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Le Sénat tchèque a décidé lundi de poursuivre le président sortant Vaclav Klaus devant la Cour constitutionnelle pour haute trahison, en raison d’une amnistie controversée qu’il avait décrétée début janvier.
« Sur l’ensemble des 68 sénateurs présents, 38 ont voté en faveur de cette plainte et 30 contre », a déclaré lors d’un point de presse le chef social-démocrate de la chambre haute du Parlement, Milan Stech. Adoptée par les voix des sénateurs de gauche, la plainte sera remise mardi matin à la Cour constitutionnelle, dont le siège se trouve dans la deuxième ville tchèque, Brno, à 200 km à l’est de Prague. Jugée trop clémente par ses détracteurs, notamment à l’égard de personnes poursuivies pour corruption, l’amnistie décrétée par M. Klaus le 1er janvier a provoqué une large vague de mécontentement à travers le pays. Quelque 6.500 personnes ont déjà quitté les murs des prisons, en liaison avec l’amnistie présidentielle. Les sénateurs reprochent aussi au président sortant son refus de signer un amendement au Traité de Lisbonne permettant la pérennisation du Fonds de sauvetage de l’euro et des atermoiements autour de la signature d’un amendement à la Charte sociale européenne.
Selon le secrétaire général de la Cour constitutionnelle Ivo Pospisil, celle-ci ne pourra rendre son verdict que fin mars, alors que le mandat présidentiel de M. Klaus, 71 ans, ancien économiste libéral, expire ce jeudi. Le président élu Milos Zeman prend ses fonctions un jour plus tard.
Source: 7sur7.be
« Václav Klaus a marqué ces dix années au pouvoir par une propension à dire « non ». Dans le désordre, « non » au Traité de Lisbonne, « non » au drapeau européen sur le Château de Prague, « non » à la réalité du réchauffement climatique, « non » au partenariat des gays et lesbiennes, pour ne citer que quelques uns des refus de Václav Klaus. »
Les traitres le condamnent à la haute trahison. Comme les vainqueurs écrivent l’histoire, ce sont les infiltrés européistes qui décrètent de quel côté va la traitrise.
Mais Klaus est aussi un personnage ambigu :
« Václav Klaus, en matière de société comme d’économie, est un libéral pur sucre. Economiste de formation, il se revendique de l’héritage de Margaret Thatcher. »
Quant aux prisonniers libérés : « Le chef de l’Etat a indiqué que son geste visait à « offrir une nouvelle chance à ces citoyens qui ont enfreint la loi mais ne sont pas délinquants récidivistes ». »
Une histoire à creuser.