On ne connait pas la date de la prochaine crise financière internationale, bien sûr, mais on sait exactement comment elle va se régler : par la ponction des comptes bancaires. Désormais les choses sont claires. Nous avons parlé à plusieurs reprises de la directive européenne BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive) qui permet aux banques en situation de faillite de se renflouer en puisant directement dans les comptes de leurs clients. C’est légal en Europe depuis le 1er janvier 2016. Plus récemment nous apprenions que les Etats-Unis s’engageaient sur la même voie au moment où la Fed abandonnait un de ses mandats originaux de 1913, celui de « prêteur de dernier ressort », des banques en difficulté, justement. Dernièrement, c’est le Canada qui a adopté ce même type de procédure en instaurant un régime de recapitalisation interne des banques.
Il s’agit d’un véritable mouvement de fond. D’autres pays ont peut être déjà adopté ces procédures d’urgence sans que les médias s’en soient fait l’écho. Nombre de pays émergents en difficulté, comme la Chine ou le Brésil, vont certainement étudier de près ces législations pour s’en inspirer. Pour le Japon, endetté à hauteur de 250% de son PIB, il s’agit désormais du seul moyen d’apurer sa dette tout en évitant l’effondrement économique.
Car l’avantage déterminant de ce nouveau procédé est bien celui-ci : éliminer les créances pourries et un endettement insoutenable, sans provoquer d’effondrement du système financier, et donc de toute l’économie. Précédemment, c’est-à-dire pendant l’entre-deux-guerres ou immédiatement après la Deuxième Guerre mondiale, c’est par une vague d’inflation ou même d’hyperinflation que les Etats se débarrassaient de leurs dettes, en ruinant au passage les épargnants, et en provoquant également des faillites bancaires.Aujourd’hui, compte tenu de la place prise par le système financier et du poids des banques systémiques, un tel scénario déboucherait sur un effondrement économique comparable à la crise de 1929. Voici à quoi servent les lois instituant les ponctions des comptes bancaires : organiser la faillite et la remise sur pied des banques en difficulté, en l’espace de quelques jours et dans un cadre légal, sans que l’économie réelle ne soit trop durement affectée. Au passage, l’épargnant y aura perdu tout ou partie de ses économies, mais le gouvernement et les médias lui expliqueront que « pour éviter un krach économique majeur, et que vous perdiez ainsi toute votre épargne, on va vous en ponctionner 50% », sous-entendu « estimez-vous heureux, ça pourrait être pire ». Le plancher de 100.000 euros – présenté aujourd’hui comme une protection – aura été allègrement enfoncé, tout le monde aura été touché étant donné que le « Fonds européen de garantie des dépôts » peine à se mettre en place, et qu’il sera de toute façon sous-dimensionné (43 milliards d’euros, pour toute l’Europe, une blague).
Outre la ruine des épargnants, le problème est que cette procédure consistant à se servir dans l’épargne des particuliers et des PME ne règlera rien sur le fond : les déficits publics et la course à la dette reprendront de plus belle, les banques systémiques (« too big to fail ») seront toujours aussi instables, et une fois passé le répit apporté par cet apurement géant, quelques années plus tard, il faudra recommencer. Mais de cette façon, le système « Etats surendettés-banques systémiques » se sauve lui-même et peut continuer sa vie, tel un éléphant dans un magasin de porcelaine.
Source: Goldbrocker
Les banques ne peuvent pas faire faillites puisqu’elles créent la monnaie.
Mais faire miroiter la possibilité de ponctionner l’épargne a une conséquence fâcheuse : inciter les gens à dépenser leur argent, donc à consommer (donc à devenir toujours plus aliénés et dépendants du système et du travail)…
Plutôt que de relayer ce genre d’article qui finalement renforce les craintes chez certains et les pousse à consommer (donc tout ce qu’on ne souhaite pas chez les ME), ne vaudrait-il pas plutôt leur révéler la supercherie ?
Personnellement, ce que j’ai à dire c’est que si vous avez à épargner (parce que vous envisagez de vous retirer dans un coin paumé pour développer votre auto-suffisance par exemple), eh bien épargnez tout de même. Ne vous laissez pas influencer par ceux qui attisent la peur et réalisez vos projets.
Et si un jour les comptes sont ponctionnés : sachez que ce n’est pas à cause d’une prétendue faillite des banques ou prétendues crises ou prétendue dette mais tout simplement pour vous rendre moins autonome, moins indépendant et toujours plus servile, surtout par rapport à votre travail. Mais au fond, ce n’est pas dramatique. Si 50 % de l’épargne est prélevé chez tout le monde, vous serez toujours situé au même niveau de richesse par rapport aux autres et donc votre capacité d’achat sera la même et cela ne devrait pas entacher le projet pour lequel vous épargniez. Car les prix s’adapteront par la loi de l’offre et de la demande.
Intéressant ton point de vue … ça se défend.
Je suis d’accord avec le raisonnement, car le premier objectif recherché par les états, quelle que soit la méthode employée, c’est de faire cracher la monnaie aux populations dans le but de dé-scléroser le commerce et l’industrie pour relancer la machine économique. Sinon, épargner en vue d’un projet futur n’oblige pas d’en passer par les banques, sauf si vous leur vouez une confiance aveugle, et surtout quand on sais les frais qu’elles prennent pour gérer le fruit de notre travail, mis gracieusement à leur disposition, avec lequel elles font fortune …
M.G.
» Si 50 % de l’épargne est prélevé chez tout le monde, vous serez toujours situé au même niveau de richesse par rapport aux autres et donc votre capacité d’achat sera la même et cela ne devrait pas entacher le projet pour lequel vous épargniez. Car les prix s’adapteront par la loi de l’offre et de la demande. »
vous avez travaillé pour avoir votre argent, faudrait peu être pas oublier cela, perdre 50% de l’épargne, c’est avoir travaillé 50% de votre temps, pour du vent, ne pas y penser ou ne pas s’en plaindre, sous prétexte que les prix se réajusteront (hypothétiquement, regardons le cas de la Grèce pour être plus près de la réalité), c’est carrément une attitude d’esclave, navré si vous vous sentez offensé, ce n’est pas le but, mais faut dire ce qui est.
Intéressant effectivement, mais cela dépend de la raison de l’épargne. On épargne pour ses vieux jours ou pour faire face à un accident de la vie, ou bien pour constituer un petit capital pour ses enfants, même s’il est modeste …
Beaucoup épargnent en se privant, jour après jour, afin de faire face si un jour il n’y a plus de sous dans les tiroirs de l’Etat pour payer les retraites, à ce moment là, si une ponction est faite dans leur modeste capital, ils ne seront pas du tout au même niveau que ceux qui travailleront encore et qui auront de l’argent de côté en plus.
Il ne me viendrait pas à l’idée de consommer plus, juste parce qu’on menace mon épargne
Le raisonnement de certains me parait loin de la réalité, quand on se serre la ceinture, on ne va surement pas dépenser plus que d’habitude par la suite, on va plutôt vouloir mettre hors des banques ce qu’on a durement mis de coté.
en tout cas ils viendront pas prendre 50% de mon épargne en banque chez moi LOL
qu’ils aillent se faire foutre, je leur en ferait pas cadeau