, est toujours aussi critique. A cela s’ajoute un danger, qui ne touchera pas seulement les belligérants. Souvenez vous de Tchernobyl et du nuage radioactif, qui s’arrête à la frontière. Kiev bombarde des points stratégiques, contenant des tonnes de produits chimiques. Et personne pour sanctionner Kiev ? A méditer…
Alors que les représentants des Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL) dénoncent depuis longtemps les risques écologiques liés aux bombardements des infrastructures et usines par l’armée ukrainienne, l’OSCE semble se réveiller et découvrir subitement le problème.
Le président en exercice de l’OSCE, Sebastian Kurz, a ainsi déclaré à Politico que la situation écologique dans le Donbass est au bord d’une catastrophe à cause de la guerre, et que cela n’impacterait pas que le Donbass.
Il suffit de penser au nuage de Tchernobyl qui a atteint l’Europe de l’Ouest pour bien se rendre compte de la justesse des avertissements successifs lancés par Edouard Bassourine, Andreï Marotchko (RPL), ou Alexandre Zakhartchenko sur le fait que les conséquences d’un bombardement ukrainien sur les stocks de chlore des stations d’épuration, les usines métallurgiques, les usines chimiques, ou les mines de charbon (tous contenant des stocks de produits chimiques toxiques) concerneraient tout le monde. Non seulement en Ukraine, mais potentiellement au-delà.
D’après le président de l’OSCE, le conflit dans le Donbass ne pollue pas seulement l’environnement politique entre Kiev et Moscou, mais il pourrait potentiellement devenir une source de pollution au sens littéral du terme.
« La situation [dans le Donbass] est une bombe à retardement, à cause de la faible distance entre les localités qui sont sous le contrôle des différentes parties du conflit, un incident d’un côté de la ligne de contact affectera inévitablement les gens vivant de l’autre côté, et au delà, » a ainsi déclaré Sebastian Kurz.
Il a cité en exemple l’incident qui avait eu lieu au début de cette année, quand l’armée ukrainienne a bombardé le bâtiment de la station d’épuration de Donetsk où est stocké le chlore permettant de purifier l’eau.
Le bâtiment avait été endommagé, mais les sept tonnes de chlore alors entreposées là n’avaient heureusement pas été touchées. Comme l’a rappelé le président de l’OSCE, si ce stock avait explosé, cela aurait été une catastrophe écologique et sanitaire grave. Le gaz de chlore est en effet à minima un irritant des voies respiratoires, et à très haute dose il est mortel.
Kurz a aussi tenu à rappeler que la pollution environnementale ne connaît aucune frontière, et il a donc appelé les deux parties à tout faire pour empêcher un désastre environnemental, et a demandé que les armées se tiennent éloignées des installations industrielles.
« Si des produits chimiques passent dans les rivières ou les nappes phréatiques, cela affectera des centaines de milliers de personnes. L’inondation des mines de charbons peut provoquer une contamination des sources d’eau et ruiner l’agriculture, même dans le pays voisin, la Russie », a-t-il ainsi déclaré.
« Elles [les zones industrielles] doivent être considérées comme des zones protégées, des canaux de communication doivent être mis en place en cas d’urgence, des services et équipements d’urgence adéquats doivent être disponibles, » a poursuivi Kurz.
Le président de l’OSCE a insisté sur le fait que les parties du conflit devaient laisser la politique de côté et se concentrer sur la population qui vit dans les zones concernées. Une demande qui ressemble à un copier-coller des demandes des officiels de la RPD et de la RPL, émises il y a plusieurs mois, de mettre en place des commissions mixtes avec l’Ukraine pour surveiller les installations potentiellement dangereuses situées à proximité du front.
Sans compter leurs appels répétés à l’OSCE, de surveiller et faire cessez-le-feu contre des installations comme la station d’épuration de Donetsk par l’armée ukrainienne. Des demandes qui n’avaient rencontré aucun écho aussi bien côté ukrainien, que du côté de la communauté internationale, sauf quelques banalités platement énoncées par Alexander Hug sur le danger des bombardements sur de telles installations.
Il est temps pour l’OSCE, mais surtout pour ses pays membres, de se réveiller et d’exiger de Kiev et de son armée de cesser ses crimes de guerres incessants contre les infrastructures vitales et les usines des deux républiques populaires. De mettre en place des commission mixtes d’inspection et de surveillance de ces installations afin d’éviter une future catastrophe, et surtout de taper du poing sur la table et de sanctionner l’Ukraine pour chaque manquement ou violation de ses obligations dans ce domaine.
Ce n’est pas une fois que la catastrophe aura eu lieu qu’il faudra gronder l’Ukraine et lui dire qu’elle a fait n’importe quoi.
Christelle Néant pour DoniPress