Gaspillage : donner plutôt que détruire

Selon une étude de l’Agence du don en nature, la valeur des objets envoyés à la casse représente 630 MEUR par an. L’organisme incite les entreprises à offrir leurs invendus.

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PILÉS, BROYÉS, CONCASSÉS, l’équivalent de 630 M€ de produits neufs non alimentaires sont détruits par les entreprises chaque année, selon une vaste étude de l’Agence du don en nature que nous révélons aujourd’hui*. Fabricants ou distributeurs détruisent ainsi six fois plus qu’ils ne donnent.

Ces pratiques, davantage connues pour les produits de l’agroalimentaire, peuvent surprendre et amener à cette question : pourquoi envoyer au pilon un pot de crème hydratante, un livre ou une paire de chaussures qui ne sont pas menacés par une date de péremption imminente ? « Pour leur image de marque, les fabricants peuvent retirer de leurs rayons des dizaines de milliers d’unités : une fois que la mode est passée du rouge au vert, c’est autant de produits obsolètes », décrypte Stéphanie Goujon, déléguée générale de l’Agence du don en nature (ADN), qui récupère les invendus pour les redistribuer à des associations caritatives.

 Les fabricants rapatrient alors par palettes entières des centaines de cartons qui deviennent des « stocks dormants » dans leurs entrepôts. « Le problème, c’est que cela représente un vrai coût », confie Maurice Issalene, directeur financier de Spin Master, société de jouets. Lorsque ses produits ne connaissent pas le même succès que la fée Flying Fairy, qui s’est arrachée dans les linéaires ce Noël, les cartons qui sommeillent dans les hangars représentent des dizaines de milliers d’euros de perte pour l’entreprise, rien qu’en location. Devant ces produits caducs, boudés des consommateurs, les fabricants frappent aux portes des soldeurs, des grossistes… ou se décident à les détruire. « Cela a pu nous arriver de détruire, mais c’est une aberration économique, écologique et sociale », dénonce Joël Tronchon, directeur du développement durable chez SEB. La destruction des invendus génère ainsi de 5 à 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la réutilisation, selon l’étude.
Source et article complet: Le parisien

2 Commentaires

  1. Détruire permet de satisfaire les actionnaires en maintenant les marges à des niveaux artificiellement élevés, et de jouer à fond sur l’obsolescence programmée … L’ « aberration économique, écologique et sociale » profite à certains. Les mêmes qui s’en servent pour faire du « greenwashing », mais bon … « A cheval donné, ne regarde pas dans la bouche » …

  2. Ben oui… le capitalisme exacerbé veut ça!
    Donner ne rapporte pas… et comme autrui ne compte pas…

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