Au cours de l’histoire de la Terre, le champ magnétique s’est inversé à de nombreuses reprises, à un rythme irrégulier.
De longues périodes sans inversion ont été séparées par des phases de renversements plus fréquents. Quelle est l’origine des inversions et de leur irrégularité ? Des chercheurs du CNRS et de l’Institut de Physique du Globe(1) apportent un élément de réponse nouveau en démontrant que la fréquence des inversions dépend de la répartition des plaques tectoniques à la surface du globe ces 300 derniers millions d’années. Ce résultat ne signifie pas que les plaques terrestres déclenchent elles-mêmes le basculement du champ magnétique. Il établit que si le phénomène d’inversion se produit in fine dans le noyau liquide de la Terre, il est sensible à ce qui se passe hors du noyau, plus précisément dans le manteau terrestre. Ces travaux sont publiés le 16 octobre 2011 dans Geophysical Research Letters.Le champ magnétique terrestre est produit par les écoulements du fer liquide qui ont lieu dans le noyau, trois mille kilomètres sous nos pieds. Comment l’idée d’une relation entre la tectonique des plaques et le champ magnétique est-elle venue aux chercheurs ? De la découverte que la symétrie des écoulements de fer liquide joue un rôle dans les inversions magnétiques : des expériences et de travaux de modélisation réalisés ces cinq dernières années ont en effet montré qu’une inversion survient lorsque les mouvements de métal en fusion ne sont plus symétriques par rapport au plan de l’équateur. Cette « brisure de symétrie » se ferait progressivement : elle commencerait d’abord dans une zone située à la frontière noyau-manteau (le manteau sépare le noyau liquide de l’écorce terrestre), puis gagnerait l’ensemble du noyau (constitué de fer liquide).
Prolongeant ces recherches, les auteurs de l’article se sont demandés si une trace des brisures de symétrie initiales, à l’origine des inversions qui ont jalonné l’histoire de la Terre, se retrouvait dans les seules archives des écoulements géologiques à grande échelle que nous possédons, c’est-à-dire les déplacements des continents (ou tectonique des plaques). Il y a 200 millions d’années, la Pangée, nom donné au supercontinent rassemblant la quasi-totalité des terres, a commencé à se disloquer en une multitude de morceaux qui ont façonné la Terre comme on la connait aujourd’hui. En faisant le bilan de la surface des continents situés dans l’hémisphère Nord et ceux dans l’hémisphère Sud, les chercheurs ont pu calculer un degré d’asymétrie (par rapport à l’équateur) dans la répartition des continents durant cette période.
La conclusion ? Le degré d’asymétrie a varié au même rythme que le taux d’inversions magnétiques (nombre d’inversions par million d’années). On peut presque superposer les deux courbes tant elles ont évolué en parallèle. Autrement dit, plus le centre de gravité des continents s’éloignait de l’équateur, plus le rythme des inversions s’accélérait (jusqu’à atteindre huit par million d’années pour un degré d’asymétrie maximal).
Que faut-il en déduire sur le mécanisme à l’origine des inversions ? Les scientifiques envisagent deux scénarios. Dans le premier, les plaques terrestres pourraient être directement responsables des variations de la fréquence des renversements : après leur plongée dans le manteau terrestre au niveau des zones de subduction, les plaques parviendraient jusqu’au noyau, où elles modifieraient les écoulements de fer. Dans le second, les mouvements des plaques ne feraient que refléter le brassage de matière à l’œuvre dans le manteau et notamment à la base de celui-ci. Dans les deux cas, ce sont bien des mouvements de roches extérieures au noyau qui provoqueraient l’asymétrie des écoulements dans le noyau liquide, et détermineraient la fréquence des inversions.
Note
- Laboratoire de physique statistique de l’ENS (Ecole normale supérieure/CNRS/UPMC/Université Paris Diderot) et Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/Université Paris Diderot)
Référence
Plate Tectonics May Control Geomagnetic Reversal Frequency. F. Pétrélis, J. Besse, J.-P. Valet. Geophysical Research Letter. 16 octobre 2011.
Auteur
Un article de notre-planète-info partagé avec terresacree.org
Hello,
Une des causes suggérée au CNRS était les fractures des plaques aux abords des zones de subduction. Ces dernières années il fut relevé pas moins de 7 séismes importants ayant soit pour conséquence ou consécutifs à des fractures. Que dire alors depuis près de 200 ans, une des conséquences en est l’instabilité du pôle et l’accélération de la rotation.
Il y a quelques années, au sujet de l’inversion, une hypothèse a été émise concernant la fonte des banquises alors qu’on ne parlait pas encore de réchauffement climatique.
Leur fonte pouvait jouer le rôle de balancier, à cela en ajoutant les modifications tectoniques, le mouvement pouvait s’en trouvé accéléré voire instantané. On l’a tournée en dérision à l’époque, mais elle revient en force parmi les plus avisés, même, de grandes universités entament des recherches dans ce sens, et les premiers résultats tentent de confirmer cette hypothèse, avec les moyens et données actuels.
Le pire est qu’un ensemble de divers autres évènements finissent par contribuer à cette confirmation.
Dans la théorie de l’univers électrique, les EMC solaires, les comètes « chargées », alignements… Tout cela ne pourrait-il pas aussi avoir un rôle ? Voire un rôle initiateur ?
En effet c’est « tout l’univers qui est en branle, pas « que » la Terre. Ça fait partie des divers évènements repris dans la dernière phrase.
Bonjour les amis.
Juste une info sur El Hierro
Mise à jour importante 30/10 – 07:53 UTC
– Basé sur tout ce qui suit le tremblement de terre Report.com prédit que PEVOLCA se réunira très prochainement. Principale raison : La montée en puissance des tremblements de terre.