Après deux ans de baisse, les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse en 2012. Le point sur les secteurs les plus touchés.
Un employé sur un chantier de construction de bureaux et de logements à Marseille.Reuters/Jean-Paul PelissierLes défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse en 2012, avec près de 60.000 dépôts de bilan après deux années de décrue, une dégradation qui, si elle n’égale pas le record de 2009, frappe particulièrement les PME, selon une étude publiée jeudi par la société Altares.
Le nombre de défaillances est en hausse de 2,7% par rapport à 2011. “En dépit d’une conjoncture pesante, 2012 n’aura donc pas établi un nouveau record de défaillances d’entreprises”, commente Altares. “En 2009, en pleine crise, 62.300 entreprises avaient dû se résigner à déposer le bilan, en 2012, elles sont 59.780”, précise la société en citant les chiffres des redressements et liquidations judiciaires. “Le mouvement positif” amorcé en 2010 et confirmé en 2011, “après une année 2009 noire”, “est stoppé en 2012 dans plusieurs secteurs voire s’inverse”, comme c’est le cas dans la construction qui concentre 29% des défaillances d’entreprises.
Les PME davantage touchées qu’en 2011
Selon l’étude, les petites et moyennes entreprises (PME) de plus de 50 salariés “restent fragilisées” avec 482 redressements ou liquidations judiciaires en 2012, “soit 18% de plus qu’en 2011”, même si leur “vulnérabilité est essentiellement concentrée sur le premier semestre”.
La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a réagi en dénonçant “les ponctions fiscales et les augmentations de charges récentes” qui “risquent d’accroître encore le mouvement”. “Bien loin des projecteurs médiatiques, ce sont plusieurs Florange qui disparaissent chaque jour dans l’indifférence générale”, déplore dans un communiqué le mouvement patronal, qui appelle les pouvoirs publics à “offrir la possibilité aux victimes de la crise de rebondir”. La CGPME demande que “ne soient plus inscrites au fichier Banque de France que les seules liquidations ayant fait l’objet de poursuites judiciaires”, afin que les autres patrons évitent d’être “marqués au fer rouge” pendant trois ans.
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
Selon l’étude d’Altares, le commerce est, après la construction, “le deuxième gros poste des procédures collectives avec 23% des jugements”. Dans ce secteur, le regain des défaillances avait démarré dès 2011, il se poursuit en 2012, année où “la hausse est limitée à 1,5% sur un an grâce à la résistance de la vente de détail (+0,4%) qui concentre 60% des dépôts de bilan du commerce.
Les services aux entreprises ont enregistré en 2012 une hausse de 2,4% des dépôts de bilan, avec 7.359 faillites. “L’industrie offre davantage de résistance que les autres secteurs”, avec un recul de 1% en 2012 après une baisse en 2011 et en 2010. L’agroalimentaire a connu une hausse de 7% mais “cette évolution est principalement tirée par les artisans de métiers de bouche comme les boulangers-pâtissiers ou les charcutiers”, selon Altares. “L’industrie manufacturière fait mieux que résister avec un nombre de défaillances d’entreprises (3.000) encore en légère baisse en 2012 (-1%) mais surtout à un niveau historiquement bas.” “La plupart des métiers industriels sont dans le vert, mais quelques-uns souffrent encore beaucoup, comme la fabrication de vêtements de dessus ou la mécanique industrielle”, selon l’enquête.
Source: lexpansion.lexpress.fr
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/faillites-les-secteurs-les-plus-touches-en-2012_369145.html#xtor=RSS-115
Une autre façon de voir les choses serait de considérer que les défaillances ont “baissé” en 2010 et 2011, justement parce que 2009 était une année record. C’est la tendance sur 10 ou 15 ans ans qu’il faudrait regarder.