Le point sur la situation en Ukraine

5304b59fca50d_image_Je pense que tout le monde sera d’accord pour dire que c’est le chaos total en Ukraine.

Renat Akhmetov, l’oligarque voyou local, a annoncé que ses entreprises allaient entamer une « grève d’avertissement » de trois heures par jour pour protester contre la décision des autorités de la République Populaire de Donetsk (RPD) de prendre le contrôle des chemins de fer, ce qui occasionnerait un manque à gagner pour ses entreprises.

Un des officiels de la RPD a dit, en réponse aux menaces d’Akhmetov, que les autorités de la RPD avait commencé à nationaliser les entreprises situées sur le territoire de la RPD, en d’autres termes, les actifs d’Akhmetov.

Les forces militaires de la junte néo-nazie ont commencé à bombarder plusieurs ville de l’est de l’Ukraine et détruit plusieurs immeubles. Le commandant des forces de la RPD, Igor Strelkov, a lancé un vibrant appel pour une plus grande mobilisation des hommes, en particulier des officiers, dans les forces des volontaires qui défendent la RPD contre la junte militaire.

Les escadrons de mort ukrainiens ont à nouveau kidnappé une équipe de reporters russes, cette fois de la chaîne de TV LifeNews, au motif qu’ils seraient des « auxiliaires de renseignement » d’un mouvement terroriste.

Le gouvernement russe a indiqué que les forces militaires qui avaient effectué des manoeuvres étaient rentrées dans leurs bases. L’OTAN a affirmé le contraire.

L’armée russe a fini de construire un réseau de pipeline pour fournir la Crimée en eau potable.

Le leader des nazis ukrainiens, Iarosh, a déclaré que s’il était élu, il lancerait une guérilla en Crimée.

Alors que se passe-t-il vraiment ?

Je pense que, s’il est prématuré de se lancer dans des conclusions définitives, on peut tout de même se mettre d’accord sur un certain nombre de choses.

 

D’abord, il ne fait aucun doute pour moi que la junte de Kiev s’ingénie à provoquer Moscou de toutes les manières possibles. Si, on peut, à la rigueur, comprendre pourquoi les Ukrainiens se livrent à des frappes au hasard sur Slaviansk, Kramatorsk et d’autres villes, l’arrestation des reporters de LifeNews, n’a, par contre, aucun sens. Ils les ont fait mettre à genoux, face contre terre, et ont pris une vidéo qu’ils ont ensuite fait « fuiter » sur Youtube, comme si l’escadron de la mort voulait envoyer un message de défi au Kremlin : « Et maintenant, qu’est-ce que vous allez faire? »

Ensuite je crois que la nomination du fils de Biden au conseil d’administration de la principale compagnie ukrainienne d’énergie dont les concessions sont toutes dans l’est de l’Ukraine est une provocation supplémentaire contre le Kremlin.

Alors pourquoi la junte se comporte-t-elle de la sorte?

Premièrement il faut tenir pour acquis que les clowns de Kiev ne « décident » de rien du tout. Ils font ce que les Etats-Unis leur disent de faire. C’est apparu clairement pendant le récent voyage de Biden à Kiev lorsqu’il a « présidé » le meeting qu’il a eu avec le « gouvernement » de la junte (une provocation de plus).

Deuxièmement, les Etats-Unis savent que l’Ukraine orientale est perdue et ils ont raison. Même si nous croyons ce que dit Strelkov (j’en reparlerai plus loin), il n’y a aucun doute que la vaste majorité des habitants du Donbass détestent les fous néo-nazis de Kiev et ne veulent rien avoir de commun avec les Galiciens fanatiques d’Ukraine de l’ouest.

Donc, si le plan ‘A’ de l’entité US/OTAN était de se saisir de toute l’Ukraine (Crimée comprise) et d’y installer un régime néo-nazi pro-US russophone jusqu’à l’hystérie, le plan ‘B’ est plus simple : provoquer la Russie pour qu’elle intervienne militairement en Ukraine (La Russie n’aurait en effet aucune difficulté à prendre le contrôle de tout le Donbass et même de toutes les terres jusqu’à la Dniepr). Les bénéfices politiques que l’Empire en retirerait seraient immenses, cela permettrait de:

1) déclencher une nouvelle guerre froide avec la Russie qui justifierait l’existence de l’OTAN.

2) couper la Russie du marché de l’UE (énergie comprise).

3) blâmer la Russie pour l’effondrement de l’économie de l’Ukraine.

4) justifier une augmentation importante de budget des armées US/UE pour « protéger l’Europe ».

5) isoler la Russie au plan international, spécialement à l’ONU.

6) qualifier Poutine de « nouvel Hitler » (quoi d’autre?) et budgéter des milliards pour un changement de régime en Russie.

7) d’utiliser la crise ukrainienne pour rappeler à l’UE qui est le « maître ».

8) imposer des sanctions type Iran à la Russie pour nuire à son économie.

9) justifier une intervention US/OTAN en Ukraine de l’ouest et la création d’une ligne de démarcation du style Corée le long de la Dniepr avec « l’Occident » libre et civilisé d’un côté et « les hordes impérialistes asiatiques russes qui haïssent la liberté » de l’autre.

10) rendre la « menace russe » responsable de l’effondrement de l’économie de l’UE.

Le plan ‘B’ est à mon sens presque meilleur pour l’Entité US/OTAN que le plan ‘A’. D’une part le plan ‘B’ permet de blâmer la Russie pour tout ce qu’on veut. Nous avons déjà vu cette tactique à l’oeuvre dans les ridicules menaces de sanction contre la Russie si les élections présidentielles de dimanche échouaient. Je propose qu’on sanctionne aussi la Russie en cas de tremblement de terre à San Francisco où d’émeutes au Paraguay…

D’autre part, tandis que le plan ‘A’ est loin d’être appliqué, le plan ‘B’ marche déjà. La preuve : les médias russes.

Pour ceux qui ne peuvent pas suivre les médias russes, spécialement la TV russe, il est difficile d’imaginer la *rage* qu’ils expriment ouvertement face aux développements en Ukraine. Certaines personnes ont une propension naturelle à voir la « main de la CIA » partout et vont même jusqu’à prétendre que les médias « contrôlés par les Etats-Unis » ont reçu de Langley la mission de soulever l’opinion publique russe pour forcer Poutine à intervenir en Ukraine. Selon cette thèse, si Poutine n’envoie pas l’armée, il y aura une crise, la population sera furieuse et il perdra sa popularité. C’est une belle théorie. Mais elle est fausse (Dieu merci!). En fait la popularité de Poutine n’a fait que grimper pendant toute la crise ukrainienne comme on le voit dans la capture d’écran d’un reportage récent de la télévision : 60,6 % d’avis favorables en janvier 2014 et 85,9 % en mai 2014.

Il y a une grande différence culturelle entre les Russes et les Occidentaux, spécialement les anglo-saxons : les Russes sont *très* opposés à la guerre. Ils la feront et accepteront de mourir à la guerre, mais seulement si sa nécessité morale est absolument évidente comme pendant la seconde guerre Tchétchène, la guerre de Georgie du 08.08.08, ou l’intervention russe en Crimée. Dans ces trois cas, la première considération dans le soutien russe à l’intervention a été *morale*. Et tandis que, selon les sondages, l’opinion semble de plus en plus favorable à une intervention en Ukraine, l’armée russe et même le Kremlin refusent de tomber dans le piège que leur tend l’Empire.

Les émotions sont puissantes, mais les émotions ne doivent pas décider de la guerre et de la paix. Pendant la seconde guerre Tchétchène, la guerre de Georgie du 08.08.08, ou l’intervention russe en Crimée, l’émotion était grande en Russie mais la décision d’envoyer l’armée a été prise pour des raisons pragmatiques, rationnelles et mûrement réfléchies. Comme je l’ai déjà souvent dit, pour ne pas se laisser emporter par la colère la Russie se concentre. C’est ce qu’elle fait maintenant.

Pour en revenir aux médias, il se passe autre chose de très intéressant: des Juifs russes très connus sont clairement en train de prendre la tête du mouvement d’action (pas nécessairement militaire) contre la junte. Il s’agit de personnalités juives très en vue, comme Vladimir Soloviev, Alexander Gordon, Roman Ratner (le chef actuel du bataillon israélien composé d’immigrés juifs russes) et de beaucoup d’autres. Contrairement à certains qui les soupçonnent de vouloir avoir un pied dans chaque camp, je pense qu’elles détestent réellement les néo-nazis ukrainiens. Et j’ajoute que les nationalistes russes croient aussi en leur sincérité et les accueillent pour lutter contre cet ennemi commun. Cela annonce-t-il une longue « fête de l’amour » sans nuages entre les Russes et les patriotes juifs? Bien sûr que non. Ils ont beaucoup de divergences mais il s’agit d’un intéressant « cessez le feu temporaire » si l’on peut dire, une façon typiquement russe (et juive!) de s’attaquer aux priorités en formant une alliance tactique contre un ennemi commun.

De plus, il y a beaucoup de Juifs russes qui aiment sincèrement la Russie et le peuple russe (ne serait-ce que parce qu’ils sont issus de mariages mixtes) et qui sont heureux de ne pas avoir à choisir entre les deux camps et de pouvoir être tout à la fois des Juifs patriotiques et des Russes patriotiques. Je sais qu’en disant cela, je passe pour un naïf aux yeux de certaines personnes. Mais j’ai personnellement rencontré beaucoup de Juifs en Israël, Europe et Russie, qui avaient une double loyauté, qui « additionnaient » ouvertement deux loyautés sincères. Bien sûr, certains se sentaient plus Juifs que Russes et d’autres plus Russes que Juifs. Ces choses-là sont complexes et subtiles, ce n’est pas blanc ou noir comme certains antisémites voudraient nous le faire croire. Comme disent les Russes, « L’Est est un univers subtil » et les Russes comme les Juifs sont d’abord et avant tout des peuples de l’Est, pas de l’Ouest.

Pour en revenir au plan ‘B’ de l’Empire, on peut maintenant résumer la position russe ainsi : ne pas se laisser entraîner à intervenir, ou, si c’est inéluctable, que ce soit au moins le plus tard possible. Pourquoi? Pour quelques raisons simples:

1) Pour que les bases morales de l’intervention soient aussi établies que possible.

2) Pour donner le temps à l’opinion publique mondiale de se rendre compte que les médias occidentales mentent (cela semble être en train de se produire, même si c’est lent).

3) Pour obtenir le plus de soutien possible à une telle intervention en Ukraine de l’est.

4) Parce que le temps travaille en faveur des Russes en donnant le temps à la junte des fous de Kiev de faire d’autres erreurs.

5) Parce que les forces de la République Populaire de Donetsk(RPD) peuvent encore l’emporter.

Il faut, à ce stade, que je vous parle de l’équilibre des forces militaires présentes sur le terrain dans le Donbass.

Il y a une très large présence militaire ukrainienne dans l’est de l’Ukraine. Les force d’opposition composées de volontaires sont dérisoires en comparaison. Le conflit n’a pas été réglé en 24 heures pour deux raisons. D’abord la vaste majorité du personnel de l’armée ukrainienne ne veut pas se battre. Ensuite, la menace d’une intervention militaire russe est réelle et, j’ajouterais qu’elle n’a rien à voir avec les forces russes prétendument déployées à la frontière. Laissez-moi vous expliquer pourquoi puisque les médias dominants ne le font pas. Voilà un des scénarios possibles:

Supposons que quelques batteries de lance-roquettes multiples stationnées près de Slaviansk décident d’ouvrir les hostilités avec un barrage d’artillerie soutenu comme les Georgiens l’ont fait à Tskhinval au début de la guerre du 08.08.08. En réponse, la Russie n’aurait pas besoin d’envoyer une armée ni des troupes de l’autre côté de la frontière. Poutine pourrait ordonner des frappes aériennes qui détruiraient les unités d’artillerie de l’armée ukrainienne en quelques *minutes* (un seul missile Iskander équipé d’une tête à fragmentation ou d’explosifs gazeux suffirait!). A la différence des reporters occidentaux (le nom est impropre, « perroquets » serait plus approprié puisqu’ils répètent les mensonges de leurs gouvernements), l’armée ukrainienne sait très bien qu’elle est assez près de la Russie pour que cette dernière puisse tous les envoyer dans un monde meilleur. Seriez-vous prêts à bombarder Slaviansk pour obéir aux ordres en sachant pertinemment que votre position est dans la ligne de mire des opérateurs des missiles Iskander et que si les Russes tirent, vous ne le verrez même pas venir (pas même sur le radar)?

Source et fin de l’article sur Oulala.info via Sott.net

 

4 Commentaires

  1. le journaliste anglais Graham Phillip avait été capturé aussi
    heureusement relaché

    il a filmé des scènes et il semble qu’un groupe paramilitaire tire sur l’armée loyaliste ET les insurgés de l’est

    bizare vous avez dis bizare?

  2. il faut arrêter la bière ou le chichon. est ce possible d’avoir une copie de ton dernier tampon d’entrée en Ukraine mon cher benji? il y a des naïfs et des ignorants. a vous de choisir votre camp. mais l’Ukraine et les ukrainiens ce n’est pas du tout cela. économisez donc vos yeux de l’écran ou alors ne parlez que de sujet que vous maîtrisez. car la vous frôler le ridicule. mais bon, allez sur place, le printemps est la et les petits hommes verts de votre poutin dangereux sont en train de se faner.

    • hahahaaa
      lucd, est-ce possible d’avoir une copie de l’honnêteté des sources journalistiques qui dénoncent uniquement les hommes verts de poutine?

      Le journaliste Graham Phillip fait un travail DE TERRAIN remarquable (tu le trouveras sur youtube ou twitter)
      tu peux aussi visiter le blog les-crises.fr pour profiter d’un travail HONNETE

  3. Je trouve que c’est quand même minorer le rôle des oligarques locaux. Ils ne prennent pas tant que ça leurs ordres de Washington, Bruxelles ou Moscou; cette bande de charognards est surtout en train de se partager la carcasse du pays qu’ils ont tué à force vivre dessus.

    http://www.voltairenet.org/article183826.html

    « Ihor Kolomoïsky est considéré comme étant le principal chef de la mafia ukrainienne. Il serait la seconde ou la troisième fortune du pays (après Rinat Akhmetov et/ou Viktor Pinchuk). Il détient le secteur de la métallurgie, la Privat Bank et a acquis en 2011 le secteur du gaz. »

     » Il a créé le Parlement juif européen (qualifié de fumisterie par le Crif) avec le soutien du Bahreïn. »

    Petit rappel : les FEMEN viennent d’Ukraine …

    Ce type était censé être la 377e fortune du monde en 2011, et si deux autres oligarques ukrainiens sont devant, ça commence à faire du monde dans le Top 500 … On ne parle pas de petits joueurs; les oligarques ukrainiens sont du gros gibier (de potence), et ils ne prennent pas les ordres, ils nouent des alliances et font des affaires avec leurs collègues du NOM. Sur le dos des 99 % .

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