Gaz de schiste : Shell veut fracturer la planète

Ce type d’exploration du sous-sol est destructeur et extrêmement dangereux. Les conséquences pour la santé de tout-un-chacun comme de l’environnement sont effroyables, quand au risque sismique, il est réel. Reste le profit réel, il est moindre et n’a aucun avenir à long terme… Pourtant, les industriels étasuniens préparent un éventuel peak-oil t forent de partout, imposant l’horreur quitte à mentir effrontément sur la réalité des faits et des conséquences.

Chaque coin du monde doit être foré, le profit avant tout, la survie de ces entreprises quel qu’en soit le prix….pour nous! Et pour ceux ne l’ayant pas remarqué: nous en revenons encore au traité transatlantique, car actuellement, pratiquement tout ne tourne plus que autour de cela…

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De l’Argentine à l’Ukraine, de l’Australie à l’Afrique du Sud en passant par les États-Unis, la Chine ou la Tunisie, Shell – première entreprise pétrolière mondiale – est en train d’accumuler les concessions de gaz de schiste, dans des conditions souvent controversées du point de vue social et environnemental. Cet activisme contraste avec le profil bas adopté par Shell dans son propre pays, dont la population est résolument opposée à la fracturation hydraulique. Hypocrisie qui lui vaut cette année une nomination aux Prix Pinocchio, organisés par les Amis de la terre pour dénoncer les doubles discours des multinationales.

Du gaz de schiste, Shell en veut, et en veut beaucoup. La multinationale pétrolière a mis les moyens pour accumuler d’énormes concessions un peu partout dans le monde. Dans un bref rapport intitulé « Shell : méga-fractureur global », l’organisation anglaise Platform énumérait les investissements de Shell dans le secteur des gaz et pétrole de schiste aux quatre coins du monde : en Amérique du Nord bien sûr, mais aussi en Chine, Argentine, Afrique du Sud, Turquie, Égypte, Tunisie, Algérie, Australie, Ukraine et Russie… « Shell procède à des forages par fracturation hydraulique ou se prépare à le faire dans tous les continents, résume Platform. Ses activités de prospection et d’exploration se sont accompagnées d’une vaste campagne de relations publiques pour atténuer les controverses. »

Les controverses, l’entreprise anglo-néerlandaise, premier groupe pétrolier mondial en chiffre d’affaires [1], y est habituée. Elle a été l’une des premières multinationales à faire l’objet de poursuites internationales pour les violations des droits humains et les destructions environnementales occasionnées par ses activités au Nigeria [2]. Shell est également particulièrement active dans le secteur des sables bitumineux canadiens (lire notre article) et, plus récemment, ce sont ses projets de forages offshore dans l’océan Arctique qui ont suscité l’ire des écologistes. Greenpeace vient de mener avec succès une campagne de grande envergure pour forcer l’entreprise de jouet Lego à abandonner un accord de sponsoring avec Shell en place depuis des décennies.

Double standard

Dans ces conditions, Shell n’a peut-être pas grand-chose à perdre à investir à grande échelle dans le gaz de schiste sur tous les continents, malgré le caractère sulfureux de de cette technologie et sa fâcheuse tendance à susciter l’opposition résolue des populations affectées. L’entreprise fait partie de ces majors européennes, comme Total, qui ont le sentiment d’avoir « manqué » le boom du gaz de schiste américain. Elles y ont investi trop tard, au moment où la bulle se dégonflait, et y ont perdu beaucoup d’argent [3]. Elle ne s’en montre que plus empressée à chercher le « prochain eldorado » du gaz de schiste (pour l’instant totalement illusoire) partout où il pourrait se trouver. Quitte à s’arranger avec les gouvernants pour assurer ses positions, et à repousser à plus tard la prise en compte des risques environnementaux.

Cet activisme tous azimuts à l’étranger contraste avec le profil bas adopté par Shell dans sa patrie d’origine, les Pays-Bas. Une forte mobilisation populaire a permis d’y obtenir un moratoire de fait sur la fracturation hydraulique. Avant de prendre une décision sur un développement éventuel des gaz de schiste dans le pays, le gouvernement néerlandais attend les conclusions d’une grande étude scientifique officielle mandatée sur le sujet. Initialement prévue fin 2014, leur publication vient d’être repoussée à fin 2016… Pendant ce temps, 221 collectivités locales, selon le compte le plus récent, ont officiellement interdit la fracturation hydraulique sur leur territoire. Et selon les derniers sondages, seulement 6% de la population néerlandaise est favorable à l’utilisation de cette technologie aux Pays-Bas !

Il est vrai que Shell n’a jamais sérieusement envisagé chercher du gaz de schiste dans le pays ; la seule entreprise à avoir sollicité des licences pour procéder à des fracturations hydrauliques aux Pays-Bas est une junior, Cuadrilla, également active dans le gaz de schiste outre-Manche (lire notre article). Il en va de même dans l’autre pays où Shell a un siège social, le Royaume-Uni : au contraire de Total, qui a investi (de manière certes très symbolique) dans le gaz de schiste britannique, Shell se tient ostensiblement à l’écart [4]. En coulisses, cependant, selon Ike Teuling des Amis de la terre, Shell s’active pour éviter que les Pays-Bas n’interdisent officiellement la fracturation hydraulique, par crainte que cela ne l’empêche à continuer à s’étendre ailleurs. L’entreprise organise par exemple cette semaine une visite de parlementaires néerlandais sur ses sites de forage aux États-Unis, pour en démontrer la « sûreté » et l’absence de risques environnementaux. Vis-à-vis des journalistes, en revanche, c’est le silence le plus total : Shell refuse quasi systématiquement de répondre à leurs questions à ce sujet.

Le seul pays d’Europe où Shell ait développé pour l’instant des opérations de forage de gaz non conventionnel est l’Ukraine [5]. Les Amis de la terre Pays-Bas se sont rendus sur place fin 2013 et y ont constaté que Shell était loin d’y respecter les exigences environnementales les plus basiques, en totale contradiction avec ses assurances répétées au public et aux dirigeants politiques européens. Ils y ont en effet découvert des bassins ouverts où étaient stockées à l’air libre les eaux usées – extrêmement polluées – issues de la fracturation hydraulique (la vidéo ci-dessous – en langue néerlandaise – inclut plusieurs images de ces bassins). Celles-ci n’étaient séparées du sol que par une bâche en plastique.

Source et article dans son intégralité: Multinationales.org

 

5 Commentaires

  1. Bonjour les moutons. Cela ne change pas, c’est régime shel et poivre !
    Caillasse du jour : Caputaine d’industrie et autres fariboles

  2. Ok moi aussi je suis contre le gaz de schiste roche-mère ou le pétrole de schiste réservoir compact.
    Mais si Shell et les autres cherchent à extraire du pétrole à tout prix, c’est entièrement de notre faute, nous, moi, tout le monde.
    Notre mode de vie actuel fonctionne au pétrole. Le pétrole est le sang de notre monde moderne et réciproquement notre monde moderne ne peut pas exister sans pétrole.
    Donc arrêtons d’être contre le « schiste » et en même temps de vouloir continuer à aller en avion de l’autre côté de la planète, de oontinuer à acheter des bagnoles et/ou à les utiliser, de vouloir de la high-tech en ce compris téléphones mobiles, tablettes, panneaux solaires, éoliennes etc etc. Tout ça REQUIERT du pétrole. Donc si nous n’abandonnons pas tous ces objets et activités high-tech ou même low tech, eh bien les compagnies pétrolières continueront de chercher du pétrole par tous les moyens.

  3. On se fait vraiment arnaquer.

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    Du moins, ceux qui boivent ce poison. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

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