Le Vatican et le FinCen américain, autorité chargée au département du Trésor de lutter contre les crimes financiers, ont signé mardi un mémorandum d’accord pour lutter contre le blanchiment d’argent sale et le financement du terrorisme, a annoncé le Vatican, hier mardi 7 mai.
L’accord, signé à Washington par le Suisse René Brülhart, directeur de l’Autorité d’information financière (AIF) du Vatican, et par Mme Jennifer Shasky Calvery, directrice de FinCEN, vise à encourager la coopération dans l’échange d’informations.
« Cela montre clairement que le Saint-Siège et l’État du Vatican assument des responsabilités internationales pour combattre avec beaucoup de sérieux le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et que nous coopérons au plus haut niveau », a commenté M. Brülhart.
« Le Vatican a démontré qu’il était un partenaire crédible sur le plan international », a-t-il plaidé dans le communiqué.
Renforcer les coopérations bilatérales
L’AIF a été créée en 2010 et elle est devenue opérationnelle en avril 2011. Dirigée par l’expert suisse Brülhart depuis l’été dernier, elle est en discussion avec différentes institutions financières, de plus de 20 pays, notamment européens, pour conclure des mémorandums visant à renforcer les coopérations bilatérales.
Outre avec les États-Unis, elle a déjà signé de tels accords avec la Belgique, la Slovénie et l’Espagne, et espère en conclure d’autres d’ici à la fin de l’année, selon le communiqué.
L’Institut pour les œuvres de religion (IOR), surnommée la « banque du pape », a été accusé dans le passé d’avoir favorisé le recyclage d’argent sale d’origines douteuses, notamment de la mafia. La difficulté de contrôler les flux passant par les milliers de comptes individuels dont disposent les membres du clergé explique une opacité persistante. Depuis deux ans, le Vatican est la cible de sanctions financières italiennes qui obligent les banques de la Péninsule à exercer une « vigilance accrue » dans leurs relations avec le micro-État. La Banque d’Italie a ainsi demandé la désactivation des terminaux de paiement du Vatican depuis le 1er janvier de cette année.
Depuis que Benoît XVI a mis en place l’AIF, les experts européens reconnaissent pourtant que des progrès ont été réalisés dans la surveillance et la transparence. Mais ils les estiment encore insuffisants.
Au cours d’une homélie prononcée mercredi 24 avril, durant sa messe quotidienne à Sainte-Marthe, devant des employés de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR), le pape François avait évoqué cette institution. Des rumeurs avaient alors circulé sur une refondation complète de l’IOR.
Source: La croix
Info de Maitre Conficius