Le charbon est la source d’énergie qui émet le plus de gaz à effet de serre et déstabilise fortement le climat. En Allemagne, l’un des pays européens pourtant les plus avancés dans les énergies renouvelables, le combustible fossile fournit toujours près de la moitié de l’électricité. De nouvelles mines doivent être creusées et des villages entiers risquent d’être déplacés et détruits. Des paysages sont dévastés. Et des dizaines de millions de tonnes de CO2 seront émises dans l’atmosphère pendant de longues années. Sans oublier les particules fines. Reportage dans le bassin minier de Rhénanie.
Dans les rues désertes de son ancien village devenu fantôme, Klaus Mertens marche l’air désolé. L’homme de 70 ans montre ici l’ancienne devanture d’une boulangerie, là, les locaux de la banque : « Il y avait ici la salle des fêtes. Là, une auberge. Derrière, une boutique de journaux et de fleurs. On avait beaucoup de magasins pour un petit village comme ça. On pouvait faire toutes ses courses ici. » Le village d’Immerath, à une quarantaine de kilomètres de Düsseldorf, dans l’ouest de l’Allemagne, comptait plus d’un millier d’habitants. Aujourd’hui, il est vide. Une partie des habitations est démolie, des arbres abattus. Les maisons qui sont encore debout ont pour beaucoup leurs vitres brisées. « Nous avons de gros problèmes de sécurité. Il y a des cambriolages », déplore le chirurgien retraité en s’apercevant que la balançoire de son ancien jardin a disparu depuis sa dernière visite. Le village a-t-il été victime d’une catastrophe industrielle ? Oui et non : il a dû laisser la place au charbon.
Il ne reste à Immerath qu’une poignée de résidents. Eux aussi vont bientôt quitter les lieux, dès que le groupe énergétique allemand RWE leur aura racheté leurs terrains et leurs biens. S’ils refusent, ils seront de toute façon expropriés et indemnisés à moindre frais. « On essaie d’éviter ça. Jusqu’ici, ce n’est pas arrivé », précise Thomas Balzhäuser, chargé de la planification à la communauté de communes. À partir de 2017, c’est une large mine de charbon à ciel ouvert qui s’étendra en lieu et place du village.
Douze villages à raser pour extraire du charbon
Immerath fait partie des douze villages en cours de déplacement et de démolition dans le bassin minier rhénan. Plus de 6000 habitants sont concernés [1]. L’entreprise RWE exploite ici du lignite, du « charbon brun ». Elle extrait environ 100 millions de tonnes par an sur trois mines à ciel ouvert, Hambach, Inden et Garzweiler. Celles-ci s’étendent déjà sur 9000 hectares, soit deux fois la surface de la ville de Lyon. Le combustible vient alimenter les centrales thermiques à charbon de RWE.
L’exploitation du lignite a commencé dès le XVIIIe siècle dans la région. Elle aurait pu s’arrêter avec l’entrée dans le XXIe siècle et l’essor des énergies renouvelables. Mais dans les années 1990, RWE a décidé, et obtenu des autorités, d’étendre ces mines pour continuer à en extraire du combustible jusqu’en… 2045. Pour le faire, il faut tout raser sur la zone convoitée : villages, champs, forêts, exploitations agricoles. Les recours juridiques de la communauté de communes, les plaintes d’un habitant d’Immerath et de l’association environnementale Bund (branche allemande des Amis de la Terre) devant la cour constitutionnelle allemande, n’ont rien changé [2].
Les mines seront bel et bien étendues. Et les habitants déplacés, soit dans d’autres communes, soit vers des villages reconstruits en neuf un peu plus loin. Le village d’Immertah a ainsi son double à une dizaine de kilomètres de l’ancien. Dans le « Nouveau Immerath », les noms de rues ont été repris. Mais le cadre de vie n’est plus le même. « Nous voulions reconstruire un véritable village, mais selon moi, c’est plutôt un lotissement », regrette Klaus Mertens, qui a accompagné la construction de la nouvelle commune au sein d’un conseil consultatif d’habitants mis en place pour la période du déplacement.
Pour l’instant, la commune ressemble effectivement plus à une bourgade suburbaine tout juste sortie de terre qu’à l’ancien village centenaire qu’elle doit remplacer. Ses pavillons s’organisent autour de quelques rues au milieu des champs. Des grues s’élèvent de toutes parts. De nombreuses parcelles attendent encore preneur.
Seulement un peu plus de la moitié des habitants de l’ancien village ont choisi de déménager dans la nouvelle commune. « Les plus âgés sont partis en maison de retraite ou chez leurs enfants. D’autres ont préféré acheter une maison ancienne ailleurs plutôt que de faire construire, rapporte Klaus Mertens. Et certains sont toujours en négociation. Comme Hans-Josef Portz, agriculteur à Immerath, et l’un des derniers habitants encore présents dans le village ancien : « Jusqu’à maintenant, je n’ai reçu aucune offre valable de RWE. On nous a proposé des fermes, mais sans terrain. Personne ne veut plus vendre de terrain. »
« Aucune autre énergie ne cause autant d’émissions de CO2 »
Les villages de Rhénanie risquent de ne pas être les derniers sur la liste des communes scarifiées au charbon. L’Allemagne compte onze mines de lignite en activité, et trois mines de houille, mais celles-ci fermeront en 2018, date à laquelle les subventions à l’exploitation de la houille cesseront. Avec plus de 178 millions de tonnes de lignite [3] extraite en 2014, le pays est l’un des plus gros producteurs de ce type de charbon au monde.
Article en intégralité+références sur Bastamag
Voilà qui devrait permettre de reconsidérer certains modèles climatique!
Ils ont arrêté le nucléaire, il faut bien qu’ils trouvent une nouvelle source d’énergie à faire payer à leur peuple. Il y aurait bien l’énergie libre (ah mais non ça n’existe pas suis-je bête…) mais cela ne rapporterait rien…donc on préfère polluer pour gagner encore plus d’argent !
ouais,et après les Ecolos boboos,
ils viennent bramer:
regardez le modèle allemand,ils sortent du nucléaire!
(en achetant du jus à la France,quand ça rame chez eux)
tjrs la pyramide de ponzi,mais version ecolo !
du foutage de gueule,comme le reste,car il faut
dire « le reste »,et rien d’autre..de toute cette clique
politicienne « élite »
(mdr,élite)
c’est le syndrome de promo « focus »
Et inversement, quand nous ramons nous l’achetons aux allemands!
Les problemes d’énergies (nucléaire, charbon, barrages, schistes, gaz, etc) a toujours eu sont lot de « râleurs », de « conseilleurs », de « donneur de leçon » …
Et pourtant, avant de dire quoique ce soit, il suffit de répondre a UNE question:
QUI est prêt a vivre un jour sur deux SANS électricité ?
(ou plus pour les courageux)
Le reste est du blabla.
Bonjour Odc,
Il ne s’agit pas tant de vivre sans électricité, que de mettre en oeuvre des solutions respectueuses de notre environnement.
Combien de dizaines de milliers de vieux moulins sont actuellement abandonnés en France ?
Rien que sur mon ancienne commune, il en existe cinq, répartis sur moins d’une dizaine de km, et pouvant être équipé de micro-centrale hydro-électrique.
De quoi alimenter toute la commune…
Tout cela est une question de choix politique.
Alors que la mise en oeuvre de micro-centrale hydro-électrique permettrait de créer des centaines de milliers d’emplois (pour les fabriquer, les installer, les entretenir), et que contrairement à l’éolien ou au solaire, elles produisent 24h/24, par tous les temps, rien n’est mis en place afin de favoriser cette solution de production locale.
Nous en revenons encore une fois à la question des intérêts financiers qui influencent les oligarques qui nous ont confisqué le pouvoir à leur profit…
… Pétrole conventionnel, éolien, photo-voltaïque…
Effectivement, chaque choix de production énergétique possède son lot d’inconvénient. Il est amusant de voir qu’on nous a systématiquement vendu chaque méthode de production comme « solution » aux problèmes de la méthode précédente.
Pour autant, il ne s’agit pas de vivre SANS électricité. En dehors des solutions alternatives de production soulignées par Fenrir, on peut aussi considérer la consommation moyenne par habitant et accepter que nous gaspillons une bonne partie de notre énergie pour assurer notre confort.
Qui a besoin d’un micro-onde pour vivre ? D’une télé ? D’une console de jeux (quand ce n’est pas 2 ou 3) ? Qui a besoin de laisser branché ses appareils électriques quand il ne s’en sert pas ? Qui a besoin d’user l’énergie de son téléphone pour jouer ? … … …
Le modèle de consommation que l’on nous vend aujourd’hui ne se soucie absolument pas de notre environnement mais uniquement des bénéfices des entreprises qui en profitent.
Je comprends que la remise en question soit difficile pour chacun et je comprends que certains veuillent présenter un cas extrême (vivre SANS électricité) comme unique solution pour éclipser cette remise en question.
Yo Zugzwang
µDe plus en plus d’individus commencent à s’approprier le simple fait que l’énergie la moins chère est celle que nous ne consommons pas…
Nous avançons.
il est certain que la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. Il nous faut absolument reconsidérer notre façon de consommer de l’énergie. La meilleure solution ne me semble pas être unique, mais multiple, et surtout plus ou moins acceptable selon les régions.
De plus, pour trouver ces solutions, encore faudrait-il que les entreprises ne cherchent pas à s’en mettre plein les poches. Mais ça, c’est de l’utopie !
Bien sûr, l’énergie libre est à développer, mais pour cela, il est certain qu’il ne faut pas la laisser entre les mains de ceux qui trouveront toujours à nous la vendre.
Aux bricoleurs de partager leurs trouvailles comme cela se fait ici et ailleurs. De toute façon, il nous faut trouver nos solutions, car de nombreuses personnes ne peuvent plus payer, et il y en aura de plus en plus.
J’adoore
« 9 réponses à En Allemagne, des villages entiers sont rasés pour laisser place à de gigantesques mines de charbon »
Des MILLIONS de cancéreux partout avec Tchernobyl et Fukushima sur des MILLIERS de Générations pour des Milliards d’Années ,hahahahahahahahahaahahah.
Bof ,des prédateurs écologiques ???
Ils se vantent de déverser des (déchets radioactif dans le Rhône )et nous demandent de trier nos déchet ménagers .