« Famine » Les terres cultivables vendues pour produire des agro-carburants

Et si on leur permettait de les cultiver ces terres, au lieu de les racheter pour nourrir les machines? Si après ça on trouve que la famine est une fatalité……

La vallée de l'Omo, en Ethiopie. SIPA

 

Alors que la population subit une famine historique en raison de la sècheresse, les terres cultivables sont vendues à des entreprises occidentales, dénonce l’ONG Survival International…

Du carburant pour les voitures «vertes» plutôt que de la nourriture. En Ethiopie, le gouvernement a cédé plus de 250.000 hectares de terres dans la vallée de l’Omo, une des régions très fertiles et importantes pour l’approvisionnement en eau, à des entreprises qui y cultivent de la canne à sucre et des palmiers à huile pour répondre à la demande des pays développés. L’ONG Survival International dénonce ces cessions qui aggravent encore la famine dans la corne de l’Afrique.

100.000 personnes atteintes

«Une compagnie d’Etat, Kuraz Sugar Project, détient 150.000 ha dans la vallée de l’Omo et a commencé depuis le mois dernier à y planter de la canne à sucre, explique Sophie Baillon, chargée de communication chez Survival International, interrogée par 20Minutes. Une autre compagnie italienne d’agro-carburants, Fri-El Green, opère au sud de l’Omo, près du Lac Turkana et possède au moins 30.000 ha de palmiers à huile.»

Les autochtones, plus de 200.000 personnes, n’ont plus qu’à s’adapter aux décisions de leur gouvernement: «100.000 personnes seront atteintes, poursuit Sophie Baillon. Ils se servent de ces terres pour faire paître leurs troupeaux et pour l’agriculture. Aujourd’hui, ils risquent d’être expulsés.»  La vallée de l’Omo est une des rares régions très fertiles d’Ethiopie et constitue un point d’approvisionnement majeur en eau.

Un barrage hydroélectrique pourrait encore aggraver la situation

Le gouvernement éthiopien veut «moderniser» les tribus de la région de l’Omo, c’est-à-dire en faire des ouvriers agricoles au service des plantations des entreprises, accuse Survival International. La famine qui sévit actuellement ne l’a pas fait fléchir. «Son argument principal est d’apporter le développement dans cette région, poursuit Sophie Baillon. Mais les populations n’ont pas été consultées, c’est une violation des droits de l’Homme qui va à l’encontre des législations internationales.»

Un projet de barrage hydroélectrique sur l’Omo pourrait encore aggraver la situation: en détournant les eaux qui permettaient aux autochtones de faire pousser de quoi subsister, il risque de déplacer encore des centaines de milliers de personnes. «L’électricité produite sera destinée à l’exportation, principalement pour le Soudan», précise Sophie Baillon. Survival International a lancé une pétition pour mobiliser l’opinion publique contre ces projets et tente de faire pression sur le gouvernement éthiopien, même si l’ONG refuse de participer aux conférences internationales, comme celle de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a eu lieu lundi à Rome.

Plus de 12 millions d’habitants de la Corne de l’Afrique sont touchés par la famine due à la sécheresse qui frappe la Somalie, l’Ethiopie, le Kenya et Djibouti, la pire que la région ait connue depuis une vingtaine d’années.

Auteur Audrey Chauvet pour 20minutes

8 Commentaires

  1. Sordide, mais pas vraiment nouveau ! Même les chinois et les indiens achetent à tour de bras toutes les terres arables qu’ils peuvent en Afrique. Officiellement pour assurer la demande grandissante de leur pays en denrée alimentaire.
    Ouais!, mais sourtout,ils se débarrassent à bon compte de leur dollars (américains) qui n’ai plus qu’une monnaie de singe.
    Tout le monde en ce moment cherche à acheter des valeurs tangibles et l’achat de terre permet de peser sur les bourses des denrées alimentaires, qui ne l’oublions pas son des armes « polito-économique » de premières importances.
    C’est ça le commerce équitable!
     Pour eux le fric et le pouvoir, pour nous l’indignation et pour le « noir »…..la mort!!!

  2. Et l’histoire se répète on va piller les pays pauvre mais cette fois ci c’est encore pire on leur pique la bouffe dans la bouche. Et comme c’est pour du carburant on en a rien à foutre des résidus de pesticides et engrais on va bien charger tout ça pour avoir de super rendements, on va pourrir l’environnement leurs refiler des saletés de maladies mais on s’en fou ces des salops de crève la faim…
    Et on ne comprendra pas le jour où ces salops de crève la faim se révolteront et feront des attentats chez nous et on ira leur balancer des bombes à l’uranium appauvri. Et nous crétins d’électeurs con-sommateurs on pleurera devant le discourt de sarkozy sous la pluie en l’honneur de ces soldats héros morts pour la patrie.
    C’est comme les pécheurs somaliens (bizarre encore ce pays) qui piratent les bateaux parce qu’ils n’ont plus rien à bouffer à force que les pécheurs occidentaux pillent toutes les ressources au ras des côtes. Mais c’est surement parce que ce sont plutôt des feignasses, des parasites de la société… et puis ils doivent porter le gène de la violence.

  3. Rien à dire. Les génocides ont toujours été justifiés par des nécessités économiques. Le pire est qu’on ne peut pas faire grand chose, sauf son potager et rouler à vélo.

  4. Ces gouvernements africains sont souvent corrompus, hélas!
    Et les polulations ont très peu de moyens pour se faire entendre.

  5. Il n’y pas que les gouvernements africains qui soient totalement corrompus,hélas!!! 

  6. Finalement peu importe qui comment ou quoi… des gens meurent de faim sur cette terre et c’est insuportable !

    Encore plus quand je vois ce que font les riches de leur « surplus », je suis deg !
    http://money.unblog.fr/2011/07/27/un-milliardaire-tente-de-graver-son-nom-dans-lhistoire-avec-du-sable/ , un exemple parmi bien d’autres.. et c’est les mêmes qui affament les gens !

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