Fukushima, le tonneau des Danaïdes

Il y a quelque chose d’exceptionnel avec Fukushima, c’est le silence plus ou moins entretenu sur la gravité de la situation, mais un record a été battu aujourd’hui avec Tokyo élue pour recevoir les jeux olympiques de 2020, avec un journaliste qui à la télévision a expliqué le plus sérieusement du monde qu’il y avait plus de radioactivité ce jour à Paris qu’à Tokyo. Mais il ne faut pas oublier autre chose: nous ne connaissons pas qu’elle sera la situation de ce pays dans un an avec les réacteurs à l’air libre, alors d’ici 7 ans…

Tout le monde connait cette légende mythologique grecque qui définit une tâche absurde et sans fin, le but étant de remplir un tonneau percé qui se vide fatalement au fur et à mesure qu’on tente de le remplir.

C’est en gros ce qui se passe dans la centrale dévastée de Fukushima.

Qui peut encore croire raisonnablement qu’il y a aura un jour une issue favorable au Japon, après la catastrophe nucléaire du 11 mars 2011 ?

Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave, dans un silence médiatique discret.

En tout cas, l’annonce récente de fuites à répétitions n’est pas de nature à rassurer qui que ce soit, et si on essaye en haut lieu de calmer les populations, assurant que la pollution qui a lieu depuis bientôt 30 mois, avec cette intense radioactivité qui se jette dans le pacifique, n’aurait que de faibles conséquences, vu la dilution, sur l’environnement. carte

Ce qui demande a être prouvé.

Une bonne nouvelle, l’une des fuites d’eau radioactive a été enfin repérée (lien) et à ce jour Tepco avoue ne pas savoir quelle quantité d’eau polluée à rejoint la mer. lien

En tout cas l’état japonais, actionnaire majoritaire de l’entreprise nucléaire, vient d’être obligé, une fois de plus de mettre la main à la poche.

360 millions d’euros, voila ce qu’il va verser pour tenter de résoudre le problème crucial des fuites à répétition. lien

Ils viennent s’ajouter aux milliards déjà consacré à tenter de gérer cette crise nucléaire.

Cet argent devrait permettre le renforcement du mur souterrain, destiné à contenir l’eau très radioactive qui s’échappe du site, soit par des infiltrations dans la nappe phréatique, soit par des fuites sur les kilomètres de tuyaux divers, censés récupérer l’eau qui a servi au refroidissement des réacteurs en fusion.

Une partie de la somme servirait aussi à ce qui a été appelé l’opération de congélation de la terre.

Ça consiste à geler jusqu’à une profondeur de 27 mètres la terre entourant la centrale afin de tenter d’empêcher la pollution de retourner dans l’Océan.

Il s’agit de faire circuler des réfrigérants à basse température dans des tuyaux verticaux souterrains installés dans un millier de puits. lien

Reconnaissant que l’exploitant nucléaire gère la situation de la pire des façons, masquant la réalité, et n’avouant que de longs mois après les problèmes découverts, l’état japonais s’inquiète maintenant de la possibilité d’annulation des Jeux Olympiques, prévus pour l’été 2020, et attend la décision du comité olympique, en principe le 7 septembre prochain, qui devrait dire si ils sont maintenus, ou pas, à Tokyo.

En attendant, l’autorité de régulation japonaise vient de relever le niveau, préalablement fixé à 1, et le portant à 3, (échelle INES) en ce qui concerne ces énormes fuites radioactives, le qualifiant maintenant d’incident grave, alors que précédemment, c’est le qualificatif « anomalie » qui avait été retenu. lien

Aujourd’hui plus de 1000 énormes containers sont déjà remplis d’eau très radioactive, et les experts estiment que la quantité d’eau contaminée qui s’est accumulée sur le site se monte à 360 000 tonnes, alors qu’à la date du 20 aout, 85% de la capacité totale avait été atteints, puisque cette dernière représente 430 000 tonnes.

Quand l’on sait que chaque jour, 400 nouvelles tonnes s’ajoutent au stock existant, on devine aisément qu’il faudra vite trouver une solution pour stocker toute cette eau.

Ce serait aussi oublier que, manifestement depuis mai 2011, au moins 300 tonnes d’eau très polluée, ont rejoint l’Océan Pacifique, chaque jour, soit pour les quasi 900 jours qui se sont écoulés depuis la catastrophe, 270 000 tonnes.

En résumé, Tepco a quasiment rejeté autant d’eau dans l’océan, que celle stockée dans ses réservoirs. lien

Alors que depuis le début, Tepco a tenu a distance les experts internationaux, ne leur permettant que des visites discrètes, et non approfondies, il semble que le vent soit en train de tourner, puisque Takuya Hattori, un ex directeur du site nucléaire, a déclaré : « il est indispensable de coopérer avec des organismes et des experts étrangers  ». lien

Reste à savoir s’il sera entendu ?

En attendant, le président de l’autorité de régulation nucléaire japonaise, Shunichi Tanaka, estime qu’il est impossible d’imaginer un stockage définitif et permanent de toute cette eau radioactive, et assure qu’il faudra la rejeter en mer, une fois purifiée « jusqu’à un certain point admissible pour la communauté internationale ». lien

Sauf que le système qu’avait proposé Areva pour tenter de purifier cette eau à montré les limites de ses possibilités…et que sous la centrale s’est formé un marécage radioactif. lien

Un nouveau système de décontamination appelé ALPS testé récemment permet de douter de son efficacité, et de toute façon, il est impossible d’éliminer le tritium, même si une partie du césium pourrait être filtrée. lien

Ajoutons que Tepco a besoin chaque jour de 350 m3 d’eau pour refroidir les réacteurs en fusion, alors que le système de décontamination en place ne peut pas traiter plus de 250 m3 par jour, ce qui n’est pas rassurant pour la suite. lien

Le 4 septembre dernier, un nouveau et violent séisme, accompagné de tornades, à frappé le Japon : d’une force de 6,5 il a touché entre autres le secteur de Fukushima, et les responsables de Tepco assurent « qu’aucun problème nouveau n’avait été constaté sur le site endommage dans l’immédiat ». lien

Plus grave, mais on s’y attendait un peu, les autorités américaines constatent que les radiations de la centrale japonaise atteignent maintenant leurs concitoyens en affectant leur nourriture et leur santé.

Selon Vérité World TV, des échantillons de lait pris dans tous les états américains démontrent que la radioactivité est 2000 % plus élevée que le permet la norme.

La FDA a résolu le problème comme les japonais en augmentant les niveaux acceptables.

Un article du New York Times fait mention d’un rapport du département nucléaire de l’Université de Berkeley apportant la preuve d’une importante augmentation du niveau d’iode 131 dans l’eau de pluie alors qu’une récente étude publiée dans l’international journal of Medecine affirme que 20 000 décès américains seraient dus à la pollution nucléaire provenant de Fukushima, et selon le docteur Sherman, la mortalité infantile à augmenté de 35% suite à la catastrophe japonaise. lien

La carte des états touchés est sur ce lien.

Le journaliste américain Harvey Wasserman a récemment écrit : « la réalité est que Tepco ne sait pas ce qui se passe. L’ensemble de notre planète est en danger. 2 ans et demi se sont écoulés après ces explosions et ils sont encore dans l’obscurité. C’est terrifiant ».

En France, le gesticulant ministre pro nucléaire Arnaud Montebourg, surnommé par certains commentateurs facétieux Averell, (le grand dadais des Dalton), assure la filiation du « célèbre » Thierry Rolland, qui avait déclaré « rien ne ressemblait plus à un footballeur coréen qu’un autre footballeur coréen  », en assurant que « la Corée du sud était en train de battre la France dans le nucléaire, parce qu’ils sont un Etat, issu du communisme…  ».

Il n’est manifestement pas au courant de la panne qui vient de frapper mercredi le réacteur d’une des plus importantes centrales nucléaires de Corée du Sud, et que ce pays traverse une crise de confiance sur le sujet nucléaire, à la suite de plusieurs scandales, dont l’un portait sur de faux certificats de sûreté garantissant le bon état de milliers de pièces détachées, utilisées dans les réacteurs. lien

Sommes-nous à l’abri en Europe d’accidents tels celui de Fukushima ?

D’après une étude européenne, des séismes sans précédent pourraient avoir lieu en Europe, bien plus importants que ceux qui ont servi de référence pour la centrale de Fessenheim.

Alors qu’il a été évalué à 6,2 sur l’échelle de Richter, une marge d’erreur de 0,5, le porterait à près de 7, et si EDF assure qu’un tel niveau de séisme ne provoquerait pas de dégâts dans la centrale alsacienne, les experts européens assurent qu’un tremblement de terre bien plus important pourrait se produire à Fessenheim. lien

Suite et liste d’articles/sites à consulter: Agoravox.fr

7 Commentaires

  1. Il est très bon Olivier Cabanel sur Agoravox, mais je crois que c’est le plan illuminati qui veut en finir avec le 90% de la population mondiale.
    Même les plus en forme physiquement vont y passer. Quel bande de tarés nous gouvernent m…e
    Toc.toc. Tokyo.tic.tac. tic.tac c’est la bombe dans 7 ans….

  2. Je viens de lire un article célébrant la victoire de Tokyo pour les JO.

    ( Il faut reconnaitre que c’est un atout d’avoir déjà plein de piscines chauffées!!!!)

    Shinzo Abe,heureux premier sinistre :
    « Aujourd’hui, sous le ciel bleu de Fukushima, des enfants jouent au ballon, et regardent vers l’avenir, pas vers le passé. » « La situation est sous contrôle. Il n’y a aucun problème »
    Ben voyons.

  3. J’ai souris quand j’ai vu que ce serait Tokyo, c’est surement le plus bel exemple du déni de ce nouveau millénaire, on aura du mal à faire mieux je pense.

  4. C’est chouette, pour les retransmissions des nocturnes, le public et les athlétes seront vraiment « brillants ».
    Ca sera télégén(et)ique…

  5. Moi, je propose Tchernobyl pour les JO de 2024 !

    Abe, Rogue et toute la clique qui a choisit le Japon, je leur collerai de longues vacances forcées dans la province de Fukushima, histoire de profiter de la beauté du lieu.

    Lamentable, désolant, voire criminel comme décision …

    Du pain et des jeux, tout va pour le mieux Madame la Marquise !

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