Grâce au télescope spatial Kepler les découvertes s’accélèrent, va t-on finir par découvrir de la vie tout là haut?
On connait maintenant plus de 600 exoplanètes gravitant autour de diverses étoiles de notre galaxie. De ce nombre, une très faible proportion, soit environ un pour cent, a pu être observée grâce au transit de la planète devant l’étoile. Un nombre encore plus restreint d’observations a pu être réalisé sur des étoiles visibles à l’oeil nu.
Une équipe canado-américaine d’astrophysiciens, dont fait partie Anthony Moffat, professeur au Département de physique de l’Université de Montréal, a eu la chance d’effectuer des travaux sur l’une des rares étoiles combinant ces deux caractéristiques. L’étoile en question, 55 Cancri, se trouve dans la constellation du Cancer, à 41 années-lumière de la Terre, et est visible à l’oeil nu lorsque le ciel est très noir.L’étoile est comparable en masse et en volume à notre Soleil et fait partie des 100 étoiles visées prioritairement par le programme de recherche de planètes telluriques de la NASA.
On savait depuis quelques années que cette étoile possède un système planétaire d’au moins cinq planètes et que l’une d’elles passe en transit devant l’étoile lorsqu’on observe ce système à partir de la Terre. L’équipe du professeur Moffat a réussi la première observation en lumière visible de cette miniéclipse grâce au microsatellite canadien MOST (Microvariability and Oscillation of Stars).
« Pour la détection d’exoplanètes, le facteur le plus important est le transit parce que nous pouvons ainsi déterminer le volume, la masse, la gravité et la composition de la planète, explique le professeur. Le fait d’être en lumière visible facilite l’observation parce qu’il y a plus de photons et ces données viennent compléter les observations faites en infrarouge ou à partir de l’oscillation de l’étoile. »
Deux fois grosse comme la Terre
Les données recueillies permettent d’établir que la planète n’est pas une planète gazeuse, contrairement aux quatre autres du même système, mais une planète du type de la Terre. « Elle possède un noyau de fer, comme la Terre, et son centre est liquide. Ce noyau est recouvert d’autres métaux plus légers et qui forment une surface solide. Elle possède aussi une atmosphère gazeuse », précise Antony Moffat.
Cette planète est toutefois deux fois plus grosse que la Terre et sa masse huit fois supérieure. Des cinq planètes qui composent ce système, elle est celle qui se trouve le plus près de l’étoile: les deux astres ne sont éloignés que de quatre fois le rayon de l’étoile. Par comparaison, Mercure, la planète la plus proche du Soleil, se trouve à 60 rayons solaires et la Terre est à 214 fois ce rayon.
La courte distance qui la sépare de son étoile fait que la température à la surface de la planète est de 2800 degrés Kelvin, comparativement à 300 pour la Terre. Inutile donc d’espérer y trouver de la vie telle qu’on la connait. « À cette température, le plomb fond », souligne le professeur. Une autre conséquence de cette proximité est que l’année y dure moins de trois jours!
Jusqu’à présent, seulement trois autres étoiles sont connues pour avoir des systèmes planétaires d’au moins cinq planètes. Mais les recherches sur les exoplanètes vont faire un bond fulgurant dans les années qui viennent grâce aux données fournies par le télescope spatial Kepler, spécialement voué à la recherche de planètes.
Lancé en 2009, le télescope a déjà détecté plus de 1000 étoiles apparemment dotées d’un système planétaire et offrant la possibilité d’observer des transits planétaires.
« D’ici une dizaine d’années, on aura sans doute découvert des indices de vie sur l’une de ces exoplanètes », espère Anthony Moffat.
Auteur : Adrien
Source : www.techno-science.net
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