France : flicage des médecins par l’État, contrôle de la population

L’État qui fixe les prix, contrôle et sanctionne est en train d’étouffer le secteur de la santé.médical médecine

La Loi santé avec son tiers payant généralisé doit permettre à l’État, par le biais de l’assurance maladie, de contrôler totalement le financement des soins, y compris le paiement des consultations des médecins. Ce point très important pose le problème de l’indépendance médicale : si le médecin dépend financièrement de la CPAM, il devra faire ce qu’elle demande. Et cela a déjà commencé.

La première partie de l’étau est le tarif de la consultation, fixé par l’État. L’étau se resserre avec les contrôles et les sanctions. Nombreux sont les médecins libéraux qui reçoivent des courriers de la CPAM les sommant de se justifier sur leurs prescriptions : pour certains médicaments, il leur faut demander au préalable un accord de la Sécurité sociale qui les autorise sous certaines conditions. Ce n’est pas nouveau. Mais ces demandes d’accord se font plus nombreuses et plus pressantes.
Premier problème : certains n’ont jamais prescrit ce médicament. Il y a du désordre dans les dossiers de la CPAM, ce qu’on savait déjà. Deuxième problème : parmi ceux qui l’ont prescrit, beaucoup n’ont fait que renouveler le traitement du patient, ce qui impose aussi une demande d’accord de la Sécu, qui considère dès lors que le médecin a commis une erreur en ne formulant pas une demande « préalable ». Troisième problème : ces médicaments ont eu une autorisation de mise sur le marché (la fameuse AMM) par le Ministère de la Santé, qui est le donneur d’ordre financier de l’Assurance Maladie : pourquoi alors avoir délivré une autorisation en sachant que la Sécurité Sociale ne prendrait jamais en charge leur remboursement et souhaite même les remplacer par d’autres qu’elle considère comme tout aussi efficaces et moins chers ? Car quatrième problème : la CPAM s’autorise à remettre en cause la prescription médicale, certes avec l’aval d’un médecin conseil, mais qui ne connaît ni le patient, ni le cas précis du dossier médical, ni, pourrait-on dire, la pratique médicale tout court.

« Il s’agit de privilégier des traitements plus efficients tout en garantissant la même qualité et efficacité de traitement. L’existence

d’alternatives thérapeutiques (…) présentant une efficacité équivalente dans les mêmes indications et le respect des bonnes conditions de prescriptions (…) permettent en effet de garantir à tous les patients un traitement sûr et efficace, pris en charge par l’assurance maladie » (1).

Bien entendu le traitement souhaité par la CPAM est « plus efficient ». Il est surtout moins cher. Quel patient a envie de se faire soigner parce que c’est moins cher, tout en payant des cotisations sociales toujours plus élevées ? Voilà comment se resserre la deuxième partie d’un étau : des demandes de justifications, voire des avertissements, et la mise en place de contrôles « récurrents » pour vérifier que l’attitude du médecin change. Le patient ne s’en rend pas encore compte parce qu’il n’est pas encore touché par ces changements.

Et le médecin n’est pas tout seul dans sa galère, le pharmacien subit les mêmes pressions : des courriers lui annoncent désormais qu’il ne sera pas payé parce qu’il n’a pas délivré de génériques en nombre suffisant, l’Assurance Maladie considérant que le pharmacien ne respecte pas le contrat « tiers-payant contre générique ». Le marché de dupes commence enfin à être percé à jour.

Le tout dans des termes qui laissent rêveur quant aux suites possibles : « Je sollicite l’implication de votre officine », « « comptant sur votre investissement personnel », « j’attire votre attention sur la nécessité de respecter cette mesure sauf à vous exposer à des actions contentieuses »… Si certains continuent à ne jurer que par la sacro-sainte vertu de la sécurité sociale, qu’ils restent dans son giron et ne viennent pas ensuite se plaindre d’avoir une rémunération à la hauteur de ce que peut fournir la Sécu, dont la gestion est absolument catastrophique. Ils signent avec un organisme en faillite, qui non content de les avoir à disposition veut maintenant les soumettre en les menaçant : « des contrôles récurrents seront engagés » et « les facturations seront mises sous contrôle dans un délai de deux mois ». Quand le tiers-payant généralisé permettra à la CPAM de payer (ou pas) le médecin, la main-mise sera complète.

Pour ceux qui ont encore un espoir et l’envie de soigner en toute liberté, ils peuvent trouver là l’occasion de promouvoir la libéralisation du secteur de la santé. On ne peut pas indéfiniment geindre contre son bourreau et continuer à lui demander l’aumône. Puisque la libéralisation de certains secteurs est dans l’air du temps, les médecins doivent demander une mise en concurrence des organismes d’assurance maladie afin que chacun puisse choisir la protection qui lui convient au prix qui lui convient. C’est à eux que revient la responsabilité de cautionner ou de dénoncer un système qui ne rembourse plus correctement et qui oblige le patient à cotiser de plus en plus auprès de mutuelles qui ont de toute façon signé des accords avec l’Assurance Maladie et qui n’ont donc rien de concurrentiel. Ils doivent reprendre enfin leur liberté : car les pressions n’en sont qu’à leur commencement.

Notes :

1. Toutes les citations de l’article sont extraites de courriers envoyés par l’Assurance maladie à des médecins et des pharmaciens.

Source: Contrepoint via Sott.net

 

11 Commentaires

  1. heureusement l’UE va finir par mettre en concurrence les organismes d’assurance maladie.
    vive l’UE

  2. ‘Lut,

    Je ne dirais qu’une chose, ça m’a tellement bien soigné que j’ai arrêté d’exercer professionnellement
    Dorénavant « je rends service », je ne traverse pas le derme, je ne pose aucun diag, ne prescrit aucune formule magistrale, ne me déplace plus et j’ai coupé le téléphone !!!
    Ceux qui veulent un « service » savent où me trouver et ils me donnent ce qu’ils veulent !!!
    Ils promeuvent les incompétents et le facturable à outrance ?
    Grand bien en fasse à tous ces gnous qui sont d’accord avec « ça », je n’ai jamais eu besoin d’eux qu’ils cessent de compter sur moi pour tapiner à leurs seuls bénéfices ; rideau, circulé, plus rien à foutre, dans tout les cas je n’étais pas conventionné, la retraite je n’y ai pas droit mais par contre fallait que la paye à d’autres bien moins efficient et beaucoup plus vaniteux.

    Et vous savez quoi, je revis https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  3. personnellement cela fait 15 ans que je ne vois aucun médecin,je ne fais pas d’exces,et je me porte bien,juste un petit rhume ou deux par ans et le souvenir des conseils de ma grand-mère et sa connaissances des plantes .

    • Pareil pour moi. Je ne vais plus chez les médecins. Même si certains sont de vrais médecins qui font ça par vocation, l’immense majorité fait ça pour l’argent.

      Pas besoin de me faire empoisonner par un charlatan qui a appris ses dogmes entre 2 partouzes dans des soirées satanico-étudiantes.

  4. Comme dans toutes choses, dans toutes professions : il y a des abus.
    Les patients sont devenus des clients, et la clientèle comme dans toute entreprise elle se cultive…les lobbies veillent au grain…
    Il y a des médecins qui se sont éloignés du serment d’ hyppocrate … »Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
    Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puisse-je avoir un sort contraire et mourir dans la tristesse.»
    Bien que la profession soit liée à des lois, des règles strictes il y aura toujours des individus qui verront la médecine comme un moyen de se faire de l’argent sur le dos des patients, des malades..ces « clients »…
    La marchandisation de la santé est hélas bien une réalité.
    Les dessous de table, les dépassements d’honoraires sont pour certains coutumiers, hélas.
    Il y a encore que l’Hôpital public qui peut relever la tête avec bon nombre de médecins, de chirurgiens, de chercheurs qui ont comme seul leitmotiv : l’intérêt général…avant leurs petits intérêts…
    Les intérêts des privés, des libéraux sont de plus en plus étrangers à cet intérêt généraln pour la plupart.
    Les soins deviennent chers et de plus en plus de personnes ne peuvent plus se faire soigner convenablement, voire se faire soigner par manque d’argent…ceci est une réalité que l’on ne doit pas sous estimer.

    Alors le tiers payant généralisé, pourquoi pas?

    Devrons-nous faire appel aux médecins cubains si nos médecins ne veulent plus jouer au docteur…?

    Mais comparons ce qui est comparable et ne tirons pas sur l’ambulance pour autant, le petit médecin de campagne est bien éloigné de tous ces remous…le mal à soigner est surtout lié aux dépassements d’honoraires des spécialistes et autres…la Sécurité sociale doit faire face à des coûts de plus en plus élevés, il est temps de réguler les abus, car ceux qui payent dans la finalité ce sont toujours les mêmes.
    Et, il ne faut pas oublier les abus de certains coûts de traitement favorisés pas des médecins, les laboratoires ont encore de beaux jours devant eux…
    Comme le dénonce une infirmière qui a dernièrement donnée sa démission de l’AP-HP (les conditions de travail des personnels soignants, dont les salaires ne sont pas à la hauteur, là c’est un vrai problème ! :
    http://autonomes.blogspot.fr/2015/06/lettre-dune-infirmiere-martin-hirsch.html

    Quant aux autres, les nantis de la santé, les profiteurs et j’en passe, ils ont probablement mangé leur pain blanc.

  5. Un client attend un service contre de l’argent. Un patient patiente et se la ferme. L’un ne vaut pas mieux que l’autre à mon sens, mais les objectifs sont différents.

    Celui de mon village voulait être…architecte ! Il ne se déplace pas et il ne faut pas lui parler d’homéopathie ! Souvent, quand ils échouent en première année, ils se tournent vers la kiné ou deviennent vétérinaire.

    Je n’ai pas remarqué vraiment de protestations de leur part, disant qu’ils ne peuvent pas soigner comme ils l’entendent.

    Alors les plus courageux sortent du système, lorsqu’ils n’en sont pas virés pour avoir fréquenté les médecines douces, dans le seul but d’améliorer la santé de leurs… clients.

    Trollzilla, si tel a été ton cas, bravo ! Beau courage ! Je comprends que tu te sentes plus libre !

    • https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_rose.gif

      Vous n’imaginez pas ce que j’y ai touché du doigt…
      Demain je vous ferai un « petit » exp(l)osé de cette réalité en vous parlant de mon vécu à ce sujet.
      (suis attendu ;))

      • http://www.nicematin.com/nice/des-locaux-de-lhopital-saint-roch-de-nice-devastes-apres-une-fete-sauvage.2273979.html

        http://reseauinternational.net/gay-pride-2015-a-paris-un-journaliste-independant-pose-les-questions-qui-fachent/

        Vous prenez ces deux infos, vous les remuez dans un shaker vous rajouter une pincée d’arrivisme et de vanité et vous obtenez notre système médical conventionné bien formaté aux ordres des labos…

        (Heureusement que des contre-exemples existent, mais ils vont se faire de plus en plus rares…)

        Il y a de cela plusieurs années un « médecin du travail », anciennement médecin des armées, me reçoit (convocation) ; vu qu’il était pressé d’aller jouer au tennis (première chose qui est sorti de sa bouche…) au bout de deux minutes le gars me diagnostique un cancer de la thyroïde et « m’ordonne » de passer des examens complémentaires après un palpé des carotides…
        (Ni dérèglements de l’humeur, ni troubles thermiques, goitre, inflammation des muqueuses, reste d’angine ou autres ; aucune question juste mon caractère de merde…)
        Beaucoup ont des qualités et d’autres se comportent comme des ayatollahs, c’est comme ça ; dire que peu savent lire une radio où décrypter une analyse sanguine n’est pas mentir, c’est un fait malheureusement pour « vous »…

        Je lui ai conseillé de garder les mêmes doses mais de changer de dealer, il exerce encore au pôle santé de la médecine du travail de Sxxxxy.

        Obligation de moyen mais pas de résultat c’est bien ça ?
        Ok je veux bien, mais quand on est un être humain face à la maladie et que l’on a une vocation médicale et des années d’apprentissage au compteur, quid de l’humilité face à notre grande ignorance ?

        Lorsque l’on connait le pouvoir du psychisme sur le corps humain y a de quoi s’inquiéter non ?
        On la trouve où cette qualification « boule de cristal », dans le tronc commun ?

        « Alors ? C’est grave « docteur » ???

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