Grèce : Où est passé le pognon ? Votre pognon…

D’après les derniers propos tenus par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble concernant la Grèce et le fait que l’Allemagne était prête à de nouveau aider Athènes sous réserve, bien sûr, que le gouvernement grec poursuive sa politique d’austérité hallucinante compte tenu des ravages sociaux et sociétaux que cette dernière provoque.

CRISE IMMOBILIERE : illustration

C’est un article de La Tribune qui revient sur les derniers propos du ministre allemand de l’Économie. Pour lui, « si la Grèce a rempli toutes ses obligations d’ici fin 2015, et engrange un excédent budgétaire primaire et si un besoin de financement est encore nécessaire, alors nous sommes prêts à faire quelque chose ».

Vous remarquerez que l’exigence posée est un excédent pour le budget primaire.

Vous remarquerez également que, tout au long de cette année 2013, on nous vantait presque la reprise économique en Grèce mais surtout la nette amélioration de la situation budgétaire. Ça c’était pour le côté face.

Côté pile, en réalité, non seulement la situation budgétaire grecque ne s’arrange pas mais elle s’aggrave. Fin 2013, on nous expliquait que le budget grec était presque à l’équilibre. Ce qui était vrai le 31 décembre 2012, le jour de l’arrêt des comptes. En réalité, dès le trimestre suivant (le premier trimestre 2013), la dette grecque bondissait de 8,6 % comme en témoigne ce document d’Eurostat dont je vous donne le lien ci-dessous.

Mais où sont passés les 240 milliards d’euros du plan de sauvetage de la Grèce ?

Je crois qu’il faut désormais se poser la question la plus importante. Une question à plus de 300 milliards d’euros, 300 milliards d’euros payés par les con-tribuables européens au premier rang desquels nous trouvons les Allemands suivis des Français qui sont les deux plus grands pays dont la contribution est la plus élevée.

Reprenons les chiffres car les chiffres sont importants.

Avant la crise en 2005, la dette publique grecque est de 195 milliards d’euros, soit 99,8 % du PIB. Il va sans dire que cette dette avait été minorée dans les chiffres grâce à quelques artifices liés à des montages financiers « brillants » qui avaient été réalisés par la Banque Goldman Sachs qui, à l’époque, conseillait le gouvernement grec.

En 2011, la dette publique atteint 360 milliards d’euros, soit 165,3 % du PIB. C’est à ce moment-là que la Grèce va « bénéficier » coup sur coup d’une annulation d’un tiers de sa dette, ce qui est énorme, et de la mise en place d’un plan d’aides financières qui s’élève pour le moment à un total de 240 milliards d’euros.

Pour l’effacement du tiers de la dette grecque, nous parlons d’une somme d’environ 109 milliards d’euros auxquels nous pouvons donc rajouter 240 milliards d’euros d’aides et nous obtenons le chiffre de 349 milliards d’euros pour le sauvetage de la Grèce.

Je me permets, à ce niveau-là du raisonnement, d’attirer votre attention sur le fait qu’en 2011, avant toutes ces dépenses, la dette grecque culminait à 360 milliards d’euros… Or entre 2011 et 2014, nous aurons dépensé ou mis à disposition environ 350 milliards d’euros… En gros, la Grèce ne devrait plus avoir beaucoup de dette, ou si peu… 360 moins 350 = 10 milliards d’euros de dette.

Pourtant, lorsque vous regardez ce document parfaitement officiel d’Eurostat, vous constaterez de façon incontestable que la dette grecque, à la fin 2013, est non seulement de 316 milliards d’euros mais en plus elle représente plus de 169,1 % du PIB alors qu’en 2011, au sommet de l’endettement et avant les plans d’aides, ce ration d’endettement sur PIB n’atteignait « que » 165 %…

Pour résumer

En Europe, lorsque la Commission européenne fait des calculs, elle réinvente les règles de base des mathématiques. Ceux qui pensent que 1 + 1 = 2 n’ont strictement rien compris ni à l’Europe ni à la finance internationale.

En Europe donc, sachez que 360 milliards (de dettes initiales) – 350 milliards (plans d’aides cumulés et effacement de dette) = 316 milliards de restant dû aux banquiers…

Voyez mes chers amis, c’est ce que l’on appelle de la création de valeur. C’est beau tout de même la grande finance internationale.

Certains disent que l’on devrait appeler cela du vol, je leur laisse évidemment la responsabilité de tels propos… mais d’un autre côté, je crois qu’il faut tout de même se poser LA question.

Où passe ce pognon bon sang….

Nous voyons bien, à travers l’ensemble de ces chiffres, que le peuple grec est saigné aux 4 veines pour rembourser à des créanciers privés de l’argent versé par le reste des con-tribuables européens…

Il y a quand même, avouons-le, de quoi se gratter la tête.

Mais tout le monde s’en fout ou presque.

Tout le monde dort paisiblement en se disant mais non ce n’est pas grave, c’est des Grecs, ils l’ont bien cherché…

Tout le monde préfère aller s’acheter le dernier i-bidule en solde en rampant sous une guillotine, pardon un rideau de fer de magasin.

Tout le monde préfère aller se faire lobotomiser par son émission de télé préférée… Enfin tout le monde sauf vous autres, mes chers camarades contrariens. Alors faites tourner cette question que l’on doit se poser. Que l’on doit être de plus en plus nombreux à se poser, que l’on doit se faire poser aux autres, à tous les autres, y compris ces endormis qui nous entourent, surtout ces endormis qui nous entourent.

Où est passé ce pognon ? Notre pognon mes camarades citoyens-contrariens.

 

Angela Merkel : « Tôt ou tard, la monnaie explosera, sans la cohésion nécessaire »

C’est un article du Monde du mois de décembre, et j’étais totalement passé à côté, ce qui n’est pas une raison pour ne pas revenir sur cette déclaration choc de la chancelière allemande qui a tout simplement dit haut et fort, lors de ce conseil européen, que l’euro allait finir par nous exploser à la figure, ce qui est une évidence économique soit dit en passant.

Le plus alarmant d’ailleurs c’est que l’Allemagne, à mon sens, prépare avec efficacité l’explosion de l’euro en consacrant l’ensemble de ses ressources disponibles à la réduction de sa dette publique.

Toujours sur ce document d’Eurostat, vous pourrez constater qu’alors que la dette de la France explose, les Allemands, eux, représentent le seul pays européen ou presque à réduire son endettement en 2013.

Pendant ce temps, mon ami Pierrot joue avec Marie-Charline et François contemple les courbes de Julie.

Pathétique et consternant.

Source : lecontrarien.com via Actuwiki.fr

19 Commentaires

  1. Quelle question ! AHAHAHA !

    « Où est passé le pognon ? Notre pognon ? »

    Mais dans la poche des Banksters et de nos kleptocrates, tout simplement.

    Et vous verrez que cela ne suffira pas…

    Il faut de la Croissance !

    (des dividendes à verser aux actionnaires…)

    • Cela fait belle lurette que les dividendes, c’est juste de l’argent de poche. Les « actionnaires » ou plutôt les traders se rémunèrent sur le cours de l’action et les stock-options; le P.E.R. ou le R.O.E. ne sont plus que de vagues indicateurs techniques, qui ne veulent rien dire quand on les applique à des Facebook ou des Twitter …

      • Manifestement, tu n’as pas conscience de la volatilité des capitaux.
        Les actionnaires par les jeux entrecroisées de possession d’actions, d’obligations, bref, de dettes, ne visent qu’à une chose en tirer toujours plus.
        Si ce n’est par la croissance du chiffre d’affaire, cela doit être trouvé dans la marge, les bénéfices, l’investissement, le cout de la main-d’oeuvre, la marge des fournisseurs et sous-traitants, etc, qu’importe son origine, il faut 10%, 15% voire plus, toujours plus de rentabilité pour les placements financiers.
        Les traders ne sont que des employés, fort bien payé, avec également un intéressement au fonctionnement qu’ils deviennent détenteurs d’actions, de stock-options, etc.
        de même concernant les membres des directoires, tels que ceux de Dexia, mais de quasiment tous les trusts et entreprises d’envergure mondiale.
        Pourquoi crois-tu qu’ils sont bien payé ?
        Ils font bien le boulot que demandent les représentants des actionnaires au Conseil d’Administrations.
        Qu’importe les « petits porteurs » de parts du capital, la richesse, si elle ne peut provenir de dégagement de marge supplémentaire par la croissance des ventes, proviendra de la vampirasition de celui-ci par la finance, par la dette en fait.
        La dette ! La Dette ! LA DETTE !
        C’est par un fabuleux tour de passe-passe dont les politiques professionnels sont complices que le travail, et le capital sont totalement dépouillés au profit de ce tonneau des danaïdes qu’est la dette, au profit de la Finance.
        La spéculation néo-libérale tue la poule aux oeufs d’or.
        C’est un suicide mais ils ne peuvent et surtout ne veulent pas y croire, et lorsqu’ils sont conscient, essayent de courir devant le tsunami du collapse financier qui s’annonce.

  2. Il me semble, mais n’étant pas un spécialiste, je peux très bien me tromper, que ces 300 milliards ont été prêtés à la Grèce pour éviter un ou des défauts de paiement, ils seront à rembourser un jour ‘peut être’, ils font donc encore partie de la dette….

    • En gros, on a évité la banqueroute en doublant le passif; c’est à la mode, en ce moment : La FED qui rajoute 4000 Trillions à son bilan, etc … Le problème de départ reste entier, il a juste été gonflé aux stéroïdes et son règlement différé. Pour arranger ça sans crise, il faudra pouvoir cumuler austérité ET croissance sur une longue période, ce qui me semble une proposition pas très réaliste.

      • et quand ils aurons cumulés jusqu’au point de non retour cela va créer une bulle financière qui finira par exploser une de plus, il faut s’intéressé a la chronologie des crises financière depuis la crise pétrolière de 1973 c’est la source de tout!et le temps écouler entre 2 crises est de plus en plus court.

        quand au 300 milliards€ prèter a la Gréce ils ne seront problablement jamais remboursé!

  3. C’est sans surprise.

    Je rappelle qu’il avait été dit que la troïka mettait la Grèce sous « assistance ». Se faire assister n’est jamais bon (surtout par la troïka), le peuple est en train de s’en rendre compte.

    Je rappelle aussi que les Grèques n’ont pas eu le droit de faire un referendum pour se prononcer sur une volonté de sortie de l’UE. Ce n’était pas une prise de décision, juste donner un avis… par une méthode démocratique… Refusé par la troïka, c’est le revers de la médaille quand on se fait assister.

    Je rappelle enfin que le plan de sauvetage a été mis en place pour sauver les banques, en aucun cas le peuple. Je ne trouve pas étonnant que les banques ait bien profité de l’argent tandis que le peuple continue de pleurer. Je ne dis pas que c’est juste, c’était juste l’application des promesses qui avaient été faites (pour une fois).

    Tout portait à penser que les Grèques allait finir avec un trou du… de bal bien plus gros qu’à l’origine, c’est maintenant chose faite, je ne voit pas ce qui pourrait nous étonner.

    L’expression « va te faire entuber chez les Grèques » semble on ne peut plus vrai aujourd’hui… Il suffit de vivre en Grèce pour le comprendre.

    Mais il n’y a pas qu’en Grèce ! En France (par exemple), même si le pays n’est pas (encore) sous assistance, il y a déjà quelques plans de sauvetage (de banques)…

    France… Un futur à la Grèque ?

    • non les Grecs n’ont pas voulu du référendum proposer par Papandreou! maintenant ils s’en mordre les doigts.

      La question a été poser ou on sort de l’Euro et on fait faillite avec tout les risques que cela comportes ou on accepte l’aide européen et on applique les mesures demandées ( je simplifie évidament c’est beaucoup plus complexe) mais je peux assurer encore maintenant la grande majorité des Grecs ne veulent pas sortir de l’euro ni de l’union européen car depuis qu’ils ont adhére a € en 2001 ils ne produisent plus rien! le peu d’industrie et d’exportation a été détruit et ce n’est la faute de l’europe mais bien de la classe politique grecque qui est corompue et clientelisme. ce qui les a forcer a emprunté toujours plus c’est un cercle vicieux le coup de grâce a été le cout exorbitant de jeux olympique!

      • du bol qu’en France on a un raciste comme VALS et l’autre enclume sois disant Président des prostates..
        Tu me semble chelou brave LILITH,déja qu’avec un pseudo aussi péremptoire le doute n’est plus permis..

        • pourquoi tu me dis dis que je semble chelou? je dénonce un système qui fonctionne depuis plus de 30 ans en grèce dès qu’ils sont rentrès dans L’EUen 1981 avec le coup de pouce G D’Estaing comme parrain ils ceder a la facilité et touts les gouvernements qui se sont succedés, aucuns n’a penser au intérets du peuple sauf au moment des élections mais ça c’est comme partout! sauf que a l’heure actuelle crois tu que le peuple Hélène a apris de ses erreurs et bien que neni!il continue de plus belle, c’est toujours le royaume du passe droit et du pistonage et de fraudage en tout genre oh plus discretement mais cela continue et c’est ce qui pourri ce merveilleux pays

      • Bonjour lilith,

        C’est un mensonge de dire que le peuple grec n’a pas voulu du référendum.
        C’est bien l’europe, lors du G20 des 3 et 4 novembre 2011, qui a mis le couteau sous la gorge de Papandréou pour que ce référendum n’ai pas lieu.
        Liens, ci-dessous, lapidaires :
        http://lci.tf1.fr/monde/europe/referendum-grec-papandreou-lache-par-deux-de-ses-ministres-6804485.html
        http://www.parismatch.com/Actu/International/George-Papandreou-sur-un-referendum-ejectable-153493
        Liens plus explicites :
        http://www.atlantico.fr/pepites/grece-sortie-euro-desormais-envisagee-angela-merkel-nicolas-sarkozy-215872.html
        Bien noter que les vidéos concernant les accusations de chantage sont impossibles à ouvrir, mais que les vidéos à la solde de l’europe sont fonctionnelles.
        En ce qui concerne les jeux olympiques, le coût était de 9-12 milliards d’euro.
        Soit de 2.5% à 3.33% du total de la dette grecque en novembre 2011.
        Il ne faut pas dire de contre-vérité.
        D’autre part, en italie la nomination de mario monti (ex 1er de Goldman sachs pour l’europe, lors du tripatouillage des comptes de la Grèce pour son entrée dans l’euro), ce monsieur qui n’a jamais été élu en italie a été nommé sénateur just’avant sa nomination comme premier ministre(prérogative du chef de l’état dans la constitution italienne), lui permettant d’être nommé premier ministre.
        En grèce, un scénario proche. Après la démission de Papandréou, son ministre des Finances Evangelos Venizelos l’a remplacé dans l’attente de nouvelle élections.
        Après ces élections, le premier ministre qui en sorti, Loukas Papademos(ancien vice-président de la BCE), a nommé comme ministre des finances Philippos Sahinidis.
        Pour plus de détails, lien :
        http://liesidotorg.wordpress.com/2012/03/21/grece-le-grand-retour-de-goldman-sachs/

        Voilà le vrai film des coups tordus en Grèce !
        Le peuple n’a pas eu droit à dire son mot, et pas par la volonté de Papandréou.

        C’est plus clair maintenant ?

  4. La reponse est:
    _ les milliards pretés ont été directement donné aux créanciers de la Grece (dont en grande partie la deustch Bank).

    On a ainsi remboursé les banques qui avaient preté stupidement de l’argent. Eux n’ont pas perdu bcp.

    Et maintenant c’est plus aux banques que la grece doit de l’argent.
    C’est a nous.

    Donc comment transformer la dette privée en dette publique pour éviter que les bad bank fassent faillites.

    • re… Tycer,

      Tout à fait, mais il ne faut pas oublier le crédit agricole et la société générale.

      Rien pour le budget de fonctionnement de la grèce, mais « l’ardoise » pour son peuple !

      A se demander si, quels ou qui sont les meilleurs « braqueurs » du monde, certainement pas le sud de l’europe, ni ceux qui reconnaissent l’autorité du vatican.
      Oui, une guerre existe à plusieurs niveaux, et non pas des guerres.
      Non ?
      Si je me trompe, il faut le démontrer.
      Ou alors, que les eurotrolls se taisent en volant le cash de nos poches. C’est déjà pas mal ?
      Non ?
      On va pas donner aussi la vaseline, « quand même » ?
      Non ?

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