Des niveaux remarquablement élevés d’activité microbienne ont été relevés dans la fosse des Mariannes, dans l’océan Pacifique, le site le plus profond de la croûte terrestre actuellement connu, ont rapporté des chercheurs, dimanche dans la revue Nature Geoscience.
La fosse des Mariannes, sorte de longue cicatrice de 2.550 km de long dans l’océan Pacifique, atteint les 11 km de profondeur au point Challenger Deep, où pourrait être englouti le mont Everest (8.850 m). En raison de son extrême profondeur, elle est enveloppée dans une obscurité perpétuelle, avec des températures glaciales.
De nombreux scientifiques considèrent que plus le fond de l’océan est profond, plus il est privé de la nourriture qui doit faire son chemin depuis la surface riche en oxygène. L’équipe conduite par Ronnie Glud (Université du Danemark du Sud, Odense) a cependant eu la surprise de découvrir que la fosse des Mariannes était en fait étonnamment riche en matière organique.Les chercheurs y ont constaté un taux de consommation biologique d’oxygène deux fois plus élevé que sur un site voisin, profond de seulement 6.000 mètres. Les analyses des sédiments prélevés sur les deux sites révèlent également des concentrations plus élevées de cellules microbiennes à Challenger Deep.
Les chercheurs ont notamment utilisé un robot sous-marin spécialement conçu, avec des capteurs ultra-minces pour sonder la consommation d’oxygène des fonds marins. L’équipe a également réalisé des vidéos du fond de la fosse. « Nous avons trouvé un monde dominé par les microbes qui sont adaptés pour fonctionner efficacement à des conditions extrêmement inhospitalières pour des organismes plus développés », a déclaré Ronnie Glud.
« Notre conclusion est que l’important dépôt de matière organique à Challenger Deep maintient une activité microbienne accrue malgré les pressions extrêmes qui caractérisent cet environnement », ont indiqué les chercheurs. Le réalisateur canadien de « Titanic », James Cameron, est devenu l’année dernière le premier homme à explorer en solitaire pendant plusieurs heures la fosse des Mariannes, décrivant un paysage « lunaire, désert ».
Source: 7sur7.be
En descendant au fond de la fosse des Mariannes jusqu’à 10.898 mètres sous la surface, le cinéaste James Cameron devient le troisième homme à avoir atteint le point le plus profond de la Planète. Les pourtours du sous-marin Deepsea Challenger ont été filmés en trois dimensions durant l’intégralité de la plongée. De nombreux échantillons géologiques et biologiques ont aussi été récoltés. L’exploration humaine des fonds de nos mers et océans va-t-elle vivre une seconde jeunesse ?
Le point le plus profond de la Planète, Challenger Deep, se trouverait à 10.994 mètres de profondeur sous la surface de l’océan Pacifique, à proximité des îles Mariannes. La pression y est considérable : plus de 1.100 atmosphères. Par comparaison, la surface de la Terre n’est soumise qu’à une seule atmosphère. À l’heure actuelle, douze hommes ont déjà marché sur la Lune alors que seulement trois personnes ont atteint le fond de la fosse des Mariannes !
La première exploration de Challenger Deep eut lieu le 23 janvier 1960. Jacques Piccard et Don Walsh atteignirent la profondeur de 10.916 mètres à bord du bathyscaphe Trieste. Depuis, plus rien… jusqu’à hier ! Plus de cinquante ans après la première expédition, James Cameron, célèbre réalisateur à qui l’on doit notamment Abyss, Titanic et Avatar est devenu le troisième homme à s’être aventuré si profondément sous la surface de l’eau, le deuxième encore en vie avec Don Walsh et le premier à être descendu en solo.
Son mini sous-marin, Deepsea Challenger, a atteint les 10.898 mètres dimanche 25 mars à 21 h 52 GMT (23 h 52 heure française) après une descente de 2 heures et 36 minutes. L’engin a passé plusieurs heures à proximité du fond, battant ainsi le record de 20 minutes détenu par le Trieste, avant d’entreprendre sa remontée de 70 minutes. Il a percé la surface à 2 h 00 GMT.
Présentation du sous-marin Deepsea Challenger, et de sa plongée dans la fosse des Mariannes, en quelques chiffres. Avant de s’attaquer à ce défi, une plongée test a été réalisée à plus de 8.000 mètres de profondeur dans la fosse de Nouvelle-Bretagne le 8 mars 2012. © Idé
James Cameron a tout filmé en 3D
Le sous-marin mesure 7,3 mètres de long, ou plutôt de haut, car il se tient verticalement sous l’eau et non horizontalement. Il abrite un habitacle sphérique de seulement 109 cm de diamètre. James Cameron (1,88 m) ne pouvait donc s’y tenir correctement assis ni debout ou couché. La sphère correspond à la forme géométrique résistant le mieux aux fortes pressions. Précisons tout de même que ses parois d’acier font 6,4 cm d’épaisseur.
Des caméras fixées à l’extérieur de l’engin ont filmé toute la plongée en 3 dimensions. Les scènes de tournage ont été éclairées au moyen d’un panneau de Led mesurant près de 2,5 mètres de haut ! Les images seront exploitées pour la réalisation d’un documentaire et par des scientifiques. Contrairement à l’imagerie 2D, l’utilisation de la troisième dimension permet de calculer des échelles et des distances. Ce système est donc très avantageux.
Les scientifiques ne devront pas uniquement se contenter d’images. James Cameron a effectué plusieurs échantillonnages de sédiments grâce à une pince robotisée tandis qu’une suceuse a été utilisée pour aspirer des animaux vivants. Enfin, plusieurs paramètres physiques ont également été enregistrés durant toute la plongée : pression, température, salinité, etc. Les résultats des diverses analyses seront publiés dans le magazine National Geographics.
James Cameron sortant de son sous-marin après avoir atteint le point le plus profond de la Planète. Avant cet exploit, il totalisait déjà 72 plongées dont 12 sur l’épave du Titanic (à environ 3.800 mètres de profondeur). © Mark Thiessen, National Geographic
Des explorations sources de rêves
Le retour d’un homme dans la zone hadale, à plus de 6.000 mètres sous la surface de l’eau, pourrait donner un second souffle aux explorations profondes. Certains se demandent sûrement pourquoi l’on n’envoie pas des robots, dont la logistique requise est moins conséquente et coûteuse et dont les opérations ne mettent personne en danger. Des ROV ont déjà été utilisés, dont le Nereus en 2009, mais ils ne sont pas capables d’apporter un facteur propre aux explorations humaines : le rêve.
Le projet Deepsea Challenge n’a pas été conçu dans le but d’effectuer un seul et unique exploit. Les explorations devraient donc se poursuivre dans le futur. Les concepteurs du sous-marin souhaiteraient équiper leur engin d’un câble en fibre optique permettant la diffusion en direct des images capturées sur le fond. Et puis, pourquoi ne pas profiter des expériences acquises pour construire un nouveau bathyscaphe encore plus fonctionnel… et peut-être plus confortable ?
Source: futura-sciences.com
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Et pour avoir encore plus d’explications sur cette fosse, je ne peux que vous conseiller la recherches d’articles sur le sujet, en voici un déjà bien détaillé: La fosse des Mariannes sur Techno-sciences