Je profite de mon retour sur le blog après une pause d’une semaine pour souhaiter aux tauliers Benji et Voltigeur une très bonne année 2015 et les remercier de m’avoir accorder leur confiance pour relayer des articles sur le site et publier des traductions et textes originaux. Je remercie aussi les lecteurs du blog de plus en plus nombreux, ce qui prouve que notre travail répond à un vrai besoin d’information que ne réalisent malheureusement pas ou mal, les médias mainstream.
Dans un précédent article sur les perspectives mondiales pour 2015, j’affirmais que les attaques sur le rouble ne devraient pas durer, au vu des fondamentaux de l’économie russe, des réserves de change de la Banque nationale de Russie ainsi que du soutien de la Chine. Aujourd’hui cette « prévision » est confirmée puisque le rouble a déjà regagné plus de 30% de sa valeur depuis son plus bas de la mi-décembre face au dollar. Même si la monnaie russe semble subir une nouvelle attaque depuis deux jours, les spéculateurs qui avaient massivement fait des ventes à découvert en spéculant à la baisse ont encaissé des pertes sévères…
Pendant des jours et des jours, les analystes mainstream nous ont dit et répété, du haut de leur pupitre télévisuel ou journalistique, que la fin du « régime » russe était proche. D’après eux, les fameux « marchés financiers » avaient décidé du haut de leur grandeur que cette nation était destinée à revivre les jours de pénurie de l’époque Boris Eltsine. Les marchés – nous expliquaient-ils – avaient émis leur sentence, et même la Russie devait, comme toutes les autres nations, s’incliner devant leur divine volonté.
Laissons de côté les doutes et les questionnements sur une telle stratégie ; le plus stupéfiant est de voir que cette affaire auparavant hypermédiatisée est aujourd’hui désertée par les grands médias italiens [et français – NdT] : c’est même le blackout total. Pourquoi donc ? Nous devrions poser la question aux journalistes qui en parlaient autant voilà quelques jours pourquoi soudain ils n’en parlent plus : d’après eux, le destin est-il déjà tout tracé, ou bien s’est-il passé quelque chose qu’il vaut mieux taire ? Une chose qui met à mal aussi bien la narration immédiate (« la Russie est en crise »), que la narration permanente, celle qui doit montrer l’aigle impérial américain toujours triomphant dans le monde entier ?
Penchons-nous un instant sur le graphique ci-dessous qui va nous aider à savoir s’il s’est produit quelque chose digne d’intérêt depuis qu’est tombé le blackout total sur la « crise du rouble ».
Comme on peut le voir, le rouble a récupéré 30% de sa valeur par rapport à l’Euro (et sa remontée a été pratiquement identique vis-à-vis du dollar).
Que s’est-il passé de si important pour permettre une récupération aussi spectaculaire que l’attaque spéculative qui avait poussé le rouble dans l’abysse ? A lire les journaux occidentaux, absolument rien. Répétons-le, cette affaire est tombée aux oubliettes, au point qu’on peut parler ici de censure.
Mais en allant vérifier sur les sites en langue russe, il s’avère qu’en réalité un événement crucial s’est produit (lien).
Comme on le sait, les banques centrales de la Russie et de la Chine ont signé un contrat (swap) pour s’échanger directement leurs valeurs sans recourir à l’intermédiaire du dollar. Le taux de change prévu dans ce contrat est de 5,67 roubles pour 1 yuan renminbi. Étant donné que le Yuan s’échange avec d’autres valeurs (y compris le dollar) oscillant de +/- 2 % par rapport à la parité moyenne établie par la Banque centrale chinoise, il se crée ainsi une situation particulière où quelqu’un (disons, la Russie) peut vendre des yuans (obtenus au taux de change établi par contrat swap) en échange de dollars, et avec ces derniers, acquérir des roubles.
Le fait d’acheter des roubles fait immédiatement augmenter sa valeur par rapport au dollar, et cela expose à d’énormes pertes ceux qui auraient vendu des roubles « à découvert » (sans les posséder) dans l’espoir de les acquérir plus tard, certains qu’ils étaient de le voir baisser et de pouvoir alors empocher la différence.
En somme, la Banque centrale russe a ainsi, grâce à l’assistance de la Banque centrale chinoise, la possibilité d’effectuer une énorme opération « d’arbitrage » (lien) à même d’exposer à de grosses pertes ceux qui spéculent contre le rouble. En confirmant le taux de change sur le swap, les Chinois ont offert un arbitrage de 100% aux Russes. Un levier capable de faire sauter n’importe quel spéculateur en l’espace de quelques jours.
Ce n’est qu’une hypothèse sur la façon dont les choses se sont passées, mais je pense qu’elle est extrêmement plausible, et cette thèse est renforcée, voire confirmée par le silence assourdissant dans lequel est tombée cette « crise du rouble » dans les médias mainstream. Un silence tellement impénétrable que même les lecteurs les plus fidèles ne savent probablement rien de la remontée du rouble par rapport au dollar et à l’Euro, et sont sans doute toujours convaincus que les Russes sont au bord de la crise de nerfs de ne plus pouvoir acheter le dernier iPad et que les classes les plus démunies pâtissent déjà de la faim du fait de l’augmentation des denrées alimentaires.
Il vaut sans doute mieux jeter un voile pudique sur cette chape de plomb qui s’est abattue sur les médias occidentaux et qui ressemble de plus en plus à une forme avérée de censure, et se concentrer un instant sur l’aspect véritablement important de cette situation : les marchés financiers occidentaux, qui ont si souvent attaqué les pays considérés comme « non alignés » sur les positions de l’Empire, ont non seulement, et pour la première fois échoué à détruire la monnaie, et par conséquent l’économie du pays attaqué, mais ils ont en l’occurrence subi un revers véritablement historique. Désormais, ceux qui commandent – et même le FMI le reconnait -, ce sont les Chinois.
Entretemps, l’aigle impérial américain s’est retiré dans son antre, un peu sonné, et réfléchit sans doute à une revanche.
Il faut cependant observer que cet aigle un peu déplumé, pour ne pas voir démentie la narration permanente qui le voit toujours triomphant, a donné l’ordre à ses vassaux de propager le tout dernier canular : la croissance de son PIB de 5%. Un PIB en papier kraft, un peu comme les chars du carnaval de Viareggio.
Giuseppe Masala
Megachip
24 décembre 2014Traduction Christophe pour ilfattoquotidiano.fr
Il peuvent augmenter de 12% le PIB en y integrant le chiffre de la prostitution et du trafic de drogue.
Merci Ender, ça fait plaisir de commencer l’année par une bonne nouvelle comme ça ! …qu’elle soit la meilleure possible pour toi l’ami
Les financiers anglo-sionistes en sont encore à l’époque de l’argent facile acquis par spéculation basic sur des taux de change manipulés, du travail d’école primaire !
Ils n’ont pas encore compris qu’avec ses réserves de change énormes en dollars et ses milliers de tonnes d’or-physique, c’est la Chine qui commande les marchés financiers aujourd’hui et qui les mène du bout du nez !
Ce qui apparait également comme certain est que Poutine a pris la main sur la banque centrale russe et cà, c’est une nouvelle donne capitale pour ce qui va suivre:
l’attaque du dollar qui va engendrer une hausse significative du cours de l’or physique !
Ainsi, les pertes dues au soutien du rouble seront largement couvertes par la hausse du métal jaune dont Russie, Chine et Inde disposent généreusement à l’inverse du marché anglo-sioniste complétement asséché 😉
Chinois et Russes entrainent les financiers anglo-sionistes hors de leur « bac à sable » vers un terrain qu’ils n’ont jamais connu car n’en ayant jamais eu besoin:
La stratégie intelligente ! 😉
Qui ordonne ?
Qui réfléchi ?
On, c’est tout le monde ou c’est des autres?
C’est une citation ou ton avis perso ?
Le plan de bataille me semble être le suivant actuellement:
– Les forces Russes au front et en contact avec « l’ennemi »
– Les forces Chinoises en couverture d’intervention
– Les forces Hindoues en position de réserve stratégique.
Autre chose comme stratégie « militaire » que le « carpet bombing » américain !
Il faut également noter que les BRICS n’ont aucun intérêt à déclencher une guerre de mouvement mais bien au contraire, à maintenir une guerre de position pouvant mener à une reddition sans combat de la finance anglo-sioniste qui ne fabrique plus que des munitions chargées « à blanc » avec leurs » quantitative easing » sur le dollar, le yen et, maintenant sur l’euro !
Bonne année quand même !
A aussi.
Ils continuent d’essayer, dirait-on …
http://tinyurl.com/o9omyly
Du fait de la baisse du pétrole, je pensais que l’attaque contre le rouble avait été menée par les fonds spéculatifs qui s’amusent en général à faire monter le prix du pétrole.
Quoi qu’il en soit, si l’attaque contre le rouble a échoué, les spéculateurs, eux sont lessivés. L’ameronclesam va être obligé d’imprimer de nouveaux faux (pléonasme) dollars.
L’opération paraît doublement catastrophique pour les USA, car, d’après, il me semble, Jacques Sapir, la fracturation a pris un grand coup dans l’aile à cause de la chute du dollar. Le nombre de forages a chuté de manière abrupte.
Le pétrole provenant des sables bitumineux (Canada et Dakota) et de la fracturation n’est plus rentable, s’il l’a jamais été.