Nouveau scandale dans les banques britanniques

Il est intéressant de constater que les médias français n’hésitent pas à dénoncer les banques étrangères pour leurs magouilles mais ne parlent pas ou très très peu des banques françaises, entre autre du scandale du Libor.

Barclays, HSBC, Lloyds et RBS ont vendu à des PME, depuis 2001, 40.000 contrats de produits dérivés censés couvrir contre des variations de taux d’intérêt. Ces contrats sont en infraction avec la régulation en vigueur.

Les banques britanniques se sont fait une nouvelle fois prendre les mains dans le pot de confiture. Selon une enquête de la Financial Services Authority (FSA), 90 % de produits dérivés commercialisés auprès de petites et moyennes entreprises leur ont été vendus en infraction avec la régulation en vigueur. Il s’agit cette fois de «swaps» sophistiqués (baptisés interest rates hedging products, IRHP) censés les couvrir contre des variations de taux d’intérêt. Une fois encore, les «usual suspects» sont en cause: le quatuor Barclays, HSBC, Lloyds et Royal Bank of Scotland.

La FSA leur a enjoint de mener des investigations internes afin d’évaluer l’ampleur de ces abus et de mettre en place des compensations pour les clients trompés. Plus de 40.000 contrats de ce type ont été vendus depuis 2001, à des PME qui n’avaient pas les moyens d’en comprendre le fonctionnement. Ils étaient parfois placés de façon forcée avec un crédit. Les quatre banques en question ont déjà provisionné plus de 700 millions de livres pour les indemnisations mais la facture pourrait atteindre, selon des avocats et experts de ces produits dérivés, entre 1,5 et 10 milliards de livres.

Cette somme s’ajoutera aux 12 milliards de livres de dédommagements déjà prévus pour dédommager les ménages victimes de la vente forcée d’assurance-emprunteur baptisées PPI (personal payment insurance). Un montant qui s’est envolé par rapport aux prévisions initiales, malgré les efforts du lobby bancaire pour faire plafonner les réparations. La britannique Barclays et la suisse UBS ont par ailleurs payé 1,3 milliard de livres d’amendes pour les manipulations de taux dans le scandale du Libor.

Opération «mains propres»

L’opération «mains propres» n’en finit pas de secouer la City, au fil de la révélation de ces scandales successifs et des lourdes procédures de dédommagements mises en place. «Les banques doivent travailler en pleine coopération avec les inspecteurs indépendants qui vont déterminer les compensations appropriées, intime Greg Clarke, secrétaire d’État aux Finances. Ce qui s’est passé est un exemple des comportements honteux symptomatiques de la culture en vigueur dans ce secteur. Les fautes du passé doivent être réparées et les entreprises qui en ont été victimes doivent être compensées. Il est important que les banques reconnaissent leurs responsabilités face à leurs clients et restaurent la confiance afin de tirer un trait sur cette époque.»

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les banques ont donné des gages en approuvant la création d’un nouveau gendarme du secteur et l’adoption d’un code d’éthique. Une «liste noire» d’employés en faute pourrait être radiée du secteur. Avec la réforme de la régulation en cours, les géants britanniques tentent de se refaire une virginité avant l’arrivée au printemps du nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, le Canadien Mark Carney, qui héritera de la supervision bancaire. En gage de leur bonne volonté, ils ont décidé de se serrer la ceinture en réduisant cette année leurs bonus à la portion congrue.

Source: Le Figaro

5 Comments

  1. La séparation des activités de spéculation inutile ?

    La commission des Finances auditionnait Jean-Paul Chifflet, directeur général du Crédit Agricole, Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas et Frédéric Oudéa, PDG de la Société Générale. Histoire de connaître leur point de vue sur le projet de loi de « séparation » des activités bancaires, dont l’objet est d’isoler dans une filiale les activités « non utiles au financement de l’économie ».

    C’est Frédéric Oudéa qui répond, les autres, courageux mais pas téméraires, préférant se taire. « Cela représente entre 3 et 5% de nos activités de BFI, qui représentent elles-mêmes 15% des revenus totaux de la banque. » Agitation dans la salle. Pas besoin de calculette pour trouver que cela fait 0,75% (5% de 15%) des revenus totaux de la banque. Emoi: « alors cela veut dire que 99% de vos activités ne seront pas concernées par la loi? »

    http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20130130.CHA5665/loi-bancaire-frederic-oudea-le-patron-de-la-societe-generale-met-les-pieds-dans-le-plat.html

  2. Sérieux, faut être un peu (complètement) débile pour engager sa PME sur des produits dérivés auxquels on ne comprend rien. Encore plus si c’est fait à crédit.

    Et puis « La FSA leur a enjoint de mener des investigations internes » (aux banques), c’est de l’humour anglais. Nul doute que tout ça va passer à la trappe …

    Sur un autre sujet : hier, j’ai vu un topo sympa sur le HFT, le Trading à Haute Fréquence, sur Zerohedge.

    http://www.zerohedge.com/contributed/2013-01-31/hft-infographic

  3. Je sais que cloner les articles des autres c’est pas bien , tout sort des mêmes serveurs ,comme je ne suis pas allé à l’école trop de temps et suis autodidacte ,je peu avoir une perception et critique à moi.Qui m’est propre , parce que je suis.
    J’aime les traducteurs , parce qu’ils font parvenir des nouvelles qui ne sont pas dans les serveurs de l’étatisme.
    Donc en remerciant le travail de super résistance pour cette vidéo qui dit beaucoup du monde ,une autre vision est ouverte pour ceux qui accepte que le monde n’est pas comme ils ont crue.
    https://www.dailymotion.com/video/xx63i6_abby-martin-recoit-john-perkins-assassin-economique_news

  4. Ce soir sur France 5 , un documentaire :

    Epargne, placements, comment protéger son argent ?
    Diffusé le : 03 Fevrier 2013 à 20:40

    Durée : 53 min

    Couronnées meilleures fourmis d’Europe, les Français ont rarement autant épargné qu’aujourd’hui. Chaque ménage économise en moyenne 7% de son revenu tous les mois. Mais face aux escroqueries des compagnies qui profitent de la crise, savoir placer son argent reste un véritable casse-tête. Certains épargnants, désireux d’assurer l’avenir de leurs enfants ou de passer une retraite paisible, ont été mal conseillés et ont presque tout perdu de leurs précieuses économies. Des experts lèvent le voile sur les pratiques frauduleuses de certains établissements financiers, entre publicités mensongères, défauts de conseil et promesses non tenues.

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