Grande manifestation à Tunis pour la «charia»

Le monde est étrange, le printemps arabe était une source prometteuse d’espoir et de liberté, ils réclament la charia qui justement est pour certains perçue par certains comme source d’interdictions. Le religion doit-elle être ainsi imposée à un pays simplement par ce que la ferveur d’une partie de cette même population est grande?

Des milliers de Tunisiens se sont rassemblés vendredi devant le Parlement. Ils ont réclamé un Etat islamique régi par la «charia» (loi coranique) dans un pays longtemps considéré comme le plus laïque du monde arabe.

Brandissant des drapeaux noirs et blancs reprenant des versets du Coran, les manifestants par milliers exigent que la «charia» devienne le fondement de la nouvelle Constitution en Tunisie.Brandissant des drapeaux noirs et blancs reprenant des versets du Coran, les manifestants par milliers exigent que la «charia» devienne le fondement de la nouvelle Constitution en Tunisie. Image: Reuters

Brandissant des drapeaux noirs et blancs reprenant des versets du Coran, des manifestants, dans la capitale tunisienne, exigent que la «charia» devienne le fondement de la nouvelle Constitution en voie d’élaboration par les élus après «la révolution du jasmin» dont la Tunisie a été précurseur en janvier 2011.

A l’arrière de la foule figuraient des centaines de femmes scandant «Les femmes veulent l’application de la ‘charia’».

«Le Coran notre Constitution»

«Nous rejetons toute Constitution qui n’inclut pas l’islam comme la religion d’Etat», a déclaré Sandli Anouar, qui arborait une pancarte où l’on pouvait lire «L’islam est notre religion, le Coran notre Constitution».

Bien que les islamistes n’aient pas joué un rôle de premier plan lors du soulèvement qui a chassé le président Zine ben Ali du pouvoir, ils ont remporté les élections législatives et dirigent aujourd’hui un gouvernement de coalition. Le rôle de la religion dans la vie politique polarise depuis les débats politiques dans la Tunisie post-Ben Ali.

Certains députés islamistes veulent que la nouvelle Loi fondamentale cite la «charia» comme source principale de la législation. Les partisans de la laïcité s’y opposent et redoutent qu’en parvenant à leurs fins, les islamistes ébranlent la démocratie tunisienne balbutiante.

Ennahda pas présente

«Le peuple ne décide pas. La loi divine décide. Dieu interdit l’adultère, la corruption, l’alcool et pourtant il existe encore des lieux de vente d’alcool. Pourquoi ?», s’interroge Zouheir Achour, originaire du Kef. «Nous devons appliquer la ‘charia’ (…) Dieu gouverne, pas (le président Moncef Marzouki)».

Malgré la victoire d’Ennahda aux législatives d’octobre et la mise en place d’un gouvernement dirigé par ces islamistes modérés alliés à deux formations laïques, Ennahda a promis de ne pas interdire l’alcool ou d’imposer le voile aux femmes comme le redoutaient au départ certains partisans de la laïcité.

Ennahda n’a pas participé à la manifestation de vendredi, organisée par une coalition d’organisations religieuses intitulée «Front islamique», dont l’objectif principal est de plaider pour l’introduction de la ‘charia’.

Source: tdg.ch

Afin d »éviter tout débordement, le sujet est malheureusement clos, je m’en excuse auprès des défenseurs de la liberté d’expression.

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