Les tourbillons de poussière [phénomènes naturels courants dans les régions à fort ensoleillement] font plus penser à une force destructrice qu’à de l’énergie durable. Pourtant, il est désormais possible d’exploiter leur puissance afin de générer de l’électricité renouvelable. Le système Solar Vortex, inventé par Mark Simpson et Ari Glezer, du Georgia Institute of Technology à Atlanta, aux Etats-Unis, repose sur le principe de ces tourbillons : la différence de température entre l’air chaud au sol et l’air frais situé 1 mètre au-dessus. Avec l’air chaud qui monte et l’air frais qui descend, des courants de convection se forment entre ces deux couches et créent des minitornades.
Le Solar Vortex capte ces courants grâce à un ensemble de pales intégrées. Le tourbillon fait tourner une turbine située au centre du dispositif. Aucune énergie n’est nécessaire pour lancer le processus, car la disposition des pales permet au vortex de démarrer spontanément. A mesure que l’air chaud s’élève, encore plus d’air s’engouffre, si bien que le tourbillon artificiel est autoalimenté.
Les coûts de maintenance et d’installation de tels appareils sont très inférieurs à ceux d’un parc éolien classique puisqu’il n’est pas nécessaire de placer des turbines au sommet d’une tour pour capter le vent. De plus, les températures au sol ne variant pas beaucoup au cours de la journée, la production d’énergie est plus régulière.
Premiers essais. Mark Simpson a testé un prototype de vortex d’environ 1 mètre qui produit quelques watts d’électricité à l’aide d’une simple plaque de métal chauffée par le soleil. Plus le diamètre de la turbine sera grand, plus la production d’énergie sera élevée. Mark Simpson a ainsi calculé qu’une turbine de 10 mètres générerait 50 kilowatts d’électricité.
Selon son équipe, un ensemble de turbines à vortex pourrait produire 16 mégawatts par kilomètre carré couvert. Ce n’est pas mal du tout, dans la mesure où le rendement des parcs éoliens classiques se situe entre 3 et 6 mégawatts par kilomètre carré. De fait, l’équipe estime que l’électricité produite par son système Solar Vortex coûtera 20 % de moins que l’énergie éolienne et 65 % de moins que l’énergie solaire.
L’Advanced Research Projects Agency – Energy (ARPA-E), quant à elle, est conquise. Cette agence américaine chargée des recherches avancées sur l’énergie propre a annoncé début mars sa décision de financer des essais à grande échelle.
Fin de l’article sur le Courrier International