Récolter ses propres graines

Quel que soit le problème à l’avenir, en considérant que les prévisions sont justes quel que soit le domaine, la « débrouille » sera indispensable, et chaque connaissance comptera, comme celle de savoir récupérer et gérer les graines. Donc voici comment récolter et s’occuper des graines en cas e besoin:

Introductionsemences

Il peut être intéressant de faire ses semences pour diverses raisons : elles sont assez chères dans le commerce et cela représente une économie dans le budget jardinage, il est aussi satisfaisant de « faire soi-même » et rassurant d’être un peu plus indépendant…

Cela nécessite un peu plus de travail et d’attention et quelques habitudes nouvelles, car il faut aussi prévoir pas mal de place en plus en raison de certaines plates-bandes ou parties de plates-bandes qui restent occupées pratiquement toute l’année et même, pour les bisannuelles, une année et demie…

Quelques règles générales

  • Il faut essayer de choisir et laisser pousser des porte-graines vigoureux, veiller à ce que leur santé ou leur croissance ne soit pas trop entravée par d’autres plantes, trop de mauvaises herbes, les travaux de proximité, et cela tout au long de leur croissance jusqu’à leur maturité. Il faudra souvent en tuteurer certains.
  • Certaines plantes peuvent s’hybrider, c’est-à-dire se mélanger (cucurbitacées, crucifères, ombellifères notamment) et si on veut éviter cela il est nécessaire de faire pousser les différentes variétés en des endroits différents, ou à des distances suffisamment espacées, ce qui n’est pas toujours facile si on a un petit jardin. De même, les potirons du voisin peuvent influencer vos potimarrons par exemple. Et la carotte peut s’hybrider avec la carotte sauvage… Par contre des hybrides peuvent donner des surprises intéressantes, et sont de toute façon aussi comestibles (sauf éventuellement si vous plantez des coloquintes à côté de vos potirons, mais vous ne risquez quand même pas de vous empoisonner).
  • Les graines doivent être récoltées à complète maturité, mais avant qu’elles ne tombent d’elles même. On peut aussi échelonner les récoltes et prélever les graines qui mûrissent au fur et à mesure. Quelques variétés, qui tombent très vite et que l’on risque de perdre (mâche par exemple – à moins que l’on ne veuille la laisser se ressemer toute seule au même endroit) doivent être surveillées de près pour ne pas louper la récolte et arriver alors que toutes les graines sont déjà tombées…
  • En principe, on utilise pour les semis les graines les plus belles et les plus grosses, mais je ne m’interdis pas d’utiliser du vrac. Cela dépend du degré de sélection que l’on a envie d’opérer.
  • Pour les sécher, les semences peuvent être étalées à l’ombre dans des clayettes, sur un support comme du papier ou du tissu, on peut aussi pour certaines, suspendre les plantes à l’envers après récolte et les faire sécher à la façon des bouquets secs, ou des bouquets de plantes à tisanes.
  • Les graines doivent ensuite être stockées au frais et au sec. Personnellement nous les mettons, une fois qu’elles sont parfaitement sèches, dans des bocaux de verres fermés d’un couvercle étanche. On peut aussi les conserver dans des enveloppes ou sachets papier ou kraft, à condition qu’on soit sûr qu’elles ne peuvent prendre l’humidité ambiante, sinon elles moisissent et ne sont souvent plus bonnes.
  • Les plantes annuelles sont des plantes qui terminent leur cycle en une seule année. Elles donnent donc des graines dans l’année, en général après l’été. Les plantes bisannuelles donnent en général la production dans l’année, mais ne fleurissent et donnent des semences que l’année suivante (c’est le cas de beaucoup de légumes « racines ». Il faut donc souvent leur faire passer l’hiver en cave – si elles craignent le gel – et les replanter au printemps, uniquement dans le but d’obtenir des graines.
  • Pour obtenir les graines de ces légumes racines, on peut aussi prendre les légumes achetés dans le commerce au printemps, et les planter au jardin : ils monteront en graines au courant de l’année. Mais çà peut ne pas fonctionner si ce sont des hybrides F1, ou encore, cela peut donner d’autres variétés.
  • Il est utile de conserver en surplus des graines inutilisées pour la seconde année, et donc d’en produire suffisamment : cela permet d’avoir des réserves et de ressemer en cas d’échec du semis, mais aussi d’avoir des graines en cas d’échec de la production de graines.
  • Dans le jardin, on peut laisser en place et souvent tuteurer les porte graines. Mais afin que toutes les plates-bandes ne soient pas occupées, les porte graines étant éparpillés partout dans le jardin après les récoltes, on peut précautionneusement, avec une grosse motte, déplacer ces porte graine en un autre endroit du jardin, par exemple pour les rassembler un peu.

Légumes courants

  • Aubergines : comme la tomate.
  • Bette (blette/poirée) : bisannuelle qui monte facilement en graine l’année suivante. A laisser en place – éventuellement protéger un peu du grand froid.
  • Betterave : au printemps planter une betterave de l’année précédente. Elle va alors monter en graines.
  • Carotte : conserver quelques belles carottes en cave, durant l’hiver. Replanter en février-mars, en espaçant de 60 cm environ. Ne garder que les ombelles, les plus belles et couper les autres. Enlever si possible les carottes sauvages s’il y en a à proximité.
  • Céleri (rave, branche, à couper) : les raves doivent être conservés en cave en hiver, puis replantés au printemps. Les autres peuvent rester à l’extérieur, mais en les protégeant des grands froids. Ils montent tous en graine l’année suivant leur semis. Ont tendance à revenir parfois spontanément si les semis tombent.
  • Chicorée frisée et scarole : conserver l’une ou l’autre belle en cave en hiver avec une motte, ou dans un châssis protégé, replanter en pleine terre au printemps. Récolte des graines à la fin de l’été.
  • Chou pommés : conserver des choux entiers, dont on peut consommer la pomme au courant de l’hiver. En la coupant laisser quelques feuilles sur le trognon. Sur celui-ci, planté au printemps, pousseront des rameaux qui donneront des fleurs puis des graines. Les graines de la base seront les plus grosses et mûriront avant les suivantes situées plus haut sur la tige. Cueillir les cosses à maturité en général juillet (surveiller) juste avant que les graines ne tombent.
  • Chou de Bruxelles : on peut laisser en place en hiver. Ne pas récolter les pommes, qui donneront fleurs puis graines. Un peu comme le chou précédent.
  • Chou fleur : difficile à réussir (aléas climatiques). Mettre en réserve des graines les années propices… laisser monter à fleur. Pincer l’extrémité des rameaux, les fleurs de la base donneront les semences. Récoltées en août-septembre, un peu avant maturité, puis séchées dans leur cosse.
  • Concombre : extraire les graines d’un beau fruit bien mûr. Les laver et les sécher.
  • Courge : comme ci-dessus.
  • Cresson alénois : monte assez rapidement et facilement en graines.
  • Epinards : annuelle ou bisannuelle selon la date du semis. Donne de grosses graines faciles à récupérer.
  • Fève : tuteurer les pieds les plus sains et vigoureux pour récolter les semences à pleine maturité.
  • Haricot : Les premières gousses mûres fournissent les meilleures semences. Ce sont en fait les haricots que l’on utilise en haricots secs. Choisir les plus gros dans les gousses ayant donné beaucoup de beaux grains.
  • Laitue, Romaine : pour les laitues de printemps on laisse monter en graines l’une ou l’autre belle (éventuellement tuteurer). Couper à maturité et faire sécher à l’ombre puis battre ou égrener à la main.
    Les laitues d’automne et d’hiver doivent être protégées pendant la mauvaise saison à l’aide de paille ou de feuilles. Elles montent en graines l’année suivante.
  • Mâche : laisser les plus belles en place. Elles montent en graine l’année suivante. Les graines tombent très facilement : arracher avec un peu de terre juste avant pleine maturité pour faire sécher à l’ombre et battre ensuite.
    Les graines de mâche âgées de deux ans germent mieux que les semences nouvelles.
  • Melon : voir concombre.
  • Navet : planter un navet de l’année précédente, qui va monter en graine. Faciles à récolter mais surveiller car tombent facilement à maturité.
  • Oignon : récolter de beaux bulbes à maturité. Conserver à l’abri à basse température afin qu’ils ne redémarrent pas trop vite. Planter au printemps. Tuteurer ensuite. On peut récolter en coupant la hampe entière que l’on conserve telle que, suspendues en botte s’il y en a plusieurs.
  • Panais : comme la carotte.
  • Persil : il monte en graine l’année suivant le semis. Protéger éventuellement un peu la racine par grand froid. Les graines sont bien accrochées et doivent être enlevées manuellement.
  • Poireau : on peut laisser en place ou mettre en jauge pendant l’hiver pour replanter au printemps. Monte au printemps. Un peu comme l’oignon, les graines mûrissent et tiennent bien sur pied. Eventuellement tuteurer. Attention : une fois récolté il n’est plus évident de les distinguer des oignons… Il faut donc bien les marquer, si on conserve les deux simultanément.
  • Pois : voir haricots.
  • Pomme de terre : utiliser des pommes de terre de taille moyenne que l’on met de côté dans des clayettes dès leur récolte, dans un local frais (cave). On plante lorsqu’elles germent au printemps. On peut aussi planter tous les restes de pommes de terre qui se mettent à germer au printemps, et l’on peut même couper en deux les grosses qui comportent suffisamment de germes.
  • Potiron : voir concombre.
  • Radis : font des graines à la fin de l’été pour les radis semés au printemps. Pour les radis d’hiver on garde en cave et l’on plante le radis au printemps suivant, afin qu’il monte en graine au printemps. Graines en été.
  • Tomate : prendre les pépins de belles tomates et les extraire, les laver et les sécher.
  • Topinambour : planter des topinambour, en ayant soin de choisir les biens gros ronds et réguliers. Ils reviennent ensuite tout seuls car il en reste toujours dans le sol. Pour démarrer un peut acheter des topinambours dans le commerce.

Médicinales et condimentaires

Ces plantes gagnent à être multipliées par éclats, marcottage, mais aussi semis. Pour certaines cependant les semences sont extrêmement petites et parfois difficiles à récupérer, mais aussi, pour les méridionales, elles n’arrivent pas à bonne maturité en raison d’une fin de saison précoce (nord de la France).

  • Aneth : graines en été. Faciles à récupérer.
  • Anis : graines fin d’été.
  • Basilic : graines en été ou fin d’été (peut ne pas mûrir si froid précoce ou semis tardif) demande de l’attention afin qu’elles ne tombent pas de leurs « cossettes » ou que le tout ne moisisse pas (partie nord de la France).
  • Camomille : se reproduit en principe toute seule. Pour cela laisser se faner les fleurs sur place. On peut transplanter ailleurs les plants qui viennent spontanément au printemps. Attention peut se transformer en « mauvaise herbe ».
  • Capucine : ramasser les grosses graines après les fleurs fanées, au courant de l’été et surtout en automne, la capucine étant une fleur assez tardive. Peut se ressemer toute seule.
  • Cerfeuil : annuel ou bisannuel selon le moment du semis. On récupère facilement les graines longues et noires en laissant mûrir après la floraison. Parfois tuteurer.
  • Ciboulette : les graines viennent facilement après les fleurs, aussi multiplication par division des touffes.
  • Coriandre : monte facilement en graine dans l’année. S’utilise en vert (c’est le persil arabe) ou en graines. Graines bien fixées doivent être enlevées manuellement : sécher d’abord en bouquets suspendus.
  • Estragon vrai : éclats (ne fait pas de graines)
  • Estragon de Russie : odeur et goût plutôt discrets (par rapport à l’estragon vrai). Devient deux fois plus grand que le précédent. Fait des fleurs puis des graines. Mais multiplication plus facile par éclats de touffes. Plus prolifique et résistant que le précédent, mais moins prisé : on l’accuse de n’avoir aucun goût.
  • Fenouil : graines en fin de saison.
  • Laurier : multiplier par souches-boutures.
  • Marjolaine vraie : graines très petites et pas évidentes à faire mûrir dans la moitié nord de la France. (?)
  • Origan : vivace, on peut facilement diviser les touffes ou replanter des rejets.
  • Mélisse : division des touffes. Se sème aussi spontanément.
  • Menthe : racines rampantes, facile à diviser : peut même devenir une « mauvaise herbe ».
  • Oseille : on peut diviser les touffes ou récolter les semences en été.
  • Raifort officinal : se ressème facilement de lui même ou récolte des semences en été.
  • Raifort racine : multiplication facile par éclats de racines.
  • Romarin : pas facile de faire des graines dans la partie nord de la France. Peut se multiplier aussi par éclats de touffes, boutures, marcotte au printemps ou en automne.
  • Sarriette annuelle : se ressème spontanément.
  • Sarriette vivace : de préférence boutures.
  • Sauge : graines faciles à récupérer en été. Mais tombent facilement si mûres. Boutures à la fin du printemps.
  • Thym : se ressème de lui même dans de bonnes conditions (moins facilement dans le nord). Sinon éclats de touffes, boutures.

Source: onpeutlefaire.com

Maintenant, certains peuvent se demander comment savoir si des graines sont encore utilisables ou non. L’astuce est simple: mettez les graines dans un bol d’eau, si elles remontent à la surface, elles ne sont plus utilisables, celles qui coulent peuvent encore être exploitées.

4 Commentaires

  1. Au boulot les écureuils !

  2. Cette page est a sauvegarder précieusement sur papier. on ne sait jamais.

  3. ça fait 2 ans que j’essaye , c’est pas évident !! a force je vais bien y arriver !!

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