Des enfants soignés à tort

Abominable de voir cela!!!

870378-apres-police-americaine-lacey-spearsD’après la police, l’Américaine Lacey Spears aurait empoisonné son fils en lui injectant d’énormes quantités de sel dans l’estomac par un tube gastrique, installé quatre ans plus tôt. PHOTO RICK FLORES, ASSOCIATED PRESS

Ce sont des enfants en santé, au corps pourtant zébré de cicatrices. Ils ont été opérés plusieurs fois, ont été piqués, affamés, suffoqués ou gavés de médicaments inutiles. Leurs bourreaux? Leurs parents, qui ont inventé – ou carrément causé – leur maladie. Chaque année, cette étrange forme de maltraitance fait son lot de victimes au Québec, parmi lesquelles un bébé qui «a vécu l’enfer», l’an dernier, à l’hôpital Sainte-Justine. L’histoire de cet enfant ressemble de façon troublante à celle d’un petit Américain, dont la mort fait présentement les manchettes au sud de la frontière.

Un bébé de 1 an a vécu «un mois d’enfer pur et simple» à l’hôpital Sainte-Justine, parce que sa mère a fait croire aux médecins qu’il souffrait de reflux gastrique, en le pinçant pour le faire pleurer et en le faisant vomir. Elle aurait de plus arraché ou saboté en douce les tubes d’alimentation et les solutés du nourrisson.

La femme des Cantons-de-l’Est a pressé «maintes fois» les médecins de percer l’estomac de son garçon afin de l’alimenter par un tuyau, écrit le tribunal de la jeunesse, qui a placé l’enfant en famille d’accueil l’an dernier.

Les médecins ont refusé d’aller aussi loin. Mais avant de démasquer la fabulatrice, ils avaient déjà infligé à son petit une série de traitements aussi inutiles que douloureux, soit:

  • dix jeûnes, quatre repas barytés, une vidange gastrique et des gavages;
  • l’installation de huit tubes et de huit intraveineuses;
  • deux anesthésies générales et deux sédations;
  • deux dilatations dangereuses d’une zone fraîchement opérée;
  • neuf prises de sang et des irradiations.

Pour atténuer la douleur, le bébé a dû ingurgiter de la morphine et des opioïdes.Tous les ans

Aussi étrange soit-elle, cette forme de maltraitance fait régulièrement des ravages au Québec. Entre 2002 et 2013, au moins 23 enfants en danger ont dû être placés en famille d’accueil par le tribunal de la jeunesse. Une fois sur deux, leur mère ne s’était pas contentée d’inventer leurs symptômes, elle les avait provoqués ou avait truqué des examens.

«Leurs histoires sont impossibles à oublier, affirme le pédiatre retraité Jean Labbé. Les parents qui frappent leurs enfants ont généralement perdu la maîtrise d’eux-mêmes. Là, tout est réfléchi, planifié. Ils arrivent même à utiliser les médecins comme outils.»

L’expert en protection de l’enfance a pu sauver quatre petites victimes au cours de sa carrière au Centre hospitalier de l’Université Laval, à Québec. Une mère avait annoncé à son fils qu’il allait subir une greffe des poumons ou mourir, et lui imposait d’interminables traitements. Une autre se précipitait aux urgences après avoir empoisonné sa fille avec des antidouleurs – qui augmentaient son rythme cardiaque et la rendaient rouge, tremblante et en sueur.

«C’est la forme de maltraitance la plus rare, précise le Dr Labbé, mais c’est potentiellement l’une des plus dommageables puisque 6% à 9% des victimes en meurent.

«Les pédiatres sont formés pour se fier aux parents, puisque 99,9% d’entre eux ne sont pas des imposteurs», souligne le Dr Labbé.

Difficile à prouver

À Montréal, l’hôpital Sainte-Justine a refusé notre demande d’entrevue en disant que ces cas étaient très marginaux. Mais l’Hôpital de Montréal pour enfants est bien au fait du phénomène. «Tous les ans, quelques parents éveillent nos soupçons parce qu’ils réclament des procédures innombrables et intrusives ou un diagnostic de maladie grave», affirme la pédopsychiatre Lila Amirali.

«Mais c’est très long et très difficile de prouver ce qui se passe, parce qu’en apparence, ils sont dévoués et exemplaires. On y est parvenus seulement deux fois.»

Pour compliquer les choses, près du tiers des parents imposteurs travaillent dans le domaine de la santé. Et les autres utilisent l’internet pour fabriquer leurs histoires. L’une des mères démasquées par le Dr Labbé était analyste médicale et avait fréquenté une faculté de médecine en douce, sans y être inscrite. Accro aux hôpitaux, elle s’était elle-même fait amputer de deux organes sains (un rein et l’appendice), avant de s’en prendre à ses enfants, dont l’un est mort dans des circonstances douteuses. Elle avait visité 19 hôpitaux pour brouiller les pistes.

Soif d’attention

Pourquoi? Fraudeurs, certains parents veulent toucher des prestations, des dons ou obtenir des médicaments.

D’autres, presque toujours des mères, souffrent plutôt d’un trouble mental. Elles jouissent de leur domination sur les médecins, ou cherchent à être admirées pour leur dévouement ou à éveiller la compassion. «En se servant de leur enfant, elles tentent d’obtenir par ricochet l’attention dont elles ont été privées toute leur enfance», résume le Dr Labbé.

Avant d’être officiellement reconnu en 2013 (dans la 5e édition du manuel de diagnostic psychiatrique DSM), leur trouble a porté plusieurs noms. On parle désormais de «trouble factice imposé à autrui». Mais pendant plus de 25 ans, on a parlé d’un «syndrome de Münchhausen par procuration». «Münchhausen», en référence au célèbre baron du même nom, dont les fabulations guerrières ont été immortalisées dans un livre. «Par procuration», parce qu’ils utilisent le corps d’autrui au lieu du leur.

«Les mères qui présentent [ce trouble] sont capables de mentir de façon tellement convaincante qu’on en arrive à douter de notre propre raison», indique un rapport d’expertise déposé en cour.

Caméras cachées

Les parents atteints nient tout et ne sont même pas conscients de leurs motivations, précise la Dre Lila Amirali. Ils ne sont pas psychotiques, mais la très grande majorité souffre d’un trouble de la personnalité (limite, narcissique, antisocial ou paranoïaque).

«Seuls avec l’enfant qui pleure, ils ne réagissent pas ou se montrent cruels, mais dès que quelqu’un entre, ils se transforment en mères ou en pères exemplaires», ajoute le Dr Labbé, qui a vu des vidéos qui le prouvent.

Grâce à des caméras cachées dans des hôpitaux d’Atlanta, de Londres et de North Staffordshire, des dizaines de fabulateurs ont été pris sur le fait des deux côtés de l’Atlantique. On les voit suffoquer leur enfant pour qu’il convulse, l’empoisonner au désinfectant ou injecter leur urine dans l’intraveineuse. Une autre femme a déjà donné des coups de marteau à son petit, pour simuler un trouble hématologique.

Plusieurs de ces bébés se sont retrouvés avec des séquelles neurologiques. Une douzaine d’autres (frères et soeurs des enfants filmés) étaient déjà morts, sans doute assassinés.

Filmer les parents à leur insu pourrait sauver des vies et éviter des «souffrances incommensurables» ont donc conclu les chercheurs anglais et américains, qui ont publié leurs comptes rendus en 1997 et 2005 dans le journal Pediatrics.

Au Québec, le droit à la vie privée est toutefois protégé. «Pour filmer les parents, il faut leur autorisation, explique la Dre Amirali. Mais lorsqu’on a des soupçons, on fait tout pour les encadrer. On nomme un coordonnateur de dossier et une travailleuse sociale.»

Fausses accusations

Malgré les preuves recueillies, l’existence même d’un «syndrome de Münchhausen par procuration» est régulièrement contestée.

Aux États-Unis et en Angleterre, des centaines de mères ont été accusées d’en souffrir par des médecins et les services sociaux. Certaines ont été blanchies, mais seulement après avoir été emprisonnées ou avoir perdu la garde de leur enfant vraiment malade. Un bébé anglais est même mort après avoir été brutalement privé de sa famille – et de médicaments.

Leurs malheurs alimentent la croisade du groupe Mothers Against Munchausen by Proxy Allegations (MAMA). Elles inquiètent aussi des psychologues, des psychiatres et des philosophes, interviewés dans le magazine de vulgarisation Psychology Today. Selon eux, les mères trop critiques ou insistantes aux yeux des médecins sont victimes d’une chasse aux sorcières. Invoquer le syndrome devient une arme trop facile pour les faire taire, disent-ils, ou pour disculper certains professionnels dépassés.

Contagion

Un médecin pourrait toujours sauter trop vite aux conclusions, mais cela se produira «rarement», affirment deux Britanniques dans un survol scientifique publié en avril dans The Lancet.

Il faut au contraire repérer les parents atteints le plus rapidement possible, disent-ils, avant que leurs enfants ne subissent des «dommages graves». En plus d’endurer des examens douloureux, ces derniers «grandissent loin de leurs camarades, avec une scolarité handicapée, vivant  un monde irréel dans l’atmosphère blanche des hôpitaux, sentant peser sur eux l’angoisse de la maladie et de la mort», écrit la psychiatre française Catherine Isserlis.

Autre conséquence: la contagion. À Chicoutimi, une enfant de 8 ans prend le relais de sa mère et «simule [elle-même] des problèmes de santé et demande des médicaments», révèle un jugement de 2006.

L’objectif des parents n’y change rien; dès qu’un enfant reçoit des soins superflus, il faut le protéger, précise l’article du Lancet.

Le Dr Jean Labbé est d’accord. De nombreux parents deviennent maladivement inquiets lorsque leur enfant souffre de maladie chronique ou frôle la mort, illustre-t-il. Quand leurs angoisses et leurs exagérations entraînent une multiplication d’examens inutiles ou nuisibles, il faut les raisonner.

Article complet sur Lapresse.ca

 

10 Commentaires

  1. drole de maladie mentale que ce syndrome de Munchhausen ou Meadow, mais comme le phenomène est en recrudessence je me demande si certain parent sadique n’ont pas tout simplent trouver ce moyen d’assouvir leur phantasmes et d’échapé a la justice…………….

    et dire que pour adopter un enfant il faut passer des tests afin de prouver qu’on est apte a être parenthttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

    • En effet, de nos jours on cherche trop à déresponsabiliser les criminels, les sadiques, ou plus généralement les invivables par des pseudo-maladies.

      Quant à cette obsession de chercher des maladies (en général psycho-machinchose) à des enfants sains, c’est une mode qui s’installe et qui nous vient… des USA (1 enfant sur 3 sous traitement).

      • Sur la photo,la menottée est aussi un ENFANT ok..
        .
        Au nom du bien ou du mal juger c’est le résultat de l’éducation/réduction de nos enfants à travers la sexualité et autres fourberies,pauvre exemple de l’éducation,cette fille est plus HUMAINE dans sa détresse que sa geôlière et tous ceux qui lui crachent dessus.

        • Pour moi mettre une caméra dans les chambres pour surveiller le comportement des parents (sans les prévenir) à l’hopital, n’est pas choquant, sa permetrait d’éviter des drames et de protéger l’enfant contre ce genre de maltraitance.
          Qu’elle sera l’état mental de ces enfants quand ils seront adulte? Bien sur s’il ne sont pas mort avant.
          On dit aussi que les maladies mentales et les maladies en générale peuvent provenir de ce qu’on mange, des pesticides,de la pollution, du stress, du manque de sommeil.

        • Très Bien Vu Rouletabille …. le comportement des humains, encore enfant est aussi très en vogue actuellement; Et a tt les niveaux de la pyramide sociale. ps pour benji , je suis dans un UMH sur la capitale . 😉https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  2. Je ne pense pas qu’il y ait recrudescence ; on en reparle simplement davantage à certains moments. Dans un monde où le recours à la médecine (et aux médicaments) est quasi systématique, quel que soit le problème, cela répond même à une certaine logique.

    Le syndrome de Munchausen par procuration. Procuration. Dans le cas présent « projection », « accaparement » et « instrumentalisation » seraient plus adaptés.
    L’enfant est réputé (de façon imaginaire) ou rendu malade (de façon effective et cela jusqu’à parfois entraîner sa mort) par le parent (souvent la mère, mais pas toujours) qui cherche avant tout à attirer l’attention du corps médical, attention dont il bénéficiera lui-même (le parent en mal être), par procuration. Il recherche le renvoi d’une image positive, l’approbation, l’assurance qu’il est un parent admirable voire parfait.
    Les personnes atteintes de ce syndrome sont en général intelligentes (suffisamment pour intégrer une somme impressionnante d’informations sur la maladie supposée de l’enfant et donner le change aux médecins) et éminemment manipulatrices, mais incontestablement et foncièrement en état de mal être (contrairement aux sadiques et aux pervers). Surtout, elles ne peuvent agir qu’avec la complicité -involontaire – des médecins qui se montrent insuffisamment prudents. Et c’est surtout sur une meilleure information et formation des médecins qu’il faut tabler pour empêcher que des situations aussi tragiques que celle évoquée par l’article se reproduisent.

  3. http://sos-stress.com/la-verite-choquante-sur-les-parents-qui-rejettent-leur-enfant/

    Les Grosses Têtes en Folie : Qui porte la culotte dans le couple ?

    LET’S GO #2 – Sortez Ouverts : Les Sans-culottes du métro

    DJ KRUSH – Zen – Vision of Art(w/ Lyrics)

  4. L’Etat encourage la pédophilie, la maltraitance des enfants
    L’Etat encourage les satanistes à agir jusqu’à l’extrême, en venir au meurtre et tu es immunisé
    Y’a pas pire racaille qu’un adulte qui s’en prend à un gosse
    De plus discrètement devant personne, comme l’on voit dans l’extrait de l’article
    Il ne faut pas de la prison pour eux, mais de gros, très très gros shoot en pleine tête, qu’il voit leurs vie défilé

    Malheureusement si tu fais ca tu finiras en prison, pendant que le type qui aura séquestré le gosse se verra payer un voyage tout frais payer par l’Etat car ce même criminel aura assouvis leurs jouissance

    Mais bon grâce à Pujadas et toute la clique, les Français préfèrent dévisager les personnes suivant leurs apparence dans la rue

    Vive la France..

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