Dede Kowara, 37 ans, est Javanais. Suite à un banal accident d’adolescence, alors qu’il est à peine âgé d’une quinzaine d’années, Dede se blesse au genou. Ce qui n’était qu’une blessure caractéristique de la vie d’un enfant allait devenir le calvaire de sa vie. Une première petite verrue apparait rapidement sur ce genou endolori, suivie par toute une colonie qui commence alors à envahir chaque recoin de son corps, de manière incontrôlable. Au fur et à mesure que son cauchemar physique s’amplifie, la vie de Dede Kowara prend des tournants toujours plus désagréables. Il est d’abord obligé de quitter ses deux emplois d’ouvriers en bâtiment et de pêcheurs, ne pouvant plus exercer, pour devenir l’une des attractions principales d’un « Freak Show » itinérants. Puis un jour, après toutes ces années côte à côte, sa femme, sans doute incapable de le soutenir et de s’occuper plus longtemps de lui et de leurs deux enfants, les quitte tous les trois après dix années de mariage.
Pourtant, un peu comme un mauvais sort définitivement chassé, la chance de Dede tourne l’année dernière. Grâce aux médias. Plus exactement, grâce au journal anglais The Telegraph et la chaîne documentaire Discovery Channel Documentary. La chaîne documentaire prit le parti d’emmener en Indonésie le docteur Anthony Gaspari, dermatologue Américain, dans le cadre d’un de ses tournages, à la rencontre de Dede, afin qu’il puisse observer la nature de ces verrues qui ressemblent à des racines d’arbre. Le dermatologue, également chercheur à l’université du Maryland, conclu après analyses que Dede Kowara, l’homme-arbre, souffre en fait du Papilloma Virus Humain, une infection assez commune, qui provoque des éruptions de verrues.
Le problème de Dede est en fait dû à une forme extrêmement rare de déficience de son système immunitaire, laissant son corps incapable de combattre les verrues. Le virus, contracté lors de la blessure initiale, est en fait capable de forcer laemécanisme cellulaire de ses cellules cutanées, leur ordonnant alors de produire en masse la substance causant ces excroissances si similaires à des racines d’arbres. Le nombre de globules blancs présents dans le sang de Dede était si faible que le docteur Gaspari soupçonnait initialement l’homme d’être atteint par le Sida.
Depuis cette cruciale découverte, Dede est passée à diverses reprises sur une table d’opération en Indonésie, en 2008, après que le docteur Gaspari ait pu expliquer à ses homologues indonésiens les raisons du mal qui le rongeait. Les médecins lui ont déjà enlevé presque deux kilos de verrues, ce qui lui permet pour la première fois depuis des dizaines d’années d’apercevoir la forme de ses doigts. Afin de renforcer son système immunitaire, Dede est soumis à un traitement de vitamine A synthétique. Plusieurs opérations l’attendent encore dans les mois à venir, notamment pour greffer des tissus de peau sur certains endroits endommagés de son corps, et particulièrement les doigts, afin de lui permettre de retrouver une meilleure mobilité de ceux-ci.
Mais la grande nouvelle, c’est que malgré les nombreuses séquelles encore visibles, Dede ,pour la première fois depuis des années, a pu retrouver l’usage des ses doigts. Les médecins sont très fiers d’annoncer qu’il pourra socialiser plus facilement à l’avenir et travailler de nouveau. Et lui, sur son lit d’hôpital, s’est découvert un nouveau passe-temps, avec ses doigts retrouvés: le sudoku. Notre homme y est visiblement devenu accro et espère maintenant en finir avec tout ça et… se trouver une nouvelle femme à épouser!
Et bien tout est à refaire,
En septembre 2008, il était sorti de l’hôpital et pouvait tenir un stylo, une chose qu’il ne pouvait plus faire depuis qu’une « corne » de près de 30 cm recouvrait ses mains. Cependant aujourd’hui, cette « écorce » recommence à pousser sur ses mains et ses pieds, l’empêchant peu à peu d’accomplir des gestes simples…
Dede, récemment après l’une des ses nombreuses opérations.
Source Publié en 2010
Sur ce sujet si particulier, voyez le documentaire :
« Rencontre inédite entre deux hommes arbres » – Version avec son rehaussé de 5 dB :