19 novembre 2012, curieux communiqué de presse du réseau CEE Bankwatch Network (note fin de page) :
« La Banque Européenne pour la reconstruction et le Développement (BERD) devra se prononcer en avril 2013 sur une garantie financière de 40 millions de dollars pour couvrir Monsanto au cas où les entreprises agricoles et des distributeurs qui se sont engagés à acheter des semences ou des produits agrochimiques à la firme ne pourraient pas les payer ! »
Un œil sur la BERD
La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement est une organisation internationale dont le siège est situé à Londres. Créée le 29 mai 1990 par François Mitterrand et dirigée de 1991 à 1993 par Jacques Attali, la Banque précise dans ses statuts que « le développement durable est essentiel à l’exercice de saines pratiques commerciales et tous les projets d’investissement sont sélectionnés avec soin dans cette optique, conformément à sa politique environnementale et sociale ». Enfin de l’argent si ce n’est propre du moins désinfecté !
Contrairement aux autres institutions financières internationales, le mandat de la BERD se limite aux pays « qui s’engagent à respecter et mettent en pratique les principes de la démocratie pluraliste, du pluralisme et de l’économie de marché, de favoriser la transition de leurs économies vers des économies de marché, et d’y promouvoir l’initiative privée et l’esprit d’entreprise ».
Les actionnaires de la BERD sont en premier lieu les Etats européens qui financent donc les activités de la banque avec les impôts des citoyens européens.
Notre BERD (on peut dire « nous » ; c’est nous qu’on paye) émet des emprunts sur le marché international qui lui servent à financer ou cofinancer des investissements (soit par des prêts, soit par des prises de participation) favorisant la transition vers une économie de marché dans les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), dans les pays de l’ex-URSS et en Mongolie.
Chacun sait que Monsanto à son siège à Oulan-Bator et que sa filiale de Minsk produit du sucre de betteraves pour sucettes à la menthe.
Monsanto donc, vous avez déjà eu vent de ses frasques.
Monsanto est une entreprise née en 1901
C’est beau l’amour : créée par John Francis Queeny, il lui donne le nom de sa femme Olga Monsanto. Elle a son siège (l’entreprise, pas sa femme) à Saint-Louis – États-Unis. Sa spécialité d’alors saccharine (qu’il vend à une petite boite du coin nommée Coca Cola), caféine vanilline puis premier producteur d’aspirine de la fin de la première mondiale jusqu’aux années 50, l’échoppe se diversifie dans les bios technologies et devient un gros fournisseur de l’armée américaine. Il s’ouvre de nouveaux horizons via les défoliants et autre agent Orange (1) et Roundup(2) mais aussi le PCB(3), le Lasso(4) pour s’assurer la maîtrise des biotechnologies végétales.
Aujourd’hui, son activité principale est la vente de semences génétiquement modifiées (OGM) qui viennent souvent enrobées de son Roundup car la modification génétique permet aux semences de résister à cet herbicide total.
Il va falloir qu’on explique à La Canaille comment la BERD et ses PECO peuvent garantir les dollars de Monsanto.
Le soutien serait assuré par la BERD sur des contrats entre Monsanto et des grandes et moyennes exploitations agricoles en Bulgarie, Hongrie, Russie, Serbie, Turquie et Ukraine.
En fouillant dans les mailles de la toile, La Canaille a trouvé ce qui suit :
« Le réseau CEE Bankwatch Network rappelle que Monsanto est en procès dans divers pays du monde en raison de ses activités criminelles : (en français dans le texte) :
- En Inde, la firme est poursuivie pour bio-piraterie ;
- Aux USA, un collectif d’agriculteurs qui représente 300 000 exploitants a porté plainte sur la question des brevets et les droits abusifs que le gouvernement fédéral octroie à l’entreprise ;
- Au Brésil, le gouvernement refuse de payer les royalties sur des semences OGM alors même que Monsanto n’avait pas indiqué que ces dernière étaient rendues stériles pour obliger le paiement récurent des royalties. »
Le réseau CEE Bankwatch(5) Network a noté en effet qu’en Juillet-Août 2011, la Hongrie a du détruire entre 8 500 et 9 000 ha de maïs à cause de la contamination OGM de semences provenant de chez Monsanto.
De son côté, Monsanto ne cesse de harceler en justice les agriculteurs partout dans le monde, les accusant d’avoir utilisé ses semences OGM sans payer de royalties alors qu’il est prouvé que les semences OGM sont comme toutes les semences : volatiles et que de ce fait elles se retrouvent dans des champs ou même des régions entières sans que les agriculteurs ne l’aient souhaité.
(En aparté, cela démontre bien l’escroquerie des produits bios garantis sans pesticide quand le voisin de pas loin traite par hélicoptère).
Et donc la très honorable Banque publique européenne abondée par nos sous s’en va garantir un flibustier du génome.
Un peu comme si la France garantissait les marchés de Dassault armement. Chut !! Tais-toi canaille ils le font.
Selon la BERD, il n’y aura pas d’OGM dans les contrats qui vont être signés avec Monsanto. C’est Monsanto qui le garantie avec la même conviction qu’il garantissait ses défoliant militaire au Vietnam sans danger pour l’humanité. Vous y feriez confiance, vous, à Monsanto ?
La BERD mentirait-elle ? Il semble que c’est plus que très probable et même certain.
Sur son site (en anglais), on trouve la description du projet de soutien financier dans lequel il est mentionné en toutes lettres que :
« cela permettra à Monsanto d’augmenter sa capacité de prêt, autorisant ainsi un plus grand nombre d’agriculteurs de bénéficier des développements tels qu’une plus grande résistance aux maladies et aux nuisibles et donc de plus hauts rendements, ce qui améliorera leurs profits et contribuera à soulager les pays concernés de certains problèmes de sécurité alimentaire ».
La BERD affirme sans états d’âmes ni honte que ce projet va surtout servir « de vitrine pour démontrer tous les avantages du préfinancement des semences et intrants avec partage des risques, aux agriculteurs des pays ciblés, les options de préfinancement étant très limitées dans ces pays ».La BERD finance de fait ces armes de destruction massive.
Pour Canaille le Rouge, il semble évident que ce sont des éléments à charge pour complicité de crime écologique, voir empoisonnement dès que le droit international sera suffisamment armé pour le combattre (comme l’impression qu’il va falloir être patient)
Toujours en baladant sur la toile on apprend comme ça en passant que plus de cent-cinquante organisations dans un courrier pétition(6) appellent la banque à renoncer à ce projet de soutien financier à Monsanto. La lettre rappelle « la longue saga du transfert par Monsanto de ses risques sur les gens et sur l’environnement au mépris de toute autre considération que l’enrichissement immédiat et non partagé ».
Les plus hautes autorités de la planète semblent préoccupées… de faire aboutir cet accord malgré les protestations : 6 septembre 2012, le Président de la BERD et le directeur général de la FAO ont signé ensemble un article dans le Wall Street Journal. Article dans lequel ils lançaient un appel aux gouvernements et aux organisations sociales de l’Europe de l’Est et de l’Afrique du Nord leur demandant « d’adopter le secteur privé comme le moteur principal de la production mondiale de nourriture afin de favoriser l’accaparement des terres dans le monde (sic). […] Le secteur privé est efficace et dynamique pour mieux gérer les investissements sur la terre elle-même. »
Rappelons le mandat de la BERD qui se limite aux pays « qui s’engagent à respecter et mettre en pratique les principes de la démocratie pluraliste, de l’économie de marché, de favoriser la transition de leurs économies vers des économies de marché, et d’y promouvoir l’initiative privée et l’esprit d’entreprise ».
Notes
― (2) Roundup est commercialisé depuis 1975. Herbicide non-sélectif (qui tue tout) d’où son nom d’herbicide total. Jugé très dangereux pour la santé mais toujours en vente, alors que la firme ne détient plus les droits sur la molécule. En janvier 2007, la société Monsanto fut condamnée par le tribunal correctionnel de Lyon pour publicité mensongère relativement au produit Roundup.
― (3) Les polychlorobiphényles (PCB), qui sont aussi nommés les pyralènes (utilisé dans les transformateurs électrique HT) Les PCB sont très toxiques même à faible dose en tant que perturbateurs endocriniens. Ce sont des polluants très persistants (jusqu’à 2700 ans selon les molécules). Ils sont classés comme cancérigènes (cancer du foie, des voies biliaires, du pancréas). En France, fabriquer ou utiliser des PCB est interdit depuis 1987. Mais il reste environ 80 000 tonnes (venant des transformateurs et condensateurs à détruire) sous forme liquide dont on ne sait que faire.
― (4) Le Lasso est un autre herbicide puissant. Connu du grand public. En février 2012pour la première fois en France, le TGI de Lyon a établi la responsabilité civile de Monsanto condamnant la firme à indemniser entièrement une victime qui avait été intoxiquée par des vapeurs de Lasso lors du nettoyage d’une cuve. La firme américaine a « tout fait pour laisser le Lasso sur le marché », un produit pourtant signalé très dangereux dès les années 80 et interdit au Canada, au Royaume-Uni et en Belgique. Il n’a été retiré du marché français qu’en 2007.
― (5) Le réseau CEE Bankwatch Network (en français)
― (6)On ne veut pas payer les risques pour Monsanto (en anglais)Via sott.net
Elle est bonne celle-là !!
Qu’on les laisse crever avec les banquiers!
PLUS UNE TUNE POUR CES IMMONDES !!!!!!!!!!!!!!!!!
Je vous remets ce lien qui a été posté par je ne sais plus qui mais qui a sa place ici :
http://www.youtube.com/watch?v=kUNxxXBAAQU&feature=youtu.be
Monsanto par Kolibri
J’ADORE !!!
Faites tourner à vos contacts… on ne va pas le voir souvent à la télé je présume…