De médias russes et ukrainiens news-4-u.ru , qha.com.ua , echo.msk.ru au départ, cette nouvelle inquiétante demandait un peu plus d’informations. Ces informations étant absentes de nos médias nationaux, c’est Médiapart qui diffuse avec la mention (à confirmer). Comme tout ce qui touche le nucléaire n’est jamais anodin. Souhaitons que ce ne soit qu’un simple incident. La centrale dont il est question, est équipée d’un réacteur type Tchernobyl, vieux de 40 ans. Le réacteur avait du être stoppé à cause de la tempête au mois d’octobre;
Après quelques jours d’observations, voici un résumé de ce que l’on sait sur l’accident nucléaire qui s’est produit le 18 décembre à la centrale de Leningrad située à Sosnovy Bor à 70 km de Saint-Petersbourg.
Les faits
:
Vendredi 18 décembre à 13h50 heure locale, une tuyauterie du circuit primaire a explosé dans la salle des machines laissant échapper de la vapeur potentiellement radioactive.En raison de l’orientation des vents (vent de Sud-Est), le panache se dirigerait vers la Finlande et l’Estonie.
Les autorités locales ont demandé à la population de rester calme. D’après les autorités, le niveau de radioactivité aux alentours est à son niveau normal.
Aucune anomalie n’ a été détectée (et communiquée) par les pays voisins à ce jour.
La centrale de Leningrad compte 4 réacteurs de type RBMK (Cf. KESAKO) similaires à la centrale de Tchernobyl d’une puissance de 1000 MW chacun.
Le second réacteur, qui a plus de 40 ans, a été arrêté manuellement, les 3 autres continueraient de fonctionner.
Un employé a été hospitalisé pour des raisons non communiquées (contamination interne, externe ?).
Le directeur s’est exprimé à plusieurs reprises comme lors de cette conférence de presse.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kVsQAVY1iXE[/youtube] Vladimir Pereguda © NPP Leningrad
Le réacteur est éteint, il est dans un état sous-critique en conformité avec les règlements pour les unités de refroidissement ” a fait savoir Vladimir Pereguda, directeur de la centrale nucléaire de Leningrad.
Ajout à 19h45
Les pharmacies auraient été prises d’assaut par la population pour se fournir en comprimés d’Iode
(Source : http://www.greenme.it/informarsi/ambiente/18769-incidente-nucleare-russia-leningrad)
Traitement médiatique:
Ce qui caractérise cet évènement c’est le silence radio dans les médias nationaux (on rassure la population) et le peu d’informations dans les autres médias étrangers. Les médias étrangers commencent depuis le 20 décembre à en parler (Cf. ci-dessous). Rien pour le moment en France, le temps de l’enquête certainement.
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Source Blog-Médiapart
Effectivement, j’ignorais cet événement, merci de me l’apprendre.
Plusieurs remarques :
– Le réacteur RBMK (bouillant à modérateur graphite) est fiable, sauf dans les bas régimes où il est instable (ce qu’on ignorait à Tchernobyl quand on a coupé le système de protection pour faire des expériences d’apprenti sorcier). Tant qu’on ne déconnecte pas le système de protection (ce qui serait idiot), il reste fiable. Le fait que ce soit le même type qu’à Tchernobyl ne le rend pas moins fiable que bien d’autres types de réacteurs.
– Une rupture du “circuit primaire” (d’ailleurs, sur ce type de réacteur bouillant, il n’y a pas de générateur de vapeur comme dans les pressurisés, et donc pas de secondaire : le cœur et la turbine sont sur le même circuit) me laisse songeur sur le déroulement des événements, notamment comment s’est effectué le refroidissement du cœur. La rupture était-elle côté alimentation en eau, ou côté vapeur ?
C’est un accident parmi les plus graves. Ce scénario de rupture franche, bien que peu probable, est évidemment pris en compte dans les études d’accident et la conception du système de protection, mais le retour à la situation contrôlée ne se fait pas sans casser des œufs, et ça entraine forcément des rejets radioactifs conséquents dans l’environnement. Cela est d’autant plus vrai que les RBMK n’ont pas d’enceinte de confinement, juste une grosse dalle de béton qui surplombe le réacteur.
Bref, je serais curieux d’avoir plus de détails sur la succession des événements lors de l’accident et la façon dont tout cela a été géré.
Voici un autre article Volti de Mediapart, du côté de la population c’est la panique
[Fuite de vapeur à la centrale de Leningrad (Sosnovy Bor – Russie)] Si on n’en parle pas, ça n’existe pas.
https://blogs.mediapart.fr/le-nouvel-os/blog/221215/fuite-de-vapeur-la-centrale-de-leningrad-sosnovy-bor-russie-si-nen-parle-pas-ca-nexiste-pas
Gros, tu a l’air de t’y connaître sur le sujet, travaillerais-tu dans le nucléaire?
Dans une vie passée, oui. Mais plus maintenant.
Si c’est important ils finiront bien par
en dire un mot..
https://blogs.mediapart.fr/le-nouvel-os/blog/221215/fuite-de-vapeur-la-centrale-de-leningrad-sosnovy-bor-russie-si-nen-parle-pas-ca-nexiste-pas
http://www.sortirdunucleaire.org/Russie-Leningrad-rupture-d-une-conduite-de-vapeur (merci Planète bleue)
Bonsoir volti,
Je ne sais pas si la CRIIRAD est vraiment un organisme indépendant mais voilà ce qu’il mette sur le sujet pour l’instant
http://balises.criirad.org/2015/sommaire2015.htm
Il y a déjà eu un accident nucléaire, au même endroit en 1992, dont peut de gens sont au courent
Le 24 mars 1992 un accident nucléaire avec rejets radioactifs non négligeables a eu lieu en Russie à la centrale de Sosnovy Bor
Comment l’information nucléaire est trafiquée, l’exemple de Sosnovy Bor
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/sosnovybor.html
Bien Mr Gros . J’ai moi aussi j’ai travaillé dans le pilotage d’un réacteur nuc
version Graphite / Gaz ( Co2 ) C’était il y a très très longtemps du temps ou notre
état avait un vrai chef .
Hé Gras, moi aussi je peux jouer les spécialistes en nucléaire !
Petites précisions concernant les réacteurs RBMK (type Tchernobyl), dont 11 sont en exploitation en Russie, les réacteurs d’Ukraine et Lituanie ayant été arrêtés depuis l’accident de Tchernobyl.
Ce type de réacteur était bien moins fiable que d’autres réacteurs tels que ceux en exploitation en France, plusieurs défauts graves de sûreté de conception ont en effet été identifiés, comme l’explique le site de l’IRSN :
« Avant l’accident de Tchernobyl, les connaissances disponibles dans les pays occidentaux sur les réacteurs RBMK étaient très limitées. La sûreté de leur fonctionnement n’avait jamais fait l’objet d’évaluation approfondie. Après la catastrophe, d’importants efforts internationaux furent mis en œuvre pour l’étude de ces réacteurs et l’évaluation de leur niveau de sûreté.
Les études menées ont conduit à l’identification de nombreux défauts de conception dont les principaux étaient les suivants :
Coefficient positif de température, système d’arrêt d’urgence, insuffisance de la capacité de dépressurisation du système de confinement. »
Un coefficient de température positif fait que la réaction nucléaire dans le cœur s’emballe en cas de perturbation (puissance ou température), au lieu de, au contraire, s’étouffer naturellement. Le système d’arrêt d’urgence ayant pour rôle de stopper immédiatement la réaction nucléaire par la chute de barres dans les assemblages combustibles, présentait quant à lui un manque de fiabilité et un temps de chute trop long de ces barres (gravité des conséquences accentuée avec l’effet positif du coefficient de température qui fait que la réaction en chaine s’amplifie en cas de perturbation).
Après l’accident de Tchernobyl, rapidement des mesures ont été mises en œuvre pour remédier aux défauts de conception les plus graves. Ensuite, un programme de modernisation a été engagé pour revoir en profondeur toutes les questions liées à la sûreté du fonctionnement de ce type de réacteur.
La fiabilité de ces réacteurs s’est donc nettement améliorée après traitement des graves problèmes de conception qui les caractérisaient au départ, et qui ont été à l’origine, combinés à des erreurs humaines, de l’accident de Tchernobyl.
http://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/accident-tchernobyl-1986/consequences-industrie-nucleaire/Pages/3-Les_reacteurs_RBMK.aspx#.VnqZ5t3LTIU
Bravo, tu sais citer un site web.
Toutes mes félicitations.
Qu’est – ce – qui nous tombe du ciel ?
Enfin des commentaires sensés et appuyés sur du factuel et du scientifique.
Merci Gros, Conscience U2 de sortir ce blog des sentiers battus d’opinions fondés sur croyances et et la culture du complot.